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PHENIGIE


ont été contestées, mais le fond paraît exact. G. Rawlinsoft, History of Phœriicia, p. 54. Quel a été leur berceau primitif ? Nous l’ignorons. On en fait assez généralement aujourd’hui un peuple sémitique, surtout à cause de sa langue, qui diffère très peu de l’hébreu et est apparentée aux autres langues sémitiques, mais il ne_ résulte pas de là nécessairement que les Phéniciens fassent des descendants de Sem et que l’origine chamitique qui leur est attribuée par la Genèse soit controu 46. — Carte de la Phénicie.

vée. Les Phéniciens, commerçants par goût et par tempérament, ont pu adopter la langue des nations et des tribus avec lesquelles ils étaient en affaires. Il est possible aussi que Sémites et Chamites aient parlé longtemps la même langue et que les Phéniciens vivant au milieu des Sémites aient toujours parlé un idiome semblable à celui de leurs plus proches voisins. Cf. Th. J. Ditmar, Ueber das Vaterland der Phônizier, in-12, Berlin (1889).

III. Le pays. — 1° Etendue. — La longueur de la Phénicie a varié aux diverses époques et les anciens géographes n’ont eu qu’une idée assez vague de ses dimensions. Si on l'étend du cap Possidi à Rhinocolure, elle eut en ligne droite, environ 610 kilomètres de longueur, mais, en général, les Phéniciens n’ont pas de beaucoup dépassé le mont Carmel. Pomponius Mêla,

Chorogr., t, 11-12, édit. Teubner, p. 15-16, en remontant du sud au nord la fait commencer à Joppé (fig. 46).

De la frontière d’Egypte au mont Carmel, sur une longueur de 240 kilomètres, on ne rencontre aucun promontoire, aucune baie digne de ce nom. Du Carmel qui s’avance assez avant dans la mer et offre un refuge aux navires, jusqu'à Beyrouth, pendant 146 kilomètres, la côte est presque régulière. Ce n’est qu’au nord de Beyrouth que la ligne de côtes devient accidentée. De cette ville à Tripoli, elle est coupée par plusieurs promontoires et plusieurs baies. À partir de là, de Tripoli à Tortose (Antaradus), la mer fait une forte échancrure dans les terres. J usqu’au delà de Gabala, la côte remonte vers le nord avec peu de sinuosités, mais ensuite, jusqu’au cap Possidi, elle est très irréguliére ; les monts Bargylus et Casius se prolongent dans (a mer et forment des promontoires dont le cap Possidi est le plus remarquable.

La largeur du territoire occupé par les Phéniciens sur le rivage de la Méditerranée variait de 12 à 15 kilomètres à 50. La frontière orientale était l’arête montagneuse qui sépare les eaux qui se déversent dans la mer à l’ouest, , de celles qui se déversent à l’est dans l’Oronte, le Litany et le Jourdain. Entre ces montagnes et la mer, on trouve des plaines d’alluvion et sur le rivage même une bande de sable blanc, plus ou moins large, qui se distingue par sa finesse et par son excellente qualité siliceuse, spécialement dans le voisinage de Sidon et au pied du mont Carmel.

2° Plaines et montagnes. — Les plaines les plus remarquables sont celles de Saron, d’Accho, de Tyr, de Sidon et de Marathus. Les montagnes qui appartiennent ou se rattachent à la Phénicie sont le Carmel, le Casius, le Bargylus et le Liban. Voir Carmel 2, t. ii, col. 290, et Liban, t. iv, col. 1277. Le Bargylus des anciens, Ansayriéh ou Nasariyéh des modernes s'étend de l’Oronte près d’Antioche à la vallée de l'Éleuthérus. L’eau y abonde et là prennent naissance le Nahr-el-Kebir qui a son embouchure près de Latakiéh, le Nahr-el-Melk, le Nahr-Amrit, le Nahr-Kublé, le Nahr-el-Abratb, etc. Le Liban était la chaîne la plus importante, la défense naturelle la plus forte de la Phénicie ; les armées étrangères n’osaient guère s’aventurer à l’ouest de ses cimes.

3° Climat. — Le climat de la Phénicie est très varié, à cause de l'étendue de ses côles et de la diversité des altitudes. Pendant l’hiver, les tempêtes sont nombreuses et la pluie abondante, la navigation, interrompue et même impossible, mais de mai à octobre, le baromètre varie fort peu, le ciel est sans nuage et sans pluie.

4° Productions. — Le sol produit le palmier qui, autrefois surtout, était très abondant, le sycomore, le pin maritime, le platane, sur la côte ; et dans les montagnes le cèdre, « la gloire du Liban », le pin d’Alep, le cyprès, etc., le chêne, le noyer, le peuplier et le caroubier. Les arbres fruitiers indigènes dans le pays sont l’olivier, la vigne, le dattier, le noyer et le figuier. Voir ces mots. On trouve sur la côte les coquillages dont les Phéniciens tiraient la couleur pourpre. Voir Pourpre.

5° Villes principales. — Les principales villes de Phénicie, depuis Laodicée au nord jusqu'à Joppé au sud, étaient au nombre de vingt-cinq : Laodicée, Gabala, Balança, Paltos ; Arad on Arvad, Gen., x, 18 ; Ezech., xxvii, 8, avec Antaradus, Marathus, Simyra, Orthosiade et Arca ; Tripoli, Calamus, Triéris et Botrys ; Gébal (Byblos), Ezech., xxvii, 9 ; III Reg., v, 18 (32) ; Aphaca ; Béryte, voir Béroth, t. i, col. 1625 ; Sidon, Sarepta et Ornithopolis ; Tyr et Ecdippe ; Accho et Porphyrîon ; Dor et Joppé. Sarepta est nommée dans l'Écriture, III Reg., xvii, 9-24 ; Abd., 20 ; Luc, IV, 26, ainsi qu’Orthosiade, IMach., xv, 37, Accho, Dor, Joppé et surtout Tyr et Sidon. Voir ces mots. La plaine de la Phénicie dans le sens strict s'étendait du Promonto-