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PRIÈRE

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fréquemment prier dans le Temple qu’il vient de consacrer. III Reg., viii, 28, 31, 33, 35, etc. Xe Temple était par excellence la « maison de la prière ». Is., lvi, 7 ; I Mach., vii, 37. Là, en effet, Dieu manifestait plus qu’ailleurs sa présence et sa grâce. C’est pourquoi Notre-Seigneur tint à intervenir avec autorité pour faire respecter la destination de cet édifice. Matth., xxi, 13 ; Marc, xi, 17 ; Luc, xix, 46. On se rendait donc au Temple pourprier. IReg., ï, 10-12 ; Luc, i, 10 ; xviii, 10 ; Act., ii, 46 ; iii, 1, etc. En dehors du Temple, on priait en commun dans les synagogues, voirSïNAGOGUE, et dans de simples oratoires. Voir Oratoire, t. iv, col. 1850. Les particuliers priaient ensemble dans leur maison, ou bien, pour être seuls, ils se retiraient dans une chambre haute. III Reg., xvii, 19-23 ; IVReg., iv, 10, 33 ; Judith, ix, l ; Dan., vi, 10 ; Act., x, 9, etc. Le Sauveur recommande à celui qui veut prier d’entrer dans sa chambre, d’en fermer la

1174. — Carthaginois offrant un sacrifice, la main droite levée dans l’attitude de la prière. Chaton de bague sigiltaire en or. Musée Lavigerie à Carthage.

175. — Personnage tenant la main droite levée dans l’attitude de l’adoration. Rasoir carthaginois (iv siècle avant J.-C). Musée Lavigerie à Carthage. Voir Delattre, La nécropole de Rabs, 3* année de fouilles, flg. 25, p. 22.

porte et là, seul à seul, de s’adresser au Père qui est -présent dans le secret. Il blâme les hypocrites qui aiment à prier debout dans les synagogues et au coin des rues afin d'être vus des hommes. Matth., vi, 56. Les chrétiens suivirent la recommandation du Sau

veur. I Cor., vii, 5. Les pharisiens avaient été amenés à prier dans les rues par une conséquence de leur casuistique. Les docteurs avaient réglé les heures auxquelles devaient se réciter le Schéma et le SchemonéEsré. Le bon pharisien sacrifiait le recueillement à la ponctualité servile. Il récitait la prière là où l’heure fixée le surprenait. Des règles spéciales déterminaient les cas dans lesquels il était alors permis de saluer ou du rendre un salut. Berachotk, ii, 1-2. Sous prétexte de régularité, les pharisiens faisaient dégénérer en ostentation coupable ces prières en public, qui eussent été bien mieux dites dans la solitude et le recueillement, fût-ce avec plus ou moins de retard sur une heure arbitrairement fixée. Les docteurs permettaient

176.

- Stèle funéraire. Attitude de la prière. Musée Lavigerie à Carlhage.

aux ouvriers de faire la prière sur un arbre ou sur un mur, ce qui parfois pouvait avoir quelque raison d'être. Berachoth, ii, 3, 4. Le principe que fait prévaloir, ici comme partout, Notre-Seigneur, c’est que les vaines réglementations des hommes sont à mettre de côté, quand elles sont un obstacle au vrai culte en esprit et en vérité.

4° Les attitudes. — On priait ordinairement debout. 1 Reg., i, 26 ; III Reg., vni, 22 ; Matth., vi, 5 ; Marc, xi, 25 ; Luc, xviir, 11 ; Berachotk, v, 1 ; Taanith, ii, 2 (fig. 173-175). Quand on voulait témoigner d’une plus grande humilité ou prier avec plus d’instance, on se mettait à genoux. III Reg., viii, 54 ; II Par., vi, 13 ; xxix, 29 ; I Esd., .ix, 10 ; Dan., vi, 10 ; Act., ix, 40 ; xx, 36 ; xxi, 5, etc., ou même on se prosternait. Judith, ix, 1 ; II Esd., viii, 6 ; Matth., xxvi, 39 ; Marc, xiv, 35, etc. On baissait parfois la tête. Ps. xxxv (xxxiv), 13 ; Luc, xviii, 13. On étendait les mains, Is., i, 15, selon l’usage commun en Orient (fig. 176), on en frappait sa poitrine, Luc, xrai, 13, et surtout on les levait vers le ciel. III Reg., viii, 22 ; Lam., ii, 19 ; iii,

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