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PIERRE PRÉCIEUSE — PIETON


xxviii, 17 ; xxxix, 19 ; Ja seconde aussi de l’énumération d’Ézéchiel, xxviii, 13 ; la 9e pierre fondamenlale de la nouvelle Jérusalem. Apoc, xxi, 20. Ce n’est pas la belle pierre’jaune d’or que nous nommons aujourd’hui topaze et que les anciens appelaient chrysolithe. C’est une pierre d’Ethiopie, Job, xxviii, 19, qui pourrait n’être qu’un péridot, ou une pierre vert olive, ou vert jaune. Voir Topaze.

V. Comparaisons. — Les pierres précieuses en général, ou telle pierre déterminée, servent de terme de comparaison pour marquer une chose de grand prix. Ainsi l’attente de celui qui espère est une pierre précieuse. Prov., xvii, 8. Les lèvres savantes ont plus de valeur que les pierres précieuses. Prov., xxii, 5. La sagesse est supérieure à la topaze d’Ethiopie. Job., xxviii, 19. — Dans Ps. cxix, 127, où le Psalmiste aime la loi de Dieu plus que l’or fin, pâz, les Septante et la Vulgate ont vu à tort une pierre précieuse, la topaze.

VI. Bibliographie. — Théophraste, De lapidibus ; Pline, U. N., xxxvii ; S. Épiphane, De duodecim gemmis (t. xliii, col. 294-304) et son ancienne version latine (loc. cit., col. 322-366) ; S. Isidore, Etymolog., xvi, 6-15, De lapidibus, t. lxxxii, col. 570-580 ; J.Braunius,

Vestitus Sacerdotum hebreeorum, in-8°, Leyde, 1680, 1. II, c. viii-xix, p. 627-745 ; E. Fr. R. Rosenmullcr, Handbuch der biblischen Alterthumskunde, in-8°, Leipzig, t. iv, I re partie ; G. B. Winer, Biblisches Realwôrterbuch, in-8°, Leipzig, 1847, 1. 1, p. 281-284, Edelsteine ; Ch. William King, Antique Gems, in-8°, Londres, 1860 ; 2e édit., 2 in-8°, 1872 ; The natural history of gems or décorative stones, in-12, Londres, 1867 ; 2e édit., 1870 ; de Saulcy, dans la Revue archéologique, août 1869, p. 91 ; Ch. de Linas, Les origines de l’orfèvrerie cloisonnée, 3 in-8°, Paris, 1877, 1878, 1887 ; Clément Mullet, Essai sur la minéralogie arabe, extrait du Journal asiatique, 1868 ; E. Jannetaz et E. Fontenay, Diamant et pierres précieuses, in-8°, Paris, 1881 ; Ch. Barbot et Baye, Guide pratique du joaillier, in-8, Paris, s. dedans Daremberg et Saglio, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, t. ir, 2 « partie, in-4°, 1896, article Gemmai par E. Babelon, p. 1460-1488 ; dans Hastings, Dictionary of the Bible, t. iv, in-4°, 1902, p. 619-621, article Precious Stones de W. M. Flinders-Petrie. — On peut consulter aussi les divers lapidaires et les autres ouvrages cités aux articles spéciaux sur chaque espèce de pierres précieuses. E. Levesque.

    1. PIERRERIES##

PIERRERIES, ’pierres précieuses. Voir Pierres précieuses.

    1. PIÉTÉ##

PIÉTÉ (grec : eùoigEia ; Vulgate : pietas), application de toute sa volonté et de tout son cœur au service de Dieu. — 1. Dans l’Ancien Testament, l’idée de piété est représentée par les mots héséd, « zèle, dévouement » envers Dieu, Eccli., xlix, 4, d’où les noms de’anSê héséd, « hommes de piété », et hâsîdîm, donnés aux hommes pieux, Is., lvii, 1 ; îrd’h, « crainte », voir Crainte de Dieu, t. ii, col. 1099 ; sédéq, « justice ». Voir Justice, t. iii, col. 1875. Dans Isaïe, xi, 2, 3, il est dit que sur le rameau de Jessé reposera

L’esprit de science et de crainte de Jéhovah, Et il respirera dans la crainte de Jéhovah.

Dans les deux vers, le même mot îr’âh est employé ; il s’agit donc, de part et d’autre, de la même crainte de Dieu, c’est-à-dire de la religion envers lui. Les versions, pour ne pas répéter deux fois le même mot, l’ont traduit une première fois par eitréêeta, pietas, et la seconde par ipdëoç, timor, « crainte ». Les deux mots ont ici exactement le même sens, comme le montre la double traduction grecque d’un même verset des Proverbes, i, 7, par les Septante qui y rendent successivement îr’af Yehovâh parçôgo ; Kupi’ov et par eùséësia

eîç ©siv. La piété et la crainte de Dieu ne sont donc, dans le passage d’Isaïe, qu’une seule et mêmp chose. Cf. Touzard, lsaïe, xi, 2-3, et les sept dons du Saint-Esprit, dans la Revue bibUque, 1899, p. 249-252. Après la restauration messianique, Jérusalem sera appelée « Splendeur de la piété ». Bar., v, 4. Les auteurs sacrés célèbrent la piété de Josias, Eccli., xlix, 4, et celle d’Onias III. II Mach., iii, 1. Les premiers ancêtres d’Israël n’ont pas laissé faiblir fiqôfam, « leurs obéissances » ou « leurs espérances », SiKaiotrûvat, « leurs justices », pietates, « leurs témoignages de piété ». Eccli., xltv, 10. Une récompense est réservée à ceux qui s’endorment dans la piété, c’est-à-dire dans la fidélité au service de Dieu. II Mach., xii, 45.

2° Dans le Nouveau Testament, la piété ne se confond plus simplement avec la crainte de Dieu ou la religion en général ; elle suppose quelque chose de plus généreux et de plus affectueux dans le service de Dieu, en réponse à la bonté et à l’amour du Sauveur pour les hommes, Tit., iii, 4, et comme effet de la grâce plus puissante de la Loi nouvelle. Car l’incarnation est « un grand mystère de piété », c’est-à-dire de l’amour de Dieu envers l’homme, provoquant l’amour de l’homme envers Dieu. I Tim., iii, 16. Une c doctrine conforme à la piété » est celle qui s’inspire des grands mystères de la foi. I Tim., vi, 3. Les chrétiens doivent vivre « en toute piété et honnêteté », par conséquent fidèles à tous les devoirs de la vie surnaturelle et à ceux delà vie naturelle. I Tim., ri, 2. Les femmes chrétiennes font profession de piété, 6sooi꣠! a, pietas, au moyen des bonnes œuvres. I Tim., ii, 10. Saint Paul recommande vivement â son disciple de s’exercer à la piété, comme à quelque chose qui peut et doit toujours grandir. I Tim., IV, 7. Il veut qu’il recherche « la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. » I Tim, , VI, 11, La piété est donc d’un degré supérieur à la justice. « Elle est utile à tout : elle a des promesses pour la vie présente et pour la vie à venir, » par conséquent est profitable même à la vie du temps, loin de lui nuire. I Tim., iv, 8. « C’est une grande richesse que la piété contente du nécessaire » et ne s’embarrassant pas des biens inutiles de ce monde. I Tim., vi, 6. U y a des hommes’vicieux, « ayant les dehors de la piété sans en avoir la réalité. » II Tim., iii, 5. « Ils ne voient dans la piété qu’un moyen de lucre, » parce qu’eux-mêmes sont privés de la vérité, I Tim., vi, 5, et que c’est « la vérité qui conduit à la piété ». Tit., i, 1. La vraie foi est donc seule la source de la piété sincère. La grâce enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, pour vivre dans le siècle présent avec tempérance, justice et piété. Tit., ii, 12. Mais le monde ne s’accommode pas de la piété, et « tous ceux qui veulent vivre avec piété dans le Christ Jésus, auront à souffrir persécution. » II Tim., iii, 12. — Saint Pierre veut aussi qu’à leur foi les chrétiens ajoutent la vertu, le discernement, la tempérance, la patience, la piété, l’amour fraternel, la charité, autant de dons qui viennent de Dieu. II Pet., i, 3, 6, 7. Ils doivent veiller à la sainteté de leur conduite et à leur piété, en attendant le jour du Seigneur, II Pet., iii, 11, qui « sait délivrer de l’épreuve les hommes pieux ». II Pet., ii, 9.

H. Lesêtre.
    1. PIÉTON##

PIÉTON (hébreu : ragli ; Septante : neÇd ;  ; Vulgate : pedes), homme de pied. Ce terme ne s’emploie que dans les dénombrements de troupes, Exod., xii, 37 ; Num., xi, 21 ; Jud., xx, 2 ; I Reg., iv, 10 ; xv, 4 ; II Reg., x, 6 ; III Reg., xx, 29, et l’on oppose le piéton au cavalier ou au soldat monté sur un char. IV Reg., xiii, 7 ; I Par., xviii, 4 ; xix, 18. On lit dans Jêrémie, xii, 5 : « Si lu cours avec des piétons et qu’ils te fatiguent, pourras-tu lutter avec des cavaliers ? » Le prophète s’applique à lui-même cette remarque : il est