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PRESSOIR


passant à travers la meule et mise en mouvement par des hommes ou des animaux. — « Encore aujourd’hui, en Palestine et en Syrie, on creuse le pressoir dans là vigne. Le raisin est entassé sur une aire de fortes

dans la Bible. Le pressoir ou la cuve sont nommés pour désigner leurs produits. Num., xviii, 27, 30 ; Deut., xv, 14 ; xvi, 13 ; IV Reg., vi, 27. Gédéon battait son froment sur son pressoir, c’est-à-dire sur l’aire

165. — Pressoir égyptien dans lequel le raisin est foulé aux pieds.fD’après Wukinson, Manners and customs of anc. Egyptians, 2e édit., t. ii, p. 192.

dalles, entourée d’une bordure en pierres et adossée à une muraille. Là il est foulé aux pieds, puis fortement pressé à l’aide de poutres engagées dans le mur. Le moût s’écoule dans des fosses, profondes d’un mètre, ’ymmii//iun/i//tfn/r//f

166. — Grand pressoir égyptien. Thèbes. D’après Wilkinson, Manners, t. i, fig. 162, p. 385.

enduites avec soin. Quand il y a déposé ses impuretés, on le porte dans une chaudière établie tout auprès, où il reçoit une légère cuisson avant d’être mis en barils pour fermenter. On rencontre quelquefois des pressoirs

dallée qui servait d’ordinaire à presser le raisin. Jud., vi, H. Des pressoirs sont signalés près du Jourdain, Jud., vii, 25, et dans le voisinage de Sichem. Jud., ix, 27. Job, xxiv, 11, parle des pauvres gens que le riche occupe à exprimer l’huile dans ses celliers et à fouler la vendange au pressoir. Dans une vigne, on bâtissait d’ordinaire une tour et un pressoir, Is., v, 2 ; Matth., xxi, 33 ; Marc, , xii, 1, le pressoir pour faire le vin sur place, la tour pour y poster un veilleur chargé d’écarter les maraudeurs. Voir Tour. Zacharie, xiv, 10, parle de « pressoirs du roi » attenant à l’enceinte même de Jérusalem, et probablement voisins des jardins royaux, au sud de la ville. Voir t. iii, col. 1132. Gethsémani marque l’emplacement d’un pressoir à huile. Voir t. iii, col. 230. Les villes de Geth, « pressoir », Géthaïm, « les deux pressoirs », Gethhépher, « le pressoir de l’excavation », ont dû leur origine à des pressoirs. Voir t. iii, col. 223, 227, 228. On trouve encore en Palestine de nombreux restes d’anciens pressoirs (fig. 169), plus ou moins déformés et enfouis sous la terre et les broussailles, dans les collines du sud de la Judée, entre Hébron et Bersabée ; il y en a beaucoup au mont Carmel et aux environs de Caïffa, en Galilée et spécialement près de Cédés. Cf. Tristram, The natural History of tke Bible, Londres, 1889, p. 409. — Néhémie rappela à l’ordre des hommes qu’il vit fouler au pressoir un jour de sabbat. II Esd., xiii, 15. À l’Israélite fidèle, il était promis que sa cuve déborderait de vin nouveau. Prov., m, 10. Par contre, en Moab, châiié par le Seigneur, le

167. — Pressoir romain. D’après Rich, Dict. des antiquités, p. 656.

de ce genre tout entiers taillés dans le roc. » Jullien, L’Egypte, Lille, 1891, p. 261.

2° La Palestine était un pays de vignes. Aussi les

pressoirs sont-ils l’objet d’assez nombreuses mentions

vendangeur ne foule plus le vin dans les cuves, Is., xvi, 10, et, chez les Israélites infidèles, quand on venait au pressoir pour y puiser cinquante mesures, il n’y en avait que vingt, Agg., ii, 17, ou bien on pressait l’olive