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PHILIPPES


devant (tspiêoç ; le Codex D substitue xEfaXiij, « capitale, » aux mots irpii-n)-riji (iepî50<. Cf. E. Nestlé, Novi Testaments supplementum, in-8°, Leipzig, 1896, p. 60. Ce passage peut avoir deux sens, auxquels se ramènent les principales interprétations des commentateurs : 1° Philippes était une ville macédonienne de premier rang ; 2° c’est la première des villes de Macédoine qu’atteignit saint Paul. Le premier sens serait contraire à l’histoire, si l’on prétendait, avec quelques auteurs, que Philippes était alors la capitale de la province de Macédoine : c’est Thessalonique qui possédait ce privilège. D’autres interprètes se sont souvenus que, dès l’année 167 avant J.-C, la Macédoine avait été distribuée en quatre districts, dont les inscriptions mentionnent clai 1895, h. ii, lit rcpÛTrjc au lieu de itp<iT » i rij ;  : « Ville de la première région de la Macédoine. » MM. Westcott et Hort, The New Testament in the original Greek, Cambridge, 2 in-12, 1882, t. ii, p. 96-97, transforment jiapfôo ; en IlsepiSoç : « Ville chef-lieu de la Macédoine Piéride. » On nommait ainsi la région à laquelle appartenait Philippes. Cf. Hérodote, vii, 212 ; Thucydide, ii, 99. Mais ce ne sont là que de simples conjectures. D’autres, spécialement W. Meyer dans son commentaire de ce passage, Kritisch-exegetisch. Commentai* ûber dos Neue Test., part, iii, Die Apostelgeschichte, 8° édit., in-8°, Gœttingue, 1899, p. 278, 280, rattachent le mot tcoXi'ç à xoXom’a, et traduisent : « La première ville colonie fondée dans ce district. » Mais cette asso

67. — Ruines du Direkeir à Philippes. D’après une photographie.

rement l’existence, voir Macédoine, t. iv, col. 475 — MaxéêovMV kpârm, M. Seu-rÉpa ; , M. texâpTuc, c’est-à-dire (monnaie) des Macédoniens de la première, de la seconde, de la quatrième (division) — et ils ont dit que Philippes était la première ville, le chef-lieu de la Macedonia prima, dont elle faisait partie. Mais cela aussi est inexact, car la métropole officielle de ce district était Amphipolis. Cf. Tite-Live, xlv, 29-30. Peutêtre pourrait-on, avec quelques commentateurs, regarder les mots itp<irï) rift iJiEpîêoç… comme un de ces titres d’honneur que les villes grecques convoitaient alors si ardemment et qu’elles aimaient à se faire octroyer par les Romains ; dans ce cas, le sens serait : Philippes était une ville importante, jouissant de grands privilèges, etc. Cf. C. T. Kuinoel, Acta Apostolorum, 2e édit., in-8°, Leipzig, 1827, p. 542. On trouve, en effet, d’anciennes monnaies sur lesquelles la cité porte le titre de irpÛTi). Voir Rettig, Qusestiones Philippenses, in-8°, Giessen, 183t, p. 5. On a proposé aussi quelques modifications au texte, en vue de le rendre plus clair. M. Frd. Blass, Acta Apostolorum, in-8°, Gœttingue,

ciation ne saurait être justifiée sous le rapport de la syntaxe. Il resterait à dire que la proposition aurait une signification locale : pour saint Paul, arrivant du côté de la mer Egée et de l'île de Samothrace, Philippes était la première ville proprement dite de Macédoine placée sur sa route ; car le port de Néapolis, ajoutet-on, aurait appartenu à la Thrace, non à la Macédoine. Voir van Steenkiste, Actus Apostolorum breviter explicatif in-8°, 4<= édit., Bruges, 1882, p. 246 ; J. Felten, Die Apostelgeschichte ûberselzt und erklàrt, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1892, p. 311-312. Cf. Néapolis, t. iv, col. 1542. Cette interprétation supprime la difficulté ; mais elle est difficile à justifier.

La chrétienté de Philippes a eu aussi l’honneur de recevoir une lettre de saint Polycarpe. Cf. Funk, Die apostolischen Vâter, in-8°, Tubingue, 1901, p. 110-116. La ville s’est maintenue durant tout le moyen âge ; elle est souvent mentionnée dans l’histoire deà guerres du xive siècle. Plus tard, elle fut détruite par les Turcs. Les ruines, complètement inhabitées, portent le nom de Filibedjik. Elles consistent dans les substructions