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PLATANE — PLÉIADES

les deux textes lui donnent au milieu des grands arbres, la traduction généralement adoptée par les anciennes versions, ne laissent guère place au doute dans l’identification de’armôn considéré comme le platane.

— Dans l’éloge delà Sagesse, Eccli., xxiv, 19, le platane est également présenté comme un bel et grand arbre. Aussi les exégètes sont-ils presque tous d’accord pour rejeter le châtaignier (que les rabbins voient habituellement dans’armôn, bien que cet arbre ne croisse pas ~en Palestine) et pour rejeter aussi l’érable, reconnaissant dans’armôn, le Platanus orientalis. — Le platane est répandu dans toute la Palestine et s’y montre comme un très grand arbre, aux larges rameaux et épais ombrages. Et ce qui est conforme à nos deux textes hébreux qui nous transportent en Syrie, en Assyrie et en Mésopotamie, les platanes de ces dernières régions dépassent en général la hauteur et les proportions que cet arbre atteint en Palestine. Belon, Observations de plusieurs singularités, in-8°, 1588, 1. I, c. cv ; Jean de la Roque, Voyage de Syrie et du mont Liban, Paris, 1722, p. 197, 199. Une constatation de ce dernier ouvrage, p. 68, semble être le commentaire du passage d’Ézéchiel, xxxi, 8. Parlant des cèdres groupés au sommet du Liban et qui forment comme une petite forêt, cet auteur ajoute : « Elle est composée de vingt cèdres d’une grosseur prodigieuse, et telle qu’il n’y a aucune comparaison à faire avec les plus beaux platanes, sycomores, et autres gros arbres que nous avons vus jusqu’alors. » Voir 0. Celsius, Bierobotanicon, in-8°, Amsterdam, 1748, t. i, p. 512 ; I. Lôw, Ararnâische Pflanzennamen, in-8°, Leipzig, 1881, p. 107.

E. Levesque.

    1. PLATRE##

PLATRE, produit de la calcination du gypse. Le gypse est un sulfate de chaux hydraté, qui perd son eau quand on le calcine au four. Le produit de cette opération, réduit en poudre, est le plâtre. Délayé avec de l’eau, le plâtre devient-une pâte molle qui prend toutes les formes que l’on désire et les garde en durcissant peu à peu. — Le plâtre n’est pas directement mentionné dans la Bible. Mais le gypse ne manquait pas en Palestine ; les couches gypseuses du cénomanien affleuraient en particulier au bord de la mer Morte. Voir Palestine, t. iv, col. 2010, 2014, 2022. Il n’était pas plus difficile à uliliser pour faire du plâtre, que le calcaire pour faire de la chaux. Voir Chaux, Lu, col. 642. Les Hébreux n’ont guère dû. s’en servir dans leurs constructions ; les pierres y étaient simplement superposées ou le mortier y agglutinait les matériaux sans consistance. Voir Mortier, t. iv, col. 1312. Le plâtre ne pouvait être utilisé que pour faire des enduits dans des endroits à l’abri de l’humidité. Voir Enduit, t. ii, col. 1783. Les Hébreux durent apprendre des Phéniciens à fabriquer et à utiliser le plâtre, à supposer que les Chananéens ne l’aient pas connu avant leur arrivée. On a trouvé en Espagne la trace du passage des Phéniciens dans les objets que renfermaient d’anciennes sépultures. Ge sont des débris de vases phéniciens en plâtre, des fonds de pots troués et bouchés avec du plâtre, des cols de plâtre ajoutés à des vases de terre cuite et peints en rouge, des crépissages de muraille, etc. Cf. L. Siret, Orientaux et Occidentaux en Espagne aux temps préhistoriques, dans la Revue des Questions scientifiques de Bruxelles, oct. 1906, p. 558, 559. Les Phéniciens ne faisaient ainsi qu’importer au loin une industrie bien connue dans leur pays d’origine.

H. Lesêtre.

PLECTRE. Le pleclre (w/.TîxTpov, de irt.r.TTeiv, « pincer, frapper » les cordes, en latin plecto ; on disait aussi xpoiietv. Le terme technique était xp£xgtv) était un bâtonnet, pointe ou crochet, de bois, d’ivoire ou de métal, droit ou recourbé, dont on se servait pour faire vibrer les cordes des instruments, au lieu de les toucher directement avec les doigts. On employait

aussi pour le même usage un crochet de corne ou un bec de plume. Les Orientaux modernes fixent souvent le plectre à un anneau tenu au doigt et peuvent ainsi en employer plusieurs simultanément. L’usage du plectre, moins ancien que le procédé de percussion manuelle, est peut-être d’origine grecque. La Bible ne le mentionne pas, non plus qu’Homère. Il est représenté cependant en Egypte entre les mains de musiciens bédouins ou Amou du temps de la XIIe dynastie, voir t. ii, fig. 304, col. 1068, et l’espèce de harpe dont ces musiciens se servaient a dû être connue des Hébreux. On rapporte à Sapho l’invention du plectre, mais Athénée remarque qu’Épigone d’Ambracie, au vue siècle, dédaignait de s’en servir : |iou<T ! xwTato ? 8’<î>v xœTa X £’P a ^’X a iXïixTpou ii/aXktv. Deipnos., iv, 25, p. 183. C’était une exception. Il est évident que les Grecs apprécièrent un procédé d’exécution qui augmentait l’émission du son et sa résonnance et multipliait l’effet musical en diminuant la fatigue du joueur. Ils l’appliquèrent à la cithare, à la lyre, au psaltérion, même aux instruments à manche, mais non exclusivement ; les deux procédés de percussion étaient employés concurremment. Les monuments représentent en effet des musiciens jouant avec le plectre de la main droite pendant que la main gauche nue pince les cordes. C’était, à peu près comme dans le jeu actuel de la Zither, le moyen de faire ressortir le chant ; et l’on disait, sans doute d’après la manière dont le musicien tenait son instrument, foris canere, pour « jouer (de la main droite) avec le plectre », et intus canere, « toucher les cordes avec les doigts (de la main gauche) ». Cicéron, Verr., i, 20, 53, qui nous rapporte ces expressions musicales, mentionne le cithariste Aspendius, qui pouvait exécuter à la fois l’accompagnement et le chant de la main gauche seule, lbid. Chez les Grecs même, les instruments asiatiques proprement dits se jouaient sans plectre, mais cet accessoire fut importé de Grèce chez les Asiatiques avec les instruments nouveaux, ainsi que l’attestent les monuments assyriens, et les Hébreux durent s’en servir pareillement, après la captivité. Du moins Josèphe l’exprime-t-il indirectement en mentionnant e nable antique qui se jouait sans plectre. Ant. jud., VII, su, 3. Mais les rares indications musicales de cette période ne nous fournissent aucun texte qui démontre l’usage du plectre dans la musique du second temple ou dans l’usage privé. J. Parisot.

    1. PLÉIADES##

PLÉIADES (hébreu : kîmâh ; Septante : UXciàSe ;  ; Vulgate Pléiades), constellation de l’hémisphère boréal, voisine de la tête du Taureau (fig. 94). Voir Hyades,

Astérope a m’. Tuyg’te

mSs. /uêrope

      • <*£$£.

94. — Les Pléiades.

  • » --.

t. iii, col. 789. Elle compte plus de 2500 étoiles, dont 64 principales, parmi lesquelles cependant sept ou huit seulement sont visibles à l’œil nu. D’après qoelques auteurs modernes, himdh désignerait Sirius ou le Scorpion. Mais un passage de lob, XXXVIII, 31, <s Est-Cft toi qui serres les liens de kinidh ? » suppose clairement