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PRÊTRE

-14, le bélier en holocauste, Exod., xxii, 15-18, et le bélier de consécration. Exod., xxix, 19-28. Voir Grandprêtre, t. iii, col. 297. Ct.H’Ahr, Symbolik, t. ii, p. 166168. Toutes ces cérémonies duraient sept jours. Exod., xxix, 35 ; Lev., viii, 33. — On s’est demandé si les cérémonies de la consécration sacerdotale n’avaient pas été accomplies une fois pour toutes dans la personne des fils d’Aaron. Philon, Vit. Mosis, iii, 16-18, et Josèphe, Ant. jud., III, viii, 6, se contentent de reproduire les passages bibliques, sans rien ajouter à ce sujet. Plusieurs auteurs pensent que la première consécration a suffi pour toute la suite des générations sacerdotales, et que le nouveau prêtre n’avait qu’à présenter l’offrande indiquée. Lev., vi, 15. Cf. Iken, Antiquitates hebraicæ, Brème, 1741, p. 112 ; Munk, Pales 172. — Prêtre hébreu revêtu de ses vêtements sacerdotaux. D’après Galmet, Dictionnaire de la Bible, au mot Prêtre.

Une, Paris, 1881, p. 174 ; Zschokke, Historia sacra, Vienne, 1888, p. 114. Mais, d’après Schûrer, Geschiehte des jùd. Volkes, t. ii, p. 232, cette opinion ne s’appuierait que sur l’interprétation défectueuse des textes rabbiniques qui rappellent au nouveau prêtre l’obligation de présenter l’offrande en question avant toute autre. Le silence des auteurs sacrés postérieurs ne peut d’ailleurs permettre de nier la consécration particulière des prêtres dans le cours des âges.

5° Symbolisme. — Toutes les prescriptions relatives à la consécration des prêtres avaient leur sens symbolique. Les cérémonies duraient sept jours pour leur faire entendre qu’ils entraient au service de celui qui avait créé le monde en six jours suivis d’un septième jour de repos. Cf. Rosenmûlïer, Intewt., Leipzig, 1798, p. 51. Parmi les difformités qui excluaient du sacerdoce figuraient aussi des défauts de l’ordre moral. La blancheur des vêtements sacerdotaux rappelait la gloire et la sainteté divines, au service desquelles les prêtres étaient appelés. Le caleçon marquait’la chasteté du prêtre, la tunique de lin sa pureté de vie, la ceinture sa discrétion, la mitre sa droiture d’intention. Cf. S.Thomas, Summ. t’heol., 1’II*, Cil, 5 ad 10. Sur le symbolisme de l’onction, voir t. rvcol. 1806.

v. classement. — Quand les fils d’Eléazar et d’Ithaniar se furent multipliés, il ne leur fut plus possible d’être tous employés en même temps au service du culte. À l’époque de David, il se trouvait seize chefs de famille parmi les descendants d’Eléazar, et huit seulement parmi les descendants d’Ithamar. On tira au sort le rang que devaient occuper ces vingt-quatre chefs, afin qu’ils prissent à tour de rôle le service du culte avec les prêtres de leur famille. I Par., xxiv, 3-19 ; II Par., viii, 14. Cette organisation fonctionna jusqu’à la captivité de Babylone. Au retour, il ne se trouvra plus que quatre chefs de familles sacerdotales, Jadaïa, avec 973 prêtres, Emmer, avec 1052, Pheshur, avec 1247, et Harim, avec 1017. I Esd., ii, 36-38 ; II Esd., vii, 3942. Avec Zorobabel, il y eut 22 chefs de familles sacerdotales, II Esd., x, 2-8 ; xii, 1-7, et 21 seulement dans une autre liste. Il Esd., xii, 12-21. Tous les noms ne sont d’ailleurs pas identiques, ce qui indique des changements dans l’organisation. Plus tard, on cite encore comme chefs de classes sacerdotales Joarib, IMach., ii, 1 ; xiv, 29, et Abia. Luc, i, 5. Josèphe, dans un passage dont nous n’avons que la traduction latine, et où le nombre 20 manque, d’après plusieurs critiques, Cont. Apion., ii, 7, ne mentionne que quatre classes de cinq mille prêtres chacune. Mais ailleurs, Ant. jud., VII, xiv, 7 ; Vit., l, il parle de vingt-quatre classes qui se sont maintenues jusqu’à son époque. Ce dernier nombre est celui que reproduit toute la tradition juive. Cf. Taanith. , iv, 2 ; Sukka, v, 6-8 ; Jer. Taanith., iv, 68a ; Tosephta Taanith., Il ; Ugolini, Thésaurus, t. xiii, p. 876.

— Les classes sacerdotales s’appelaient niahleqôf, ÈÇYiiiÊpi’ai, divisiones, I Par., xxviii, 13, 21 ; II Par., vin, 14 ; xxiii, 8 ; xxxi, 2, 15, 16, vices, Luc, i, 8 ; bê(’âbôt, oïxot Tcaxpifiv, « maisons des pères », familix et domus, I Par., xxiv, 4, 6, ou mismârôt, « gardes », XsiToupfefaL, observationes, II Par., xxxi ; 16, ècp-r)u, Epi’ai, ordines, II Esd. xiii, 30. Dans la pratique, on réservait le nom de mUmâr pour la ciasse, et celui de bêt’âb pour ses subdivisions. Cf. Taanith, ii, 8, 7. Josèphe appelle la classe ita-cpla, Ant. jud., VII, xiv, 7, ou if-r^zoiç, Vit., 1, et la subdivision ç-jXt]. Vit., 1 ; Bell, jud., IV, m, 8. Les subdivisions de chaque classe variaient de cinq â neuf. Cf. Jer. Taanith, iv, 68a. À la tête des classes étaient des sârîm, « princes », apx « vT-£ç, principes, I Par., xxiv, 5 ; II Par., xxxvi, 14 ; I Esd., viii, 24, 29 ; , x, 5, ou des rd’sîm, « chefs ». I Par., xxiv, 4, 6 ; II Esd., xii, 12. Par la suite, ee dernier titre désigna spécialement les chefs des subdivisions. Le nom de zdqên, « ancien », a aussi quelquefois le même sens. Cf. Yonia, i, 5 ; Tamid, i, 1 ; Middoth, i, 8. Au-dessus de toutes les classes s’exerçait naturellement l’autorité du grand-prêtre.

vi. fonctions BANS le temple. — 1° Service hebdomadaire. — Chaque classe faisait le service du temple pendant une semaine. C’est ce qu’on appelait « l ^uip « i Tfj ; XstTouyfaç » Aies officii, « les jours de service ». Luc, i, 23. Le service se prenait le jour du sabbat, IV Reg., xi, 6 ; II Par., xxiii, 4 ; la classe sortante offrait encore le sacrifice du matin, et la classe suivante le sacrifice du soir. Cf. Tosephta Sukka, iv, 2425 ; Josèphe, Ant. jud., VII, xiv, 7 ; Cont. Apion., ii, 8. Pendant les semaines de la Pâque, de la Pentecôte et des Tabernacles, les vingt-quatre classes étaient de service en même temps. Cf. Sukka, v, 6-8. On n’a aucune donnée certaine sur l’ordre dans lequel les vingt-quatre classés se succédaient pour le service hebdomadaire. C’est donc sans aucun résultat qu’on a cherché à déduire l’année de la naissance de Jésus-Christ d’après la semaine de service attribuée- à la classe d’Abia. Luc, i, 5. On lit bien dans le Bdbyl. Taanith, 29a, que la classe de Joarib était de service au moment delà destruction du Temple ; mais cette information est tardive et peu sûre, et encore, pour en