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POTERIE


peinture rouge foncé sur fond jaune ou gris et même une sorte de vernis émaillé donnent aux pièces une physionomie plus agréable. On a retrouvé à Gazer des jarres à fond pointu qui servaient à la sépulture des enfants. Parfois ces jarres se rencontrent sous un mur, sous un seuil de porte, sous une maison ; les cadavres qu’elles contiennent sont ceux des enfants qui ont été

145. — Ancienne cruche à huile phénicienne. Nécropole de Tyr. D’après Lortet, La Syrie, p. -143.

immolés selon le rite chananéen. Voir Sacrifice. — On a été tenté de reconnaître l’influence phénicienne dans la céramique chananéenne. Mais les Phéniciens n’ont jamais eu de céramique originale (fig. 145). La poterie mise au jour à Tyr, à Tell-el-Rachédiéh, en 1903, est d’imitation cypriote. Cf. Revue biblique, 1904, p. 564566. Les Phéniciens cherchaient avant tout â débiter les articles les plus capables d’exciter l’envie de leur clientèle ; les légendes gravées ou peintes par eux sur les objets n’impliquaient nullement une origine tyrienne.

146. — Cruche décorée, de style cypriote. D’après Sellin, Tell Ta’annek, Vienne, 1904, fig. 44^

Cf. Babelon, Manuel d’archéologie orientale, Paris, 1888, p. 292-299 ; Maspero, L’archéologie égyptienne, Paris, 1887, p. 242-247.

2° Poterie israélite. — Après leur installation en Palestine les Hébreux imitèrent naturellement les procédés de la céranique chananéenne. Mais ils donnèrent des formes quelque peu originales à leurs produits, cruches décorées à la manière cypriote (fig. 146), ou à panse étroite, comme des gourdes (fig. 147). À partir de la

monarchie, l’autonomie des potiers Israélites s’accentue, tout en subissant l’influence phénicienne, à laquelle la construction et l’ornementation du Temple avaient donné grand crédit. Les produits de la Grèce arrivaient aussi sur les marchés palestiniens et contribuaient à affiner le goût des artistes israélites. Néanmoins, leurs produits ne parviennent pas à rivaliser avec ceux de la

147. — Cruche en forme de gourde. D’après Sellin, ibid., pi. v, a.

dernière période chananéenne. Presque toute la vaisselle est fabriquée au tour ; mais bien des vases domestiques sont grossièrement modelés à la main et à peine dégrossis au polissoir. Ils font des jarres larges et massives (fig. 148). Il n’y a pas de types absolument originaux ; les ouvriers imitent l’ancienne poterie indigène ou s’inspirent des modèles mycéniens ou cypriotes (fig. 149). Voir. t. ii, fig. 416, col. 1135. La décoration

148. — Jarre juive. D’après Vincent, Canaan, p. 356.

est purement linéaire ou empruntée au règne végétal. Le ton jaune ou noirâtre de la terre cuite reçoit des traits en noir ou en rouge. Les figurines de l’époque se rattachent aux productions grecques (fig. 150), quelquefois avec des types sémitiques (fig. 151). Un certain nombre de pièces portent des estampilles. Parfois, c’est un nom de potier. Souvent, ce sont des estampilles royales, caractérisées par le mot -bah et par le nom d’une localité (fig. 152). Quatre localités palestiniennes