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VIGNE

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dans la Palestine au mois de septembre et devait être achevée dans la première moitié d’octobre, époque de la fêle des Tabernacles, qui indiquait la fin de toutes les récoltes. Comme à la moisson, le temps des vendanges était une époque de réjouissances. Vignes et pressoirs retentissaient alors de chants. Ce chant, ce hourra des vendangeurs se nommait hêdâd. Jud., IX, 27 ; 1s., xvi, 10 ; Jer., xxv, 30 ; xlviii, 33. Aussi pour peindre la désolation de Moab, le prophète ne manque pas ce trait :

Plus encore que sur Jazer, je pleure sur toi, vigne de Sabama.

Tes sarments s’étendaient jusqu’à la mer (Morte) et au delà

Ils touchaient à Jazer.

Le dévastateur s’est jeté sur ta récolte et sur ta vendange.

La joie et l’allégresse ont disparu des vergers

Et de la terre de Moab ;

exprimé, on le conservait dans des outres de peau de chèvre, Jos., ix, 4 ; Job, xxx[l, 19 ; Matth., ix, 17, ou bien dans des vases ou amphores de terre. Jer., xiii, 12 ; xl viii, 11. On soutirait les vins pour les clarifier. Is., xxv, 6 ; Jer., xlviii, 11. On rangeait les vases à vin dans les celliers. I Par., xxvii, 27. Il s’agit là des celliers où David faisait garder son vin ; Ezéchias avait les siens, II Par., xxxii, 18. Quant au cella vinaria de Cant., xi, 4, ce n’est pas le cellier, mais l’endroit où l’on boit le viii, où l’on se réjouit. Voir t. ii, col. 396.

5° Produit de la vigne. — Une partie des raisins était réservée pour être mangée en nature, ou sous forme de raisins secs entrer dans la fabrication de certaines espèces de gâteaux, la debêldh, ou la’âsisâh. Voir Gâteau, t. iii, col. 115. Mais la plus grande partie de la récolte servait à faire du vin que l’on buvait avant ou

552. — Vignoble assyrien. D’après Layard, Homtments of Nineveh, t. i, pi. 81.

J’ai fait tarir le vin des cuves.

On ne le foule plus au bruit des hourras

Le hourra (hêdad) n’est plus le hourra ! Jer., xlviii, 32-33.

Dans les vignes de Sabama, dit également Isaïe, xvi, 10, plus de chants, plus de cris de joie. Le hêdad a cessé.

Les vendangeurs cueillaient les raisins dans des paniers et les jetaient dans le pressoir. Le pressoir porte les noms de gaf, yéqéb, pûrâh. Zach., iv, 13 ; Job, xxiv, et Joël, iv, 13 ; Is., xliii, 3, et Agg., ii, 16. A prendre les choses avec précision, le gaf est la grande cuve où l’on entasse le raisin, le yéqéb est la cuve placée sous l’appareil à pression, le pûrâh est l’appareil à pression. Au lieu de l’appareil à pression, on employait aussi le pressoir à torsion. Voir t. v, col. 612. Le pressoir était d’ordinaire dans le verger même : il consistait en une simple cuve en pierre où l’on jetait les grappes, qui étaient foulées aux pieds par les vendangeurs. Une ouverture dans le fond de cette cuve laissait passer le liquide dans un réservoir, souvent creusé dans la terre et maçonné. Cf. Van Lennep, Bible lands, t. i, p. 117 ; Robinson, Biblical researches, t. iii, p. 137. Quand le vin pressé était bien

après la fermentation. Voir Moût, t. iv, col. 1330 ; Vin t. v, col.

6° Comparaisons, paraboles. — Les comparaisons, les proverbes, les allégories tirées de la vigne sont en grand nombre dans la Bible.

Dans l’apologue des arbres qui se cherchent un roi, la vigne, comme l’olivier et le figuier, représente les bons Israélites, qui, chacun dans leur situation, produisent des fruits utiles et appréciés de tous, par opposition au buisson qui n’a que des épines et qui ne peut même pas fournir un ombrage commode contre l’ardeur des rayons du soleil, image d’Abimêlech, homme méchant qui ne peut que blesser et nuire. Jud., IX, 7-20.

L’importance de la vigne en Israël, les soins multiples qu’elle exigeait ont amené les auteurs sacrés à y voir une belle allégorie des soins de Dieu pour son peuple, et à la développer très fréquemment. Israël est la vigne de Jéhovah. Cette vigne a été apportée d’Egypte, Ps. lxxx (lxxix), 8-14, plantée à la place des nations qui occupaient la terre de Chanaan. Solidement enracinée, ses rameaux se sont étendus depuis la mer j usqu’au fleuve, c’est-à-dire ont couvert toute la Terre Promise. Mais cette vigne qui fut longtemps prospère a vu ses clôtures se rompre, et les bêtes sauvages l’ont dévastée ;