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PENDANTS D’OREILLE — PÉNITENCE

voir t. i, fig. 281, col. 1058 ; t. ii, fig. 619, col. 2009, tantôt des bijoux plus compliqués (fig. 15). Avant de se rendre à Béthel, Jacob se fit remettre les dieux étrangers qui se trouvaient dans sa famille et les anneaux que ses gens avaient aux oreilles et il enfouit le tout sous un chêne, à Sichern. Gen., xxxv, 2-4. Ceci donne à supposer que ces anneaux présentaient un caractère idolâtrique ou superstitieux. Pour fabriquer le veau d’or, Aaron demanda les anneaux d’or qui étaient aux oreilles des femmes d’Israël, de leurs fils et de leurs filles. Exod., xxxii, 2-3. — Les Israélites possédaient aussi de vrais pendants d’oreille. Ils en trouvèrent dans le butin fait sur les Madianites, Num., xxxi, 50, et les offrirent à Jéhovah. Il y en eut également dans un autre hutin fait sur les mêmes Madianites par Gédéon. Jud., viii, 26. Isaïe, iii, 20, nomme les netîfôṭ dans son énumération des bijoux des femmes de Jérusalem. Dans Ézéchiel, xvi, 12. Jéhovah rappelle à Jérusalem les soins dont il l’a entourée.


15. — Pendants d’oreille assyriens. Musée du Louvre.

Il a mis un nézëm à ses narines et des 'âgilim à ses oreilles. Les versions traduisent à tort ici nézém par » pendants d’oreille » et le second mot par « boucles ». Le premier mot désigne certainement la parure du nez et le second celle des oreilles. Judith, x, 3, avait des pendants d’oreille. — Dans quelques autres passages, les versions appellent « pendants d’oreille » des anneaux de nez, Gen., xxiv, 22, 30, 47, ou des anneaux dont l’usage n’est pas déterminé. Exod., xxxv, 22 ; Jud., viii, 24, 25 ; Job, xlii, 11, Prov., xxv, 12 ; Ose., ii, 13. Cf. K. Hadaczeh, Der Ohrschmuck der Griechen und Etrusker, dans les Abhandlungen des arch.-epigr. Seminars der Unversität Wien, xiv, Heft, in-4°, Vienne, 1903.

H. Lesêtre.

PÉNITENCE (hébreu : nôham, šûbâh, « conversion ; » Septante : μετάνοια ; Vulgate : pænitentia), regret intérieur et effectif du mal que l’on a commis.

I. Appels à la pénitence. — 1° Dans le Temple. — Au jour de la consécration du Temple, Salomon adressa une prière solennelle au Seigneur pour lui demander de pardonner à son peuple toutes les fois que, châtié à cause de ses péchés, il viendrait dans ce Temple implorer son pardon et ferait pénitence. III Reg., viii, 33-52 ; Il Par., vi, 24-39. Le Seigneur daigna s’engager à pardonner quand le peuple serait sincèrement pénitent. II Par., vii, 13-15.

Par les prophètes. — Isaïe, xliv, 22, invite Israël à revenir au Dieu qui l’a racheté, en lui assurant que, s’il se tourne vers lui, il sera sauvé, Is., xlv, 22, et que Dieu fera grâce au méchant qui se convertira. Is., lvii, 7. Jérémie, iii, 14 ; iv, 1 ; xviii, 11, renouvelle l’appel divin. Il déclare que si la nation revient de sa méchanceté, Dieu se repentira du mal qu’il voulait lui faire. Jer., xviii, 8. Ézéchiel, xiv, 6 ; xviii, 21, 30 ; xxxiii, 14, appelle le pêcheur à la pénitence en disant que, s’il se repent, il vivra et ne sera pas maltraité. Dieu dit par sa bouche : « Prendrai-je plaisir à la mort du méchant ? N’est-ce pas plutôt à ce qu’il se détourne de ses voies et qu’il vive ? » Ezech., xviii, 23, 32 ; xxxiii, 11. Le prophète a reçu mission de prêcher la pénitence au pécheur, et il sera responsable de la perte de ce dernier s’il ne parle pas pour le détourner du mal. Ezech., ii, 18, 19 ; xxxiii, 8, 9. Osée, xiv, 2 ; Joël, ii, 12, 13, et Zacharie, i, 4, répètent la même invitation aux pécheurs.

Par les saints personnages. — Tobie, xiii, 8, exhorte les pécheurs de son temps à faire pénitence. Judith, v, 19, remarque que le Seigneur a toujours aidé les Israélites repentants, et que, comme il est patient, il pardonnera si on fait pénitence avec larmes. Judith, viii, 14. Le Psalmiste pénitent s’engage à enseigner les méchants pour qu’ils se convertissent au Seigneur. Ps. u (l), 15. Dans le livre de l’Ecclésiastique, on lit qu’il ne faut pas tarder de se convertir au Seigneur, Eccli., v, 8, que Dieu ménage un large pardon à ceux qui reviennent à lui, Eccli., xvii, 28, et qu’il est beau de se repentir quand on a été repris. Eccli., xx, 4. L’auteur de la Sagesse dit que Dieu ferme les yeux sur les péchés des hommes pour les amener à la pénitence, parce qu’il aime toutes ses créatures, et qu’il pardonne à tous parce que tout est à lui et que les âmes sont l’objet de son amour. Sap., xi, 24-26. Il ne punit que par degrés, pour laisser le temps de faire pénitence et ne pas désespérer ses enfants. Sap., xii, 10, 19.

Par saint Jean-Baptiste. — Le précurseur prêche dans le désert le baptême de pénitence, c’est-à-dire le repentir et la purification du cœur dont son baptême est le symbole. Matth., iii, 2 ; Marc, i, 4 ; Luc, iii, 3. Il invite les hommes à faire de dignes fruits de pénitence, par conséquent à témoigner par une conduite nouvelle la sincérité de leur repentir. Matth. m, 8 ; Luc, iii, 8 ; cf. i, 16 ; Act, xiii, 24 ; xix, 4.

Par Jésus-Christ. — Le Sauveur lui-même appelle les hommes à la pénitence. Matth., iv, 17 ; xviii, 3 ; Marc, i, 15. Il est venu pour appeler les pécheurs à la pénitence, Luc, v, 32 ; déclare que tous périront s’ils ne font pénitence, Luc, xiii, 3, 5 ; parle de la joie que cause au ciel la pénitence d’un seul pécheur, Luc, xv, 7, 10 ; ordonne à chacun de pardonner à son frère repentant, Luc, xvii, 3, 4 ; invite à la pénitence par ses. paraboles de la brebis perdue, Luc, xv, 1-7, de la drachme égarée, Luc, xv, 8-10, de l’enfant prodigue, Luc, xv, 11-32, du pharisien et du publicain, Luc, xyin, 9-14, et par l’accueil qu’il fait aux pécheurs, voir Pécheur, col. 18 ; et enfin, après sa résurrection, il envoie ses Apôtres dans le monde pour y prêcher la pénitence. Luc, xxiv, 27.

Par les Apôtres. — Initiés à cette prédication par leur divin Maître, Marc, vi, 12, les Apôtres proclament la nécessité de la pénitence. Act., ii, 38 ; iii, 19, 26 ; viii, 22, etc. Ils montrent comment le Sauveur est venu pour aider les hommes à faire une pénitence salutaire. Act., v, 31 ; xi, 18 ; xvii, 30. Saint Paul exhorte à la pénitence. Act., xx, 21 ; xxvi, 20. Il parle de la bonté de Dieu amenant les hommes à se repentir, Rom., ii, 4, et rappelle que le devoir des ministres sacrés est de conduire leurs frères à la pénitence. II Tim., ii, 25. Saint Pierre dit que si Dieu patiente