Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/1257

Cette page n’a pas encore été corrigée
2453
2454
VOLEUR — VOLONTE


souvent de voleurs dans ses paraboles et ses instructions, Luc, xvi, 1-8 ; Matth., vi, 19 ; etc., et, dans l’histoire du bon Samaritain, il met en scène, aux portes mêmes de Jérusalem, les brigands qui pillent et tuent les passants. Luc, x, 30. Lui-même se plaint, au moment de son arrestation, qu’on le traite comme l’un de ces voleurs sur lesquels les autorités réussissaient de temps en temps à mettre la main. Matth., xxvi, 55 ; Marc, xiv, 48 ; Luc, xxii, 52. La passion du vol avait saisi l’un de ses Apôtres, Judas, Joa., XII, 6 ; on le mit lui-même en parallèle avec un voleur, Barabbas, Joa., XVIH, 40, et l’on eut soin de le crucifier entre deux voleurs. Matth., xxvii, 38 ; Marc, xv, 27 ; Luc, xxiii, 33. Voir Larron, t. iv, col. 94. Josèphe, Ant. jud., XIV, ix, 2 ; XV, x, 1 ; XX, viii, 5, 10 ; Bell, jud., i, x, 5 ; II, xii, 2, parle des brigandages qui s’exerçaient à main année en Galilée, en Pérée et en Thrachonitide, au détriment des villes et des campagnes, des caravanes et de tous ceux qui étaient incapables d’une résistance efficace. Cf. Schwalm, La vie privée du peuple juif, Paris, 1910, p. 568-583. Dans ses courses apostoliques, saint Paul avait à redouter les voleurs. II Cor., xi, 26.

2° Les procédés des voleurs. — Les brigands courent de ville en ville, à la recherche de quelque coup à faire. Eccli., xxxvi, 28 (26). Ils rôdent la nuit, pour ne pas être vus, Job, xxiv, 14, et tombent à l’improviste sur ceux qui ne les attendent pas. Matth., xxiv, 43 ; Luc, xil, 39. Ils emportent alors tout ce qui leur plaît. Jer., xliv, 9 ; Abd., 5. Ils se tiennent en embuscade pour fondre sur les passants. Ose., vi, 9. Ils pénètrent dans les maisons par les fenêtres, Joël, ii, 9. ou percent les murs en torchis pour s’introduire et dérober les trésors. Matth., vi, 19 ; Luc, xii, 23. Us envahissent les bergeries, non pas par la porte, qui pourrait être surveillée, mais en escaladant par ailleurs ; puis ils dérobent, égorgent et détruisent. Joa., x, 1, 10. Cf. Gen., xxxi, 39. Si le propriétaire est assez fort pour résister et se tient sur ses gardes, ils s’arrangent pour le surprendre, le ligotent et ensuite pillent à leur aise ses meubles et sa maison. Matth., xii, 29. On a beau être fort ; si le voleur est plus fort et mieux armé, il abat sa victime et emporte ses dépouilles. Luc, xi, 21. 22. La soudaineté de ces attaques fait que les Apôtres disent que le « jour du Seigneur » se produira dans les mêmes conditions. I Thés., v, 2, 4 ; II Pet., iii, 10 ; Apoc, iii, 3 ; xvi, 15. Les voleurs, qui opéraient dans le Temple même de Jérusalem, Matth., xxi, 13, ne respectaient pas davantage les temples des faux dieux. Bar., vi, 14, 17, 56. D’ailleurs, les voleurs trouvaient des complices, Ps. l (xlix), 18, avec lesquels ils partageaient leur butin. Prov., xxix, 24.

3° Les sanctions. — 1. La loi réglait ainsi la peine à infliger aux voleurs. Celui qui dérobait un bœuf ou une brebis, les égorgeait et les vendait, devait restituer cinq bœufs ou quatre brebis. Si l’animal était encore vivant entre ses mains, il en rendait le double. Si lui-même était insolvable, on le vendait pour assurer la restitution. Si le dépositaire d’argent ou de meubles était volé et que le voleur fût pris, ce dernier rendait le double. Si le voleur n’était pas pris, le dépositaire attestait devant Dieu son innocence. En général, le voleur avait à restituer le double de ce qu’il avait pris. La loi ne laissait pas l’Israélite désarmé contre les attaques. Si, la nuit, le voleur procédait par effraction et était mortellement frappé, il n’y avait rien à dire ; mais, le soleil levé, on était responsable de la mort du voleur, qu’on aurait pu paralyser sans recourir à une pareille extrémité. Exod., xxii, 1-8. Voir Restitution, col. 1062. Ces sanctions n’étaient que la conséquence du précepte : « Tu ne déroberas point. » Exod., xx, 15. Chez les Arabes, celui qui a volé une brebis, une chèvre, un bœuf ou un âne, est condamné à rendre l’animal, et en plus’trois autres semblables. La jument

volée doit être rendue et en plus son prix en argent ou en nature, l’Arabe ne possédant pas ordinairement plusieurs juments. Cf. A. Jaussen, Coutumes arabes, dans la Revue biblique, 1901, p. 599. —2. Job, xxii, 6, se plaint que souvent « la paix règne sous la tente des brigands. » Mais il est certain que les voleurs seront châtiés par la justice divine. Zach., v, 3, 4. Ils ne seront pas admis au royame des cieux. I Cor., vi, 10. En attendant, on hoche la tête en parlant d’eux. Jer., xlyiii, 27. Quand ils sont pris sur le fait, ils sont couverts de honte. Jer., ii, 26 ; Eccli., v, 17 (14). Aussi saint Pierre veut-il que, quand des chrétiens sont pris et condamnés, ce ne soit jamais comme voleurs. I Pet.,

iv, 15.

H. Lesêtre.
    1. VOLONTÉ##

VOLONTÉ (hébreu : rê’a, quelquefois néfés, Gen., xxm, 8 ; IV Reg., ix, 15 ; I Par., xxviii, 9 ; chaldéen : re’ôt, sebû), faculté par laquelle un être intelligent se détermine à l’action.

1° Volonté de Dieu. — Il y a en Dieu une volonté qui participe à l’infinité de tous les attributs divins. Cette volonté a créé tout ce qui existe, Apoc, iv, 11, et elle régit toutes les forces de la nature. Eccli., xliii, 17 (16). Rien ne peut lui résister. Gen., L, 19 ; Esth., xin, 9 ; Ps. cxxxv (cxxxiv), 6 ; Eccle., viii, 3 ; Sap., xii, 18 ; Is., xl vi, 10 ; Rom., ix, 19. Les anges lui obéissent fidèlement. Ps. cm (cn), 21 ; Tob., xii, 18. Tout ce qui arrive est permis ou décrété par cette volonté. Gen., xxvii, 20 ; IV Reg., xviii, 25 ; II Par., xxii, 7 ; I Esd., vu, 18 ; Rom., i, 10 ; xv, 32 ; etc. L’homme propose et Dieu dispose, Prov., xix, 21, surtout quand il s’agit des grands événements de l’histoire. Is., xuv, 28 ; xlviii, 14 ; etc. La volonté divine commande par la loi. Rom., il, 18 ; Eph., v, 17. Elle, intervient dans la vocation des ministres sacrés. I Cor., i, 1 ; II Cor., i, 1 ; Gal., i, 4 ; Eph., i, 1 ; Col., i, 1 ; II Tim., i, 1. Elle agit avec bienveillance. Ps. v, 3 ; Luc, ii, 14. Il faut donc désirer son accomplissement, I Mach., iii, 60, lui obéir, Ps. xl (xxxix), 9 ; Sap., vi, 5 ; II Mach., i, 3 ; Hebr., x, 7, 9, et s’en remettre à elle. Tob., iii, 6. Il est dit parfois que Dieu veut une chose et ne veut pas l’autre, pour indiquer seulement qu’il préfère la première à la seconde. I Reg., xv, 22 ; Matth., ix, 13 ; xii, 7. —L’obéissance à la volonté de Dieu tient une place essentielle dans la religion de Jésus-Christ. Le Sauveur apprend aux hommes à prier pour que cette volonté soit faite. Matth., vi, 10 ; Act., xxi, 14. Lui-même en accepte humblement les arrêts. Matth., xxvi, 39, 42 ; Marc, xiv, 36 ; Luc, xxii, 42. Il fait avec amour la volonté de son Père. Joa., iv, 34 ; v, 30 ; Vi, 38. Il veut que ses disciples l’imitent très fidèlement sur ce point. Matth., xii, 50 ; Marc, iii, 35 ; Joa., vii, - 17 ; ix, 31 ; Eph., vi, 6 ; Col., iv, 12 ; I Pet., ii, 15 ; iv, 2. C’est la condition de l’entrée dans le royaume des cieux, Matth., vii, 21, et dans la vie éternelle. I Joa., ii, 17/ Il faut donc tout d’abord connaître cette volonté. Col., i, 9. Le Sauveur révèle quelques-unes des volontés divines, concernant le salut des petits, Matth., xviii, 14, celui du peuple juif, Matth., xxiii, 37, l’embrasement de la terre par le feu de l’amour divin, Luc, xii, 49, le sàlut de tous les croyants, Joa., vi, 39-40, la réunion de ses ministres avec lui dans le ciel, Joa., xvii, 24, la longue survivance de saint Jean. Joa., xxi, 22. Dieu veut encore la sanctification des fidèles, I Thés., iv, 3, leurs joyeuses actions de grâces, I Thés., v, 18, la répartition des dons de l’Esprit, Hebr., ii, 4, qui d’ailleurs souffle où il veut, Joa., iii, 8 ; 1 Cor., xii, 11, et le salut des hommes par le sacrifice de la croix. Hebr., x, 10. Jésus-Christ fait acte de volonté pour guérir les malades. Matth., viii, 2, 3 ; Marc, I, 41 ; Luc, v, 13. Les Apôtres recommandent de ne rien projeter qu’avec la clause : Si Dieu le veut. Act., xviii, 21 ; I Cor., iv, 19 ; I Pet., iii, 17 ; Jacob.i iv, 15.