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POTIER
« ne première forme générale, accusant le relief extérieur

et ménageant une cavité à l’intérieur de la masse. Puis il la pose sur la roue supérieure, maintient le vase avec une de ses mains placée à l’intérieur, met la roue

154. — Tambourin en terre cuite D’après Lortet, La Syrie, p. 336.

en mouvement, et de l’autre main, avec une pièce plate à échancrures appropriées, comprime doucement la masse d’argile, jusqu’à ce qu’elle ait été réduite à

les tours sont mis en mouvement. Cꝟ. 1. 1, fig. 22, col. 179. Il fallait au potier une certaine habileté pour réussir dans sa tâche. Parfois, pour une raison ou pour une autre, le vase se brisait avant d’être terminé. « Je descendis à la maison du potier, raconte Jérémie, xxrn, 3, 4 ; or, il faisait son ouvrage sur des roues. Le vase qu’il faisait manqua, comme il arrive à l’argile dans la main du potier, et il refit un autre vase, comme il plut au potier de le faire. » L’Ecclésiastique, xxxviii, 32, 33, décrit avec plus de détails le travail du potier :

Le potier assis à son ouvrage

Et tournant la roue avec ses pieds,

Constamment est en souci de son travail,

Et fait effort pour fournir la quantité.

Avec son bras il façonne l’argile,

Et devant ses pieds il fait tourner la masse.

Il met tout son cœur à parfaire le vernis,

Un soin vigilant à nettoyer son four.

En effet, le vase une fois séché à l’air, est mis au four pour y cuire. Le four doit être bien propre, pour que la pâte encore molle ne se déforme pas au contact d’objets étrangers. Le vernis, xptau-a, linitio, est un composé de divers oxydes, colorés ou non, qui se vitrifie par la fusion et constitue une sorte d’émail à la surface du vase. C’est dans le four que les vases du potier prennent leur forme définitive ; ils en sortent réussis ou manques. Eccli., xxvii, 6. Le potier peut faire ainsi des ouvrages de toutes sortes, à son choix. Sap., xv, 7.

3° Comme, pour créer l’homme, Dieu prit de la poussière de la terre et en forma, yàçar, son corps, Gen., ii, 7-8, les auteurs sacrés aiment à assimiler

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155. — Potiers égyptiens. D’après Wilkinson, Manners and Customs, 2e édit., t. ii, fig. 397, p. 192. a, e, l, p, roues sur lesquelles est placée l’argile ; 1. Ouvrier façonnant l’intérieur d’une coupe qui tourne sur la roue a. — b, c, d, g, ii, iii, ii, représentent des vases déjà faits. — 2. Autre ouvrier façonnant l’extérieur d’une coupe et se préparant à la séparer du bloc d’argile. — 3 vient de séparer la coupe k du bloc d’argile (. — 4 met sur la roue p l’argile qu’il va travailler. — 5 façonne avec les deux mains un disque d’argile. — 6 entretienne four q d’où l’on voit sortir les flammes s. — 7 fait passer à 8 les vases que celui-ci fait cuire au haut du four. — 9 emporte les vases déjà cuits. Beni-Hassan (Moyen Empire).

l’épaisseur voulue et ait pris une forme circulaire bien régulière. On obtient ainsi toutes sortes de formes (fig. 154). S’il faut ajouter des anses au vase, élargir ou rétrécir quelque partie de ses bords, on le fait pendant que l’argile est encore fraîche. Des peintures égyptiennes représentent ce travail des potiers fabriquant au tour des vases d’argile (fig. 155), sans qu’on puisse cependant se rendre compte de la manière dont

son œuvre à celle du potier. Cf. t. i, fig. 22, col, 179, le dieu égyptien Khnoum façonnant l’homme. L’homme est donc, par rapport à Dieu, ce que l’argile est par rapport au potier.

Comme l’argile est dans la main du potier,

Et qu’il en dispose selon son bon plaisir,

Ainsi tes hommes sont dans la main de celui qui les a faits,

Et il leur donne selon son jugement. Eccli., xxxiii, 13-14.