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VERTUS DES CIEUX — VÊTEMENT


gélique suit celui des Septante, qui remplacent la « milice » du texte-hébreu que les « puissances », appelées dans certaines traductions françaises, d’après la Vulgate trop littéralement interprétée, les « vertus des cieux ». Quelques commentateurs ont vu dans les vertus des cieux les forces qui régissent les corps célestes, ou les points cardinaux du ciel. Cette interprétation s’harmonise moins bien que la précédente avec le parallélisme et le contexte. Il est encore moins probable qu’il s’agisse des anges, que de tels événements ne sauraient ébranler, et qui sont mentionnés plus loin comme faisant partie du cortège du souverain

Juge. Matth., xxiv, 31.

H. Lesêtre.

VESCE. La Vulgate rend par vicia, « vesce », le mot hébreu kussémet (pluriel : kussemîm). Is., xxviii, 25 ; Ezech., iv, 9. Quelques auteurs rapprochent ce nom du kirsenéh arabe, la vicia ervilia. Mais le mot hébreu désigne l’épeautre et, selon d’autres, le sorgho. Voir t. ii, col. 821. — Certains auteurs traduisant le qèsafy hébreu par vesce, mais à tort : ce mot signifie la nielle ou cumin noir, t. iii, col. 244. — Pour la vesce, vicia faba, voir Fève, t. ir, col. 2228.

    1. VESTIAIRE##

VESTIAIRE (hébreu : méltâhdh), endroit où l’on garde les vêtements. — Jéhu, voulant se défaire des prêtres de Baal, prétexta un sacrifice à offrir dans le temple du dieu, et, pour mieux distinguer ceux qu’il avait en vue, ordonna de tirer du vestiaire des vêtements dont ils se pareraient. IV Reg., x, 22.Il s’agitici du vestiaire du temple de Baal. Les prêtres idolâtres, aussi bien que ceux du vrai Dieu, prenaient des costumes spéciaux pour remplir leurs fonctions. Cf. Hérodien, v, 5 ; Silius Italicus, iii, 24-27 ; Lagrange, Études sur les religions sémitiques, Paris, 1905, p. 149. Dans les versions, mél(âhdh est traduit par ô km toO oXy.o-j MerfiaX, « le préposé à la maison de Mesthaal », Iris qui erant super vestes, « les préposés aux vêtements ». — Il y avait un vestiaire dans le palais de Salomon, II Par., ix, 4, et un autre dans le Temple, où les prêtres devaient laisser leurs vêtements sacrés après avoir rempli leurs fonctions. Ezech., xlii, 14 ; xliv, 19. — Job, xxvii, 16, parle de l’impie qui entasse les vêtements comme la boue, c’est-à-dire qui remplit son vestiaire. Les trésors que rongent les vers et que Notre-Seigneur recommande de ne pas amasser, Matth., vi, 19, sont les dépôts de vêtements. Saint Jacques, v, 2, y fait aussi allusion.

H. Lesêtre.
    1. VESTIBULE DU TEMPLE##

VESTIBULE DU TEMPLE, portique, pylône. Voir Temple, col. 2032.

    1. VÊTEMENT##

VÊTEMENT, étoffe disposée pour couvrir le corps de l’homme dans la vie habituelle. — Lé vêtement est une nécessité imposée par le péché des premiers parents. Gen., iii, 7, 21. L’homme s’est ensuite fait des vêtements d’abord avec la peau des animaux, voir Peau, col. 3, cf. H. Vincent, Canaan, Paris, 1907, Ç. 398, puis avec des tissus de sa fabrication. Voir Étoffes, t. ii, col. 2035.

I. Noms des vêtements. — Les vêtements sont naturellement très divers, quant à la matière et quant à la forme, suivant les temps et les pays. Les monuments anciens indiquent plus ou moins clairement la forme des vêtements portés par Tes Babyloniens, les Égyptiens, les Grecs et les Romains. Ils sont des plus rares en ce qui concerne les Hébreux. Mais le grand nombre de mots qui servaient chez eux à les désigner indique qu’ils en avaient d’assez variés. Ces mots sont les suivants : Bégéd, le vêtement que Joseph portait dans la maison de Putiphar, {( « ma, pallium, Gen., xxxix, 12, 13, 15 ; celui que le Pharaon lui donna en l’établissant chef de l’Egypte, otoXiq, stola, Gen., xli, 42, et celui que portaient les rois Achab et Josaphat sur leur trône.

III Reg., xxii, 10 ; II Par., xviii, 9. C’était donc un vêtement de dessus, destiné à des personnages d’importance. — Kelî, mot à sens divers, servant à désigner le vêtement ordinaire, (jxeùïj, <ttoàt|, vestis, Deut., xxii, 5, et les atours d’une femme, x<5<7(ioi ; , monilia. Is., lxi, 10.— Kesût, TOp ! oo).ae’ov, pallium, un vêtement de dessus. Deut., xxii, 12. — Lebûs, le vêtement commun qu’ont les plus pauvres, Ifiiriov, indumentum, veslitus, Job, xxiv, 7, 10 ; xxxi, 19, vestimentum, Job, xxxviii, 14, vestis, Dan., iii, 21. — Mad, tunique, Xstwv, tunica, Lev., vi, 10 (3), îjiittov, vestimentum, Ps. cix (cvm), 18, vêtement de dessous auquel on compare la malédiction que le méchant ne quitte pas.

— Middâh, gvSvpa, vestimentum, le vêtement du grand-prêtre, Ps. cxxxm (cxxxii), 2. — Médév, [lavo-j^i, vestis, casaque portée par des serviteurs de David, Il Reg., x, 4, tunica, IPar., xix, 4. — Mekasséh, vêtement splendide. Is., xxiii, 18. Le mot n’est pas traduit par les versions. — Malbùs, ev8uu.a, vestimentum, vêtement fourni à des serviteurs du roi. IV Reg., x, 22. — Sû(, iteptëo), ^, pallium, vêtement de dessus. Gen., xlix, 11. — Tilbo&ét, IptâTiov, vestimentum^ vêtement de dessous d’un guerrier. Is., lix, 17. — $éba’riqmdh, le vêtement de couleurs variées, pânijux ttoixiXwv, vestis diversorum colorum, comme en portaient les Hébreux du temps des Juges, et dont Sisara comptait s’emparer. Jud., v, 3. Ézéchiel, xvi, 18, mentionne aussi des vêtements multicolores en usage de son temps, bigdê riqnxâh, iv.oi.xt.aii.61 noixîXo ; , vestimenta multicoloria. — Mesi, le vêtement de soie. Ezech., xvi, 10, 13. Voir Soie, col. 1821. — Tekêlot, le vêtement de pourpre. Exod., xxvi, 4, 31 ; Num., iv, 6 ; Ezech., xxiii, 6 ; xxvii, 7, 24. Voir Pourpre, col. 586.

— Tôld’, le vêtement cramoisi. Lam., iv, 5 ; Is., l, 18. Voir Cochenille, t. ii, col. 818. — Berômîm, lx>extâ r polymita, vêtements de diverses couleurs vendus par Tyr. Ezech., xxvii, 24. — Me’îl, vêtement long des princesses, èitev81jTYi « , vestis, II Reg., XIII, 18, 8t7cXoiç r pallium, vêtement de dessus, I Reg., xv, 27 ; xxviii, 14, iftaTi’ov, vestimentum, Job, I, 20, aior„ vestis, Job, n, 12. — Mahâlâsôt, èmëïri.aT : x, nmtatoria, Is., iii, 22, rcoSïipï], Zach., iii, 4, les vêtements de rechange, ou. ceux qu’on quitte à la maison. — Saq, Gen., xxxvit, 34, le vêtement de deuil. Voir Cilice, t. ii, col. 760, . et deux Juifs revêtus d’un sac devant Sennachérib, . fig. 347, col. 1607. Cf. Lachis, t. iv, fig. 11, col. 23. — Les mois q6rhàh, Y.poY.r l, superficies, etgabbal.ia(, Sipii.<x r per totum, désignent l’endroit et l’envers du vêtement. Lev., xiii, 55. — Les belô’ê, scissa et putrida, sont des haillons. Jer., xxxviii, 12.

II. Vêtements des Hébreux. — 1° Les vêtements des Hébreux étaient de laine ou de liii, auxquels on ajouta plus tard le coton. La loi défendait de porter des tissus, mélangés de laine et de lin. Lev., xix, 19 ; Deut., xxil, . 11. « Qu’en tout temps tes vêtements soient blancs, » dit l’Ecclésiaste, ix, 8. Mais cette recommandation ne faisait pas loi. La couleur blanchâtre était naturelle à la laine et au lin. Mais elle se salissait aisément au. milieu des occupations journalières, Zach., iii, 4, et dans le peuple on usait volontiers d’étoffes teintes, que l’industrie phénicienne produisait à bon compte. Les. plus aisés se servaient d’étoffes de couleurs éclatantes, pourpre rouge et violette ou cramoisi, Prov., xxxi, . 22 ; Jer., iv, 30 ; Lam., iv, 5, et empruntaient les modes des étrangers. Soph., i, 8. Ils choisissaient de fins tissus, Luc, vii, 25, et se procuraient parfois des vêtements magnifiques. Jacob., ii, 2. Le blanc était si peu la couleur habituelle, à l’époque évangélique, qu’on note la blancheur que prirent les vêtements de Notre-Seigneur à la transfiguration, Matth., xvii, 2 ; . Marc, IX, 2, et que, pour le ridiculiser, Hérode fit mettre au Sauveur une robe éclatante, blanche d’après la Vulgate, comme à un homme épris de la folie des.