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TROMPETTES (FÊTE DES) — TROUPEAU


seulement sous la domination macédonienne que les Juifs, pour se conformer à l’usage grec, fixèrent le début de leur année civile au premier jour de tisri, qui devint ainsi rôs has-sânâh, « tête de l’année ». Voir Année, t. i, col. 645-647. Mais la liturgie mosaïque de la fête des Trompettes ne fait aucune allusion à cette circonstance, l’importance de tiSri lui venant surtout de ce qu’il est le mois sabbatique. Le nom de Rosch hasehana, que la Mischna donne à la fête des Trompettes, ne doit donc pas faire illusion. — Cf. Reland, Antig. sacr., p. 255 ; Iken, Aniiquitates hebraicse, Brème, 1741,

p. 137-139, 325, 326.

H. Lesêtre.

TRONC. Voir Ga.zophyla.cium, t. iii, col. 134.

    1. TRONE##

TRONE (hébreu : kissê’; chaldéen : ftdrsê’; Septante : 6p6voç ; Vulgate : thronus), siège d’apparat à l’usage des rois.

1° Le trône royal. — Salomon, devenu roi, prit place sur son trône et fit asseoir sa mère sur un autre trône, à sa droite. III Reg., Il, 19. Il se fit faire ensuite un trône d’ivoire avec des ornements d’or pur. III Reg., s, 18, 19. Voir Lion, t. iv, fig. 90, col. 278. Joachin, captif à Babylone, fut placé par Évilmérodach sur un trône, au-dessus du trône des autres rois déportés comme lui. IV Reg., xxv, 28 ; Jer., lii, 32. — Nabuchodonosor jurait par son trône d’exercer sa vengeance. Judith, i, 12. Jérémie, xliii, 10, prédit qu’un jour le trône de Nabuchodonosor serait placé à Taphnès, en Egypte, sur des pierres qu’il venait lui-même de faire disposer. Ce prince fut déposé de son trône pendant sa folie. Dan., v, 20.

2° La royauté. — Le trône est pris parfois pour la dignité royale de celui qui l’occupe. Dieu promit de maintenir à jamais le trône de David. II Reg., iii, 10 ; vu, 13, 16 ; III Reg., ii, 33, 45 ; ii, 6 ; viii, 20, 25 ; I Par., xvii, 14 ; xxviii, 5 ; Ps. lxxxix (lxxxviii), 30, 38. La femme de Thécué souhaitait que l’éloignement d’Absalom ne nuisit pas au trône de David. II Reg., xiv, 9. Adonias tenta d’occuper ce trône, III Reg., i, 24, 27, qui fut assuré à Salomon. III Reg., i, 47 ; iii, 12 ; IX, 5 ; x, 9 ; II Par., vi, 10, 16 ; vii, 18 ; ix, 8. Le trône de David fut ensuite occupé par Joas, IV Reg., xi, 19, et par toute une suite de rois. Jer., xiii, 13 ; xxii, 2, 4. Jérémie, xxxiii, 17, 21, annonça qu’il ne manquerait jamais de roi sur ce trône, ce qui se vérifia dans la personne du Messie. — Le trône d’Israël fut assigné à Jéhu pour quatre générations. IV Reg., x, 30 ; xv, 12.

— Un trône royal est affermi par la bonté et par la justice. Prov., xx, 28 ; xxv, 5 ; xxix, 14.

3° Le trône de Dieu. — Comme Dieu est le Roi des rois, un trône lui est attribué. Jérusalem est son trône sur la terre. Jer., iii, 17. Il a dans le ciel un trône de justice et de majesté, Ps. ix, 5, 8 ; Eccli., i, 8, un trône de saphir, Ezech., i, 26, et de flammes, Dan., vil, 9, où il est béni. Dan., iii, 54. Le Fils de Dieu occupe au ciel un trône de grâce. Heb., i, 8 ; iv, 16. Saint Jean fait souvent allusion au trône de Dieu. Apoc, I, 4 ; iii, 21 ; iv, 5, 9, 10 ; v, 1-13 ; etc. — Notre-Seigneur défend de jurer par le trône de Dieu, Matth., v, 34, parce que c’est jurer par Dieu lui-même. Matth., xxiii, 22.

4° Les trônes symboliques. — Dieu fait asseoir les justes sur des trônes, comme les rois. Job, xxxvi, 7. Les Apôtres siégeront un jour sur douze trônes, pour juger les douze tribus d’Israël. Luc, xxii, 30. Les vingt-quatre vieillards, représentant les douze chefs de l’ancien peuple et les douze Apôtres, occupent des trônes autour du trône de Dieu, dans le ciel. Apoc, iv, 4.

H. Lesêtre.

TROPH1ME (grec : Tpdqnnoç), compagnon de saint Paul. Il était originaire d’Éphèse et païen de naissance. Act., xxi, 28-29. Il fut un des compagnons de saint Paul, à l’époque du troisième voyage de missions de l’Apôtre Il le suivit avec Tychique et quelques autres depuis la Macédoine jusqu’à la province d’Asie. Act., XX, 4. Tychique paraît n’être pas allé plus loin, mais Trophime continua la route avec saint Paul jusqu’à Jérusalem et là il devint l’occasion involontaire et inconsciente de l’arrestation de l’Apôtre par les Juifs. Ceux-ci, très irrités contre leur ancien coreligionnaire devenu l’une des colonnes de l’Église naissante, voulaient se défaire de sa personne et ils cherchèrent par conséquent à s’en emparer. Pour justifier leur violence à son égard, les Juifs d’Asie, ayant vu Paul dans le Temple, l’accusèrent d’y avoir introduit, en violation de la loi, le gentil Trophime, ce qui était inexact. Mais la foule soulevée saisit Paul et il n’échappa à la mort que par l’intervention du tribun romain, qui l’envoya ensuite au procurateur romain, à Césarée. Que devint alors Trophime ? Son nom ne reparait plus qu’une fois, et longtemps après, dans le Nouveau Testament. Dans sa seconde lettre à Timothée, écrite peu de temps avant son martyre à Rome, saint Paul dit à son disciple, II Tim., iv, 20, qu’il a laissé « Trophime malade à Milet ». Ce dernier avait donc accompagné son maître dans le voyage qu’il avait fait en Orient entre sa première et sa seconde captivité à Rome. L’Église d’Arles honore saint Trophime comme son premier évêque. Saint Paul, après sa délivrance de la première captivité de Rome, l’aurait emmené comme un de ses compagnons en partant pour l’Espagne et, en passant à Arles, il l’y aurait institué évêque. VoirBaronius, Annal., adann. 62, ’§4. Que Trophime soit devenu évêque d’Arles à cette époque, cela se concilie bien difficilement avec le fait qu’un certain temps après, saint Paul fut obligé de le laisser malade à Milet. II Tim., iv, 20. « H est difficile, dit un savant historien de l’Église d’Arles, de fixer précisément l’époque de la prédication de l’Évangile à Arles. L. Bonnement, chanoine d’Arles, M émoires pour servir à l’histoire de l’Église d’Arles, dans l’édition Migne de Calmet, Dictionnaire de la Bible, 1846, t. iv, col. 873… Des monuments respectables donnent [le titre de fondateur] à saint Trophime… Il faut cependant reconnaître que les monuments de l’histoire ne nous apprennent presque rien de certain touchant les combats et les conquêtes de notre premier apôtre. » On célèbre sa fête, à Arles, le 29 décembre. Les grecs l’honorent le 14 avril et disent qu’il eut la tête tranchée à Rome, par ordre de Néron. Voir Acta sanctorum, augusti t. i, p. 314.

    1. TROUPEAU##

TROUPEAU (hébreu : ’êdér ; Septante " : (iouxoXtov, « troupeau de bœufs », tioi’uvïi, 7rof(j.viov, « troupeau de brebis et de chèvres », àyélri, « troupeau de porcs » ; Vulgate : armentum, grex), assemblage de quadrupèdes domestiques.

1° Au sens propre. — Abel fut le premier à faire paître des troupeaux. Gen., iv, 4. Les patriarches, qui menaient la vie nomade, étaient possesseurs de nombreux troupeaux. Comme de grands espaces étaient nécessaires à la subsistance de ces troupeaux, les propriétaires nomades se trouvaient dans la nécessité de vivre à distance les uns des autres. Gen., xiii, 8-11 ; xxxvi, 6-8. Des disputes s’élevaient entre les bergers de troupeaux différents, pour l’usage d’un pâturage ou d’un puits. Gen., xiii, 7 : xxvi, 19-22. L’abreuvage des troupeaux était en effet une question importante. Gen., xxix, 8 ; xxx, 38 ; Exod., ii, 16 ; etc. Les troupeaux étaient sous la garde des chiens. Job, xxx, 1. Le bouc marchait à la tête, Jer., L, 8, et l’on faisait passer les animaux sous la main pour les compter. Jer., xxxiii, 13. La disette effarait les troupeaux, Jo., i, 18, et le lionceau épouvantait les brebis. Mich., v, 8. Les villes ruinées devenaient des lieux de pacage pour les troupeaux. Is., xvii, 2 ; xxxii, 14 ; Soph., ii, 14. Le maître doit connaître l’état de son troupeau et en prendre soin.