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VERRE — VERTIGE


le Terre liquide au moyen de leurs cannes de fer. Ils soufflent rapidement les pièces et les réchauffent pendant quelques instants aux flammes qui sortent du four. » Lortet, ibid. Pour faire les perles et les bracelets, on teinte la pâte vitreuse au moyen d’oxydes minéraux qui fournissent de belles nuances bleu d’outremer, vert de malachite ou jaune de chrome. — Dans Job, xxviii, 17, la sagesse est déclarée supérieure à différentes substances précieuses, l’or, l’onyx, lesaphir, le verre, lecorail, le cristal, les perles et la topaze. Le verre, zekôkit, ne saurait ici être confondu avec le cristal de roche, gâbîS, nommé lui-même dans l’énumération. D’ailleurs, pour que le verre occupât une place au milieu de toutes ces matières de prix, il fallait qu’il fût employé en objets capables de servir de parures, perles artificielles, pendeloques, bracelets, etc. — Il est dit dans les Proverbes, xxiii, 31 : « Ne regarde pas le viii, … comme il donne son œil dans la coupe, » be-kôs, c’est-à-dire comme il a belle apparence dans la coupe. La Vulgate traduit in vitro, « dans le verre ». Mais il n’y a là qu’une interprétation. — Il n’est plus fait mention du verre que dans l’Apocalypse. Saint Jean voit en face du trône de Dieu « comme une merde verre semblable à du cristal. » Apoc, iv, 6. Cette mer est probablement ici le firmament qui s’étend au-dessous du trône divin. Une autre fois, il voit « comme une mer de verre, mêlée de feu, et, au bord de cette mer, les vainqueurs de la bête. » Apoc, xv, 12. Cette mer représente l’eau et le feu des épreuves au travers desquelles les serviteurs de Dieu doivent passer. Cf. Ps. lxvi (lxv), 12. Enfin, dans la Jérusalem céleste, les constructions sont en or pur et translucide comme du verre. Apoc, xxi, 18, 21. Cet or ressemble donc au verre teinté de chrome. — Sur certaines verreries sidoniennes, dont plusieurs pensent qu’il est question dans Josué, xi, 8 ; xiii, 6, voir Maséhéphoth, t. iv, col. 831.

H. Lesêtre.
    1. VERROU##

VERROU (hébreu : bad, berîah, metil ; Septante : jj.oyXà : , xXefOpov ; Vulgate : veclis, sera), barre de bois ou de fer, qui sert à assurer la fermeture d’une porte. Voir Barre, fig. 453, t. i, col. 1468 — Les portes des villes ont des verrous. Deut., iii, 5 ; Jud., xvi, 3 ; II Esd., iii, 3, 6, 13, 15, etc. Dieu brise les portes d’airain et les verrous de fer qui retiennent les captifs. Ps. cvn (cvi), 16. Il les brise devant Cyrus. Is., xlv, 3. Pour prendre une ville, on brise ses verrous. Il en est ainsi pour Babylone, Jer., li, 30, pour Damas, Âm., i, 5, pour Ninive, Nah., iii, 13, et pour Jérusalem. Lam., il, 9. On attaque plus facilement les populations qui n’ont ni portes ni verrous. Jer., xtix, 31 ; Ezech., xxxviii, 11. Voir Barre, t. i, col. 1468. — Métaphoriquement, on suppose que des verrous servent à clore la mer, Job, xxxviii, 10, le sche’ôl, Job, xvii, 16, et la surface du sol habitable. Jon., ii, 7. Les querelles des frères ennemis sont comme les verrous d’un palais ; rien ne peut les réduire. Prov., xviii, 19. Les versions ont ici un teut autre sens. — Les os de l’hippopotame sont comparés à une barre de fer, metîl barzél, lamina ferrea, probablement à un verrou. Job, xl, 18 (13). — Dans Isaïe, xxvii, 1, Léviathan est appelé nâhdS bdriah, « serpent fuyant ». Les Septante traduisent exactement par o<piv (peiiyovra, « serpent fuyant ». Mais la Vulgate rend l’hébreu par serpentent vectem, <t serpent verrou », comme s’il y avait berîah en hébreu, ce qui n’a pas de sens clair.

H. Lesêtre.

VERS HÉBREU. Voir Poésie hébraïque, col. 477480 ; Hébiuîoue ^Langue), t. iii, col. 490-491.

VERSETS DANS LA BIBLE. Le mot versus, versUttlws, vient de verto, « tourner », et comme trn’xoc, en grec, il désignait chez les Latins les lignes d’écriture en général, soit en prose soit en vers. Dans de très

anciens manuscrits, les livres poétiques de la Bible, Job, les Psaumes, les Proverbes, l’Ecclésiaste, le Cantique et les chants poétiques sont divisés par vers commençant à la ligne. La division de tous les livres bibliques par versets fut introduite dans un but pratique. Pour qu’on put retrouver aisément dans l’Écriture un passage particulier, on imagina d’abord de partager chaque livre en chapitres et c’est ce que fit le cardinal Etienne Langton († 1228). Voir Chapitres de LA Bible, t. ii, col. 55 >. Afin de rendre les recherches plus rapides, lorsque, vers 1240, le cardinal tlugues de Saint-Cher compila la première concordance verbale du texte latin de laVulgate, il subdivisa les chapitres en sept parties qu’il distingua en marge par les lettres a, b, c, d, e, f, g. Cette subdivision, après avoir été en usage pendant environ trois cents ans, n’est mainlenueaujourd’hui que dans les renvois de certaines éditions du Missel et du Bréviaire ; elle a disparu lorsqu’elle est devenue inutile par l’introduction plus pratique et plus commode des versets proprement dits qui, par leur brièveté, rendent les recherches extrêmement faciles.

La numérotation actuelle des versets, qui a passé peu à peu dans toutes les éditions de la Bible, en quelque langue qu’elles soient, a pour auteur l’imprimeur Robert Eslienne. Il l’introduisit pour la première fois en 1555, dans une édition gréco-latine du Nouveau Testament, et dans une édition complète de la Bible latine. Il l’indiqua en marge. Théodore de Bèze l’introduisit dans le texte même en 1565. Robert Estienne avait eu d’ailleurs des précurseurs. En 1509 Jacques Lefebvre avait déjà numéroté les versets des Psaumes dans son Psalterium quintuplex, et Santés Pagnino avait numéroté toute la Bible en 1528. Robert Estienne adopta la numérotation de Santés Pagnino pour les livres protocanoniques de l’Ancien Testament, en en introduisant une nouvelle pour les livres deutérocanoniques et pour tout le Nouveau Testament. La division des versets par R. Estienne n’est pas toujours heureuse, car en plusieurs endroits elle n’est pas en parfait rapport avec le sens, par exemple dans le Psaume lxxxix (xc), les versets 4 et 5, 9 et 10 sont mal coupés et dans’le vers : (Quis novit) prse timoré tuo iram luam — dinumerare ? les premiers mots appartiennent au t. ii et dinumerare commence le ꝟ. 12. Le pape Sixte V réforma la division dans son édition de 1590, mais on vit tant d’inconvénients dans le changement d’une numérotation universellement répandue que l’ancienne fut maintenue par Clément VIII, malgré ses imperfections, dans l’édition officielle définitive. — Voir W. Wright, article Verse, dans Kitto, Cyclopxdia of biblical literature, 1866, t. iii, p. 1066-1070 ; Mac Clintock et Strong, Cyclopœdia of biblical literature, 1891, t. x, p. 756-762 ; Ch. Graux, Nouvelles recherches sur la stichométrie, dans Les articles originaux, publiés par Ch. Graux, édit. posthume, in-8°, Paris, 1893, p. 71-124 (stiques de tous les écrits de l’Ancien et du Nouveau Testament), p. 90-103.

r

VERSIONS DE LA BIBLE. Voir les articles spéciaux à chaque langue, grecque, allemande, anglaise, française, etc. ; Septante, Vulgate.

VERT. Voir Couleurs, 6°, t. ii, col. 1066.

    1. VERTIGE##

VERTIGE, aveuglement intellectuel par suite duquel on ne sait plus ce qu’on fait. Saùl, sous le coup de la défaite, est saisi de vertige, Sâbâs, uxôto ; Seivôv, angustiee, et cherche la mort. II Reg., i, 9. — Les marins, pendant la tempête, sont pris de vertige, yâhoggû, ÈTapâx6r]<rav, turbati sunl. Ps. cvh (cvi), 17. — Dieu

frappe les princes de Memphis de l’esprit de vertige, ’îv’îm, nair, aii, vertigo.ls., xix, 14.

H. Lesêtre.