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PONT — POOLE


des contrées d’où un certain nombre de Juifs étaient venus à Jérusalem, pour célébrer la première Pentecôte qui suivit la mort de Notre-Seigneur et qui fut témoin de la descente du Saint-Esprit sur l’Église naissante. Dans le second texte, Act., xviii, 2, nous apprenons qu’Aquila, le célèbre ami et collaborateur de saint Paul, était originaire de cette contrée. Enfin, la première Épitre de saint Pierre est adressée simultanément aux chrétiens « du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l’Asie et de la Bithynie ». D’après le sentiment général des critiques, le livre des Actes et la i a Pétri furent composés vers l’an 63 de notre ère ; mais le premier des trois textes signalés se rapporte à peu près à l’an 30, et le second, relatif au décret par lequel Claude exila les Juifs de Rome vers 50, nous ramènent quelques années plus haut. Or, le résumé historique qui précède a montré qu’au I er siècle de notre ère le mot Pont pouvait recevoir deux significations distinctes, selon qu’on l’appliquait au royaume de Polémon II, ou à la province

d’après le Nouveau Testament, il y fut introduit beaucoup plus tôt.

Voir Marquardt, i ?omisc/ie Staatsvenvallung, 2 in-8°, Leipzig, 1873, p. 192-216 ; E. Meyer, Geschichle des Kônigreichs Pontus, in- 8°, Leipzig, 1879 ; E. Reclus, Nouvelle géographie universelle, t. ix, L’Asie antérieure, in-4°, Paris, 1884, p. 555-562 ; Rollin etFeuardent, Trois royaumes de l’Asie Mineure : Cappadoce, Bithynie, Pont, in-8°, Paris, 1888 ; Th. Reinach, Mithridate Eupator, roi du Pont, in-8°, Paris, 1890 ; W. Ramsay, Historical geography of Asia Minor, in-8°, Londres, 1890 ; Id., The Church in the Roman Empire, in-8°, Londres, 1893. L. Fili.ion.

. 2. PONT (grec : ysçupoûv ; Vulgate : pons), construction jetée au-dessus d’un cours d’eau, pour permettre de le traverser (fig. 122). Il n’en est question que dans un seul passage, II Mach., xii, 13, et encore ne s’y agit-il pas de pont propremenV àW.NoVc Ç*se « ! &, X. w, w.’?5>.

122. — Construction d’un pont par les Assyriens pour passer une rivière. D’après Gates of Balawat, pi. 74.

romaine Bithynia et Pontus. Mais la plupart des commentateurs supposent à bon droit que, dans nos trois passages, le nom du Pont semble avoir été. employé d’une manière toute générale, sans allusion aux diverses péripéties de l’histoire du pays et aux vicissitudes de son territoire.

Nous manquons de détails sur l’évangélisation du Pont. Elle eut lieu sans doute sous l’influence de saint Paul et de ses disciples. Le pays n’était pas directement sur la route des premiers prédicateurs. Le fait que saint Pierre compte le Pont parmi les destinataires de sa I « Épître suppose qu’il y avait alors dans cette contrée des Églises ferventes, entièrement constituées. Voir surtout I Pet., v, 1-7. D’après quelques auteurs, le prince des Apôtres les aurait connues personnellement ; mais, selon l’opinion générale, il paraît peu probable qu’il soit allé jusque-là. Voir Pierre (Saint), t. iv, col. 370. Dans sa lettre si célèbre à Trajan, qui date de l’année 112, Pline le jeune atteste, Epist., 96, qu’il y avait alors un nombre considérable de chrétiens dans la province Bythinia et Pontus, dont il était le gouverneur : à tel point, dit-il, que les temples païens étaient déserts et les sacrifices interrompus en divers lieux. Quelques apostats prétendaient même avoir abandonné la religion chrétienne 25 ans auparavant. Ce dernier traitfsuppose que le christianisme avait pénétré dans la région au moins vers l’an 87 ; mais nous avons vu que,

    1. PONTIFE##

PONTIFE, grand-prêtre des Juifs. La Vulgate appelle souvent le grand-prêtre pontifex dans les livres historiques de l’Ancien Testament et dans l’Évangile de saint Jean. Voir Grand-Prêtre, t. iii, col. 295. Dans l’Épitre aux Hébreux, v, 5, etc., Jésus-Christ est appelé le pontife, âpxiepev ?, de la loi nouvelle.

    1. POOLE ou POLE##

POOLE ou POLE (en lalin Polus) Matthew, né à York en 1624, mort à Amsterdam le 12 octobre 1679. Il se rattachait par son père aux Pôles ou Pools de Spinkhill en Derbyshire. Après avoir pris ses degrés universitaires à Cambridge, il exerça le ministère pastoral dans la paroisse presbytérienne de S. Michæl-le-Querne, mais il démissionna en 1662 aussitôt après le vote de VUniforniity Act. Ce fut alors que, plus libre de son temps, et à l’instigation de William Lloyd qui devait être plus tard évêque anglican de Worcester, il écrivit la Synopsis Criticorum. aliorumque Sacrx Scriptural lnterpretum, le travail le plus important d’une active carrière. Il puisa largement aux sources rabbiniques et catholiques, affirment ses biographies ; il emprunta peu de chose à Calvin et rien à Luther. Le premier volume parut, in-f°, en 1669, le 2e en 1671, le 3e en 1673, le 4 « en 1674, le 5* en 1676. — À l’époque de ce que les protestants appellent le Popish Plot, comme son nom fut mêlé incidemment aux déclarations ultra-fantaisistes de Titus Oates, Poole crut devoir