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POULE — POURPRE


J.-C), Olynip., xii, 20, fait mention du coq. — Quoi qu’on ait dit sur la défense qui aurait été faite aux Juifs d’élever des coqs ou des poules (voir t. ii, col. 953), ils ne font pas difficulté d’en nourrir en grande quantité même dans leurs maisons de Jérusalem, où il les laissent percher pendant la nuit. Les poulets et les œufs entrent pour beaucoup dans leur alimentation, surtout pour les personnes que les infirmités ou l’âge ont rendues plus délicates. Cf. Tristram, The natural Hiitory of the Bible, Londres, 1889, p, 221-223. — Il en était à peu près ainsi déjà à l’époque de Notre-Seigneur. De là cette comparaison que le divin Maître emprunte à la poule qui rassemble ses poussins sous ses ailes. Matth., xxiii, 37. Il a voulu faire de même pour les fils de Jérusalem, mais ceux-ci n’y ont pas consenti. La Vulgate traduit.avec raison par gallina,

1E>7. — La poule. « poule, » le mot grec ô’pvn, qui veut habituellement dire « oiseau », en général, mais qui désigne aussi la poule en particulier. Cf. Eschyle, Eumen., 866 ; Xénophon, Anab., iv, 5, 25 ; Théocrite, xxiv, 63, etc.

H. Lesêtre.
    1. POUPE##

POUPE (grec : irpù^w, ; Vulgate : puppis), arrière d’un navire. Voir Navire, t. iv, col. 1513. Au moment où une tempête s’éleva sur le lac de Tibériade, Notre-Seigneur dormait, appuyé sur un coussin, à la poupe d’une barque. Marc, iv, 38. C’est à la poupe qu’on faisait asseoir les passagers d’une embarcation ; ils y étaient plus à l’aise et y gênaient moins la manœuvre des rames ou des voiles. Voir Proue.

H. Lesêtre.

POURCEAU. Voir Porc, col. 543,

    1. POURPIER DE MER##

POURPIER DE MER, nom vulgaire de Varroche halime, plante vivace que nombre d’auteurs identifient au mallûath de Job, xxx, 4. Voir Arroche halime, t. i, col. 1032.

    1. POURPRE##

POURPRE (hébreu : ’argâmân ; assyrien : arga~ mannu ; chaldéen : ’ârigvdn ; Septante : rcopçiipa ; Vulgate : purpura), matière colorante extraite d’un mollusque et étoffe teinte avec cette couleur. L’étymologie du mot’ârgdman n’est point certaine. Il est assez probable cependant qu’elle doit être tirée du sanscrit, dans lequel on trouve les mots râga ; « couleur rouge, » ràgamanetrâgavan, « coloré en rouge. » Cf. Gesenius, Thésaurus, Addenda, p. 111.

I. L’a pourpre dans l’antiquité. — 1° La pourpre.est une matière colorante que les anciens extrayaient de

plusieurs mollusques, connus sous le nom de murex ou « rocher ». Ces mollusques sont gastéropodes et pectinibrancb.es, à coquille ovale ou oblongue, pourvue antérieurement d’un canal respiratoire, et dont chaque spire présente des bourrelets saillants en rangées longitudinales et irrégulières. Ces bourrelets sont les restes des anciennes bouches de l’animal. Le murex trunculus ou rocher fascié (Hg. 158) fournissait la pourpre améthyste ou violette, dite de Tarente. Du murexbrandaris ou rocher droite-épine (fig. 159), on tirait la pourpre roùge foncé, dite pourpre de Tyr. On imitait cette dernière à l’aide de certaines coquilles univalves

158. — Murex trunculus.

ou buccins, le purpura hœmastoma (fig. 160), le purpura lapillus, le janthina, etc. La matière colorante du murex se trouve dans une poche située à la partie supérieure du corps, entre la tête et le foie. Incolore dans l’animal, elle passe par diverses nuances, quand elle est exposée à l’air et à la lumière, et part du vert pour se fixer à la couleur pourpre. Le produit du murex trunculus se compose de deux radicaux, une substance azurée analogue au bleu d’indigo, l’oxyde cyanique, et une substance d’un rouge ardent, l’oxyde purpurique. Le murex brandaris ne contient qu’un seul radical, l’oxyde lyrien. Cf. Grimaud de Caux, Sur la pourpre des anciens, dans la Revue de zoologie, 1856, p. 34, et Lacaze-Duthiers, Mémoire sur la pour~ pre, dans les Annales des sciences naturelles, 1859, t. xii, p. 1-92. — 2° Les coquilles à pourpre se trouvent

159, — Murex brandaris.

en grande quantité sur les bords de la Méditerranée. Les anciens les recueillaient sur les côtes de Phénicie, Strabon, xvi, -757 ; sur celles du Péloponèse, Pausanias, m, 21, 6 ; sur celles du nord de l’Afrique, Strabon, xvii, 834, etc. Vitruve, De architect., vii, 12, remarque que la pourpre recueillie au nord de la Méditerranée était plus sombre, qu’elle passait au violet dans les régions moyennes, pour arriver au rouge sur les côtes méridionales. La nature du mollusque employé était aussi pour beaucoup dans ces colorations. Pouf extraire la matière colorante, on ouvrait la coquille sur les premiers tours de spire, soitfd’un coup de hachette, soit à l’aide d’une meule qui. l’usait par le frottement. Les Phéniciens se livraient en grand à l’exploitation de