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USURE — UZAL


de les louer et ainsi d’en tirer revenu. D’ailleurs, la loi elle-même prévoyait déjà certaines locations. Voir Location, t. iv, col. 319 ; Baba mezia, vi. Cependant les docteurs maintinrent l’interdiction des spéculations sur les objets fictifs ou sur les valeurs que l’offrant n’avait pas en mains. Cf. Baba mezia, v, 1, 2. Mais ils admettaient l’escompte sur les paiements anticipés. Un logement d’un sicle par mois se payait seulement 10 sicles par an, si le paiement était effectué d’avance. Cf. Baba mezia, v, 2 ; Schwalm, La vie privée du peuple juif, Paris, 1910, p. 409-431. I

H. Lesêtre.
    1. UTHAI##

UTHAI (hébreu : ’Ûfaï, « secourable » ; Septante : Où9a’: ), « des fils » de Bégui. Lui et Zachur, de la même famille, accompagnèrent Esdras à son retour en Pales. tine avec soixante-dix hommes de leur 1 parenté. I Esd., vin, 14. — Le texte hébreu mentionne un autre Israélite qu’elle appelle aussi’Ûlaî. La Vulgate a écrit son nom Ôthéi. Voir Othéi, t. iv, col. 1926.

    1. UTILITÉ##

UTILITÉ (hébreu : bésa’, et dans l’Ecclésiastique, xli, 14 : tô’alàh, du même radical yâ’al que l’hiphil ho’il, * être utile » ; Septante : û>çé).£ia ; Vulgate : Militas), ensemble d’avantages qu’un être peut procurer.

1° Ce qui est utile est souvent appelé tôb, « hon ». Les auteurs sacrés énumèrent parmi les choses utiles : les astres, Bar., vi, 59, les troupeaux, Eccli., vii, 24 (22), les meubles, Sap., xiii, 11, les vases, Bar., vi, 58, images des hommes utiles, II Tim., ii, 21, certains remèdes, Tob., vi, 5. Dans un sens supérieur, sont également utiles les vertus, Sap., viii, 7, la pratique des bonnes œuvres, Tit., iii, 8, la piété, I Tim., iv, 8, l’épreuve, Heb., xii, 10, la, manifestation de l’Esprit, ICor., xii, 7, la Sainte Écriture. II Tim., iii, 16. Onésime était utile à Philémon et à saint Paul, Phil., 11, et Marc à ce dernier. II Tim., iv, 11.

2° Ce qui est inutile peut aller jusqu’à devenir Sâve’, « mauvais ». Sont simplement inutiles le bois de la vigne stérile, Ezech., xv, 4, le vase brisé, Bar., VI, 15. le sel affadi, Luc, xiv, 35, le don de l’insensé, Eccli-, xx, 14 (13), le trésor et la sagesse cachés, Eccli., xx, 32 (29) ; xli, 17 (14), le docteur qui ne sait se conduire soi-même, Eccli., xxxvii, 21 (19). Pour les chrétiens, la loi ancienne, Heb., vii, 18, et la circoncision, Rom., m, 1, ont perdu toute utilité. Parmi les choses inutiles, mauvaises et nuisibles, il faut ranger les idoles, Is.. xliv, 10 ; Ps. xxxi (xxx), 7 ; Sap., xiii, 10, 18, 19 ; la postérité des impies, Sap., IV, 3, 5 ; les œuvres des méchants, Sap., iii, 11 ; les paroles oiseuses, Matth., xii, 36 ; les disputes de mots. II Tim., ii, 14 ; Tit., iii, 9. Les impies regardent le juste comme inutile. Sap., ii, 11, 12. Le serviteur inutile aux yeux de Dieu sera châtié dans l’autre vie. Matth., xxv, 30. Mais, en ce monde, tout serviteur de Dieu doit, par une juste appréciation de son mérite, se regarder comme inutile. Luc,

xvii, 10.

H. Lesêtre.

1. UZAL (hébreu : ’Ûzâl ; Septante : Aîgr, À), fils de Jectan, descendant de Sem. Gen., x, 27. Dans les Paralipomènes, I, i, 21, son nom est écrit Huzal. Voir HuzAL, t.m, col. 786-787. VoiraussiMosEL, t. iv, col. 1318. C’est sous cette dernière forme qu’est nommé le pays occupépar la descendance d’Uzal dans Ezéchiel, xxvii, 19.

2. UZAL (hébreu : ’Uzal ; Septante : Codex Vaticanus, ’ActtJ). ; Cod. Alexandrinus : ’Aaxrik ; Vulgate : Mosel)

nom hébreu d’une ville de l’Arabie dont il est question

dans Ezéchiel, xxvii, 19, comme fournissant aux

marchés de Tyr du fer travaillé et des parfums. Le

texte massorétique porte tiixd, me- ûzzal.La ponctuation t :

semble indiquer un participe pu’al, et la comparaison

avec des racines semblables en araméen, en syriaque

et en arabe, amène au sens de « tissé, tissu ». Mais on

préfère généralement la leçon bi=iND, mé’Uzâl, avec la

T

préposition min, leçon appuyée par plusieurs manuscrits hébreux. Cf. B. de Bossi, Variée lectiones Veteris Testamenti, Parme, 1785, t. iii, p. 147. Les Septante ont lu de même : IÇ’Ati-}] ; de même aussi Aquila et la version syriaque. Il faut donc voir ici un nom propre de ville, et traduire : « de Uzal ». On identifie communément cette ville avec $an’à, la capitale de l’Yémen. Malgré l’opinion contraire de.1. Halévy, Rapport sur une mission archéologique dans le Yémen, Paris, 1872, p. 11, les voyageurs anciens et modernes, les savants arabes et européens admettent l’identification. On cite, en particulier, parmi les auteurs arabes, le témoignage d’El-Hamdânî, mort en 945, qui a écrit deux ouvrages sur les antiquités et la géographie de l’Yémen. Il dit que le nom de la ville de $an’a était autrefois Azâl (ou Izâl), et que les Syriens l’appellent San’â le Château, tjfan’a el-qasbah. Un autre géographe, El-Bakri, mort en 1094, nous apprend que « le premier qui habita cette ville fut San’â, fils d’Udhâl (lisez : Uzâl), dont elle tira son nom. » « D’autres, ajoute-t-il, prétendent que les Abyssins, en y entrant et la voyant bâtie en pierres, s’écrièrent : San’â, Çan’â, ce qui, dans leur langue, signifie « château fort » et le nom lui en resta. » De fait, l’éthiopien ijSene’e signifie « forteresse », comme le grec o/Opwjjia. Cf. Corpus inscriptionum Semiticarum, part. IV, t. i, 1889, p. 1-2. Le nom de Ijian’au a été retrouvé dans une inscription que Glaser fait remonter au deuxième siècle avant notre ère. Cf. E. Glaser, Die Abessinier in Arabien und Afrika, Munich, 1895, p. 117, 121. D’après les descriptions qui en sont données et les ruines qu’elle renferme, cette ville mérite bien l’appellation de « forteresse ». La citadelle de Gumdân surtout était remarquable. Voir les deux plans qui se trouvent dans le Corpus inscript. Semit., part. IV, t. i, p. 3, 4. Uzal se rattache à la tribu jectanide de ce nom. Gen., x, 27 ; I Par., i, 21. Voir Huzal, t. iii, col. 786 et fig. 160.

A. Legendfe.