sives sur ce sujet, voir Maspero, loc. cit., p. 247, note 3. Nous devons retenir une chose surtout, c’est que les gens de Punt étaient de purs Africains, qu’entre eux et les Égyptiens il n’y eut jamais que des rapports amicaux. C’est en volontaires qu’ils livrent leurs tributs aux envoyés de Pharaon ou qu’ils les apportent en Egypte. Les Egyptiens, de leur côté, les traitent en frères plus qu’en alliés et écrivent d’ordinaire le. nom de Punt sans le déterminatif des peuples étrangers. Pour eux, Bès, Hath’or, et d’autres dieux de la vallée du Nil étaient originaires de Punt. Tout semble donc indiquer qu’entre les Égyptiens et les gens de Punt il y avait des affinités de sang et comme le souvenir d’un habitat commun : c'était apparemment les deux branches d’un même tronc. Et l’on est en droit de penser que les habitants de Punt ne sont qu’une portion des conquérants venus primitivement de l’Orient vers l’Egypte. Cette portion s’arrêta en route, se fixa sur la côte africaine de la mer Rouge, la dépassa même et s’enfonça plus ou moins dans l’intérieur, pendant que la grande masse des immigrants, suivant l’Ouadi Hammamat, abordait par infiltrations successives à Coptos où Pétrie a mis au jour les statues du dieu Min qu’il regarde comme les plus anciens monuments dynastiques, Coptos, 1896, p. 7. 9, et s'établissait dans les environs d’Abydos où se trouvent les tombes des premiers rois. Cf. J. Capart, Les débuts de l’art en Egypte, 1904, p. 278-280. Naville, La religion des anciens Égyptiens, 1906, p. 9-12, pense que les immigrants suivirent une route plus méridionale.
Pour récapituler, les textes de l'Écriture pris dans leur ensemble nous obligent à situer en Afrique le peuple de Phuth-Pût. Or, précisément, les textes hiéroglyphiques nous donnent le nom d’un peuple et d’un pays, Punt, qui est l'équivalent exact de Pût. Ce peuple de Punt, d’après les produits de son sol et ses caractères ethnographiques est purement africain, mais africain étroitement apparenté aux Égyptiens avec lesquels il est en rapports d’amitié constants, Il couvre de son nom tout un groupe de tribus, chamitiques comme lui, qui lui sont mêlées ou contiguës, s'étendent dans la partie orientale du Nil, au-dessus de la première ca taracte jusque vers l’Atbara, pépinière de soldats pour l’Egypte. Quant à lui, il habite principalement les côtes de l’Etbaye, de l’Abyssinie, des Somalis, pénétre même les Gallas, faisant le commerce de ses produits et servant d’intermédiaire pour les produits de l’intérieur. Il marque probablement, à l’origine, la dernière station des futurs conquérants de la vallée du Nil dont il se détacha pour se fixer aux Échelles de l’encens.
C. Lagier.
- PHUTIEL##
PHUTIEL (hébreu : Pûti'êl ; Septante : <£outtT)X), père de la femme du grand-prêtre Éléazar, fils d’Aaron et grand-père de Phinées. Exod., VI, 25. Voir Phinèes 1, col. 319.
- PHYGELLE##
PHYGELLE (grec : §{ifzïo< ; , « fugitif [?] » ), chrétien d’Asie qui, se trouvant à Rome pendant que saint Paul y était prisonnier, l’abandonna, de même qu’Hermogène. II Tim., i, 15. Nous ne savons pas en quoi consista l’abandon de Phygelle, s’il refusa simplement de venir en aide à saint Paul ou s’il alla jusqu'à l’apostasie. Voir Hermogène, t. iii, col. 633. Ce qu’ont dit les anciens à son sujet, et en particulier l’Ambrosiaster, In Tim., i, 15, t. xvii, col. 487, est purement conjectural.
- PHYLACTÈRES##
PHYLACTÈRES (grec : çpuXaxTrjpia ; Vulgate : phylacteria), inscriptions que les Juifs portaient à leur front, au bras ou à la main. , I. Leur origine. — l « Dans quatre passages du Pentateuque, Exod., xiii, 9)16 ; Deut., vi, 8 ; xi, 18, le législateur, pour inculquer aux Israélites la nécessité de l’obéissance aux préceptes divins, dit que ces préceptes doivent être pour eux 'ôt, ^[teiov, signum, un signe
dans la main, un zikkarôn, « mémorial, » ou des tôtâfôt devant les yeux. Le sens du mot tôtâfôt n’est pas bien déterminé ; on ignore de quel radical il provient. Cf. Buhl, Gesenius' Handwôrterb., p. 295. Les Septante le traduisent par « lâXsjTOv, « quelque chose de fixe, » la Vulgate par appensum quid, « quelque chose de suspendu, » et par les verbes niovebuntvi, « seront agités, » collocate, « . placez. » La signification de tôtâfôt est vraisemblablement analogue à celle de 'ô{. Il s’agit de part et d’autre d’un signe, d’un mémorial, d’un zikkarôn, [jlvy)[i<So"Jvov, monumentum, objet destiné à rappeler une idée, comme il est dit dans' le premier de ces textes. Exod., xiii, 9. — 2° Les Juifs de l'époque évangélique pensaient que les recommandations du législateur devaient se prendre dans le sens le plus littéral. En conséquence, ils écrivaient les passages indiqués par le législateur et se les mettaient sur le front et dans la main, au moins pendant la prière. Il est à croire que cette pratique, basée sur l’interprétation servile du texte sacré, n’entra en vigueur qu’après la captivité, quand le formalisme pharisien commença à exercer son influence et à substituer peu à peu la lettre de la loi à son esprit, les traditions humaines aux prescriptions divines. On a un exemple analogue d’interprétation dans la mezuza. Voir Mezuza, t. iv, col. 1057. Du temps de Notre-Seigneur, les tôtâfôt étaient en honneur sous le nom de « phylactères ». Le divin Maître en parle sans en réprouver l’usage, mais seulement pour en blâmer l’abus. Josèphe, Ant. jud., IV, viii, 13, les mentionne sans leur donner de nom ; il dit seulement que les Israélites écrivent et portent sur leur front et leur bras ce qui rappelle la puissance de Dieu et sa bonté envers eux. Saint Justin, Dial. cum Tryph., 46, t. vi, col. 576, reconnaît dans cet usage une prescription de la Loi. Un certain nombre d’auteurs, anciens ou modernes, sont du même avis ; la Loi, selon eux, prescrivait réellement de porter - par écrit, sur le front et à la main, plusieurs de ses préceptes. Rosenmùller, In Exod., Leipzig, 1795, p. 471, dit que Dieu commanda cette pratique aux Israélites afin de faire tourner au profit de la Loi le penchant qu’ils avaient pour les amulettes, à l’exemple de tous les peuples anciens. Il est probable que l’interprétation littérale des recommandations sur les tôtâfôt s’inspira de la loi très positive qui concerne le sîsif. Voir Frange, t. ii, col. 2394. On crut que les 'ôf et les tôtâfôt devaient être des objets matériels, comme les franges. — 3° Il n’est pas possible cependant de faire remonter l’usage des phylactères au delà des siècles qui précèdent immédiatement l'ère chrétienne. Cf. Frz. ûelitzsch, dans le Handwôrterb. des bibl. Altert. de Riehm, t. i, p. 310. Parmi les Juifs eux-mêmes, les Caraïtes ne les admettaient pas, convaincus que les textes allégués devaient s’entendre dans le sens figuré. Saint Jérôme, Ep. lii, 13, t. xxii, col. 537 ; In Matth., iv, 23, t. xxvi, col. 168, tout en affirmant par erreur que c'était le Décalogue que l’on écrivait sur les phylactères, dit que les pharisiens interprétaient mal la Loi et qu’il s’agissait de la porter dans le cœur et non extérieurement. De fait, dans les temps antérieurs à la captivité, on ne trouve aucune trace de l’usage des^hylactères. Saint Matthieu est le premier à en faire mention, sans cependant les supposer récents. Il est certain que si l’auteur sacré avait voulu que ses paroles fussent entendues dans un sens matériel, il s’en serait expliqué plus nettement, comme il le fait quand il s’agit de prescriptions de ce genre, à propos des franges, par exemple. Pour dire qu’il ne faudra jamais oublier les commandements divins, le législateur ajoute : « Tu les inculqueras à tes enfants, tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. » Deut., vi, 7. Ces recommandations n’ont pas été prises, et avec raison, selon la rigueur de la lettre. Pourquoi celles qui sui-