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TROADE — TROMPETTE


Troade en se rendant d’Éphèse en Macédoine. II Cor., n, 12-13. Il voulait évangéliser les habitants de la ville et y retrouver Tite, mais son disciple n’étant pas venu, il partit pour la Macédoine. — 3° Après avoir visité la Grèce, il revint en Macédoine et se dirigea de là vers Troade. Quelques-uns de ses compagnons l’y précédèrent. Act., xx, 1-5. Il y avait déjà une chrétienté dans cette ville. L’Apôtre y passa une semaine. Il devait en repartir le lundi. Le dimanche soir, pendant qu’on était réuni pour la célébration des saints mystères, il adressa la parole aux fidèles et continua son discours jusqu’au milieu de la nuit. Un jeune homme nommé Eutyque s’endormit sur une fenêtre, tomba du troisième étage et se tua. Paul le ressuscita, continua son discours jusqu’à l’aube et se mit alors en route pour Assos. Act., xx, 6-13. Voir Eutyque, t. ii, col. 2057. — 4° Dans un de ses passages à Troade, saint Paul y avait laissé, chez Carpus, voir t. ii, col. 311, un manteau à capuchon, pœnula, voir Manteau, t. iv, col. 665, 9°, des livres et des parchemins. Voir Parchemin, t. iv, col. 2161. Pendant sa captivité à Rome, l’Apôtre écrivit à Timothéede lui rapporter ces objets de Troade, en venant le visiter. II Tim., iv, 13.

    1. TROGLODYTES##

TROGLODYTES (hébreu : Sukkiyîm ; Septante : TpcoYo81JTai ; Alexandrinus : TpwyXoSO-ai), peuplade ou tribu qui faisait partie, avec les Libyens et les Éthiopiens, de l’armée de Sésac, quand ce pharaon envahit la Palestine. II Par., xii, 3. Voir Sésac, col. 1679. Les Sukkiyîm, d’après la signification de leur nom, n’étaient pas des Troglodytes, c’est-à-dire des habitants de cavernes, comme l’ont traduit les Septante et la Vulgate, mais probablement des Scénites ou nomades habitant sous la tente, comme leur nom l’indique. Les anciennes versions en ont fait des Troglodytes, peut-être parce que Pline, H.N., VI, xxxiv, 4, mentionne une ville (oppidum) appelée Suche parmi les possessions troglodytes. Cf. to Soû^ou t’8p-jp.a, Strabon, XVI, iv, 8. Gesenius, Thésaurus, p. 153, croit que Sukkiyîm est un mot hébreu qu’on ne peut expliquer que par in tentoriis viventes. Parmi les modernes, Kautzsch, daris Riehm, Handwôrterbuch des bibl. Alterthums, t. ii, 1884, p. 1577, ainsi que Dillmann, dans Schenkel, Bibel-Lexicon, t. i, 1869, p. 288, sont portés à l’identifier avec Suakin, sur la mer Rouge, et en font une peuplade éthiopienne, ibid., t. v, p. 429. Cf. Calwer Bibellexicon, 1885, p. 911. Le Bibelwôrterbuch de H. Guthe, 1893, p. 645, prétend que les Sukkiyîm sont les habitants de Succoth (Téku), près de Phithom. L’identification des Sukkiyîm est donc obscure et incertaine. — Quoi qu’il en soit de ces auxiliaires de Sésac, l’Écriture parle ailleurs de véritables Troglodytes qu’elle appelle Horî, Gen., xiv, 6 ; xxxvl, 20-30 ; Deut., ii, 12, 22. Cf. I Par., i, 38-42. Cf. aussi Job, xxx, 6. Voir Horréen, t. iii, col. 757. Cf. F. Vigouroux, La sainte Bible polyglotte, t. iii, 1902, p. 833.

    1. TROGYLE##

TROGYLE (TpwyjXXtov ou TpojfjXiov, Trogilium), promontoire rocheux situé à l’extrémité occidentale du mont Mycale, sur la côte ionienne de l’Asie’Mineure, entre Éphèse au nord et Milet au sud, en face de l’Ile de Samos, dont il n’est séparé que par un canal long et étroit. Voir Ptolémée, V, II, 6 ; Strabon, XIV, 1, 13 ; Pline, H. N., v, 31. Il est mentionné Act., xx, 15, dans un certain nombre de manuscrits grecs D, H, L, M, etc.), où, après les mots Etç 21p.ov, on lit : xat y.zivzvTE ? îv TpMyuXiu °u TpwyuXXîw, « étant demeurés (c’est-à-dire nous étant arrêtés) à Trogyle ». Le Textus receptus a adopté cette leçon, qu’on trouve aussi dans les deux versions syriaques, le sahidique, l’arabe, le slave, dans saint Chrysostome, In Act., hom. xliii, 1, t. lx, col. 304, dans Œcumenius, In Act., xx, 15, t. cxxviii, col. 256, etc. Mais elle est omise par les manuscrits les

plus importants, entre autres par x, A, B, C, E 2, et également par la Vulgate, l’éthiopien, l’araméen, le copte, saint Jérôme, etc. Il est probable, comme le dit Tischendorf, Novum Testant.’grsece, 8e édit., Leipzig, t. ii, 1872, p. 179, que c’est là une interpolation, mais très ancienne, basée sans doute sur une tradition historique certaine. Divers exégètes, notamment Felten, Die Apostelgeschichte ûbersetzt und erklàrt, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1892, p. 376, et Belser, Beitrâge zur Erklârung der Apostelgeschichte, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1897, p. 115, l’adoptent comme authentique. Ce trait n’a rien que de très vraisemblable en lui-même. Saint Paul se rendait alors par mer à Jérusalem, peu de temps avant son arrestation dans cette ville. Le bateau sur lequel il s’était embarqué, et qui naviguait entre la rive asiatique et les îles voisines, put fort bien être obligé de faire escale à Trogyle, soit que la nuit l’y ait surpris, soit que le vent ait cessé tout à coup. Cf. Ramsay, St. Paul the Traveller, in-8°, 5e édit., Londres, 1900, p. 292, 294. La navigation est très compliquée dans ces parages. Non loin de la pointe extrême du promontoire, existe un ancrage appelé aujourd’hui « Port de saint Paul ». Voir Samos, col. 1432 ; Milet, carte, n. 284, t. iv, col. 1086.

L. Fillion.

TROIS. Voir Nombre, vii, 30, t. iv, col. 1688.

    1. TROIS TAVERNES##

TROIS TAVERNES, Act., xxviii, 15. Voir Tavernes (Trois), col. 2016.

    1. TROMM##

TROMM (TROMMIUS) Abraham, savant hollandais, né le 23 août 1633, mort le 29 mai 1719. Il fut pasteur à Harlem et à Groningue. On a de lui Concordantise grsecx versionis vulgo dictée LXX interpretum, 2 in-f », Ulrecht, 1718. Voir Concordances de la Bible, t. ii, col. 901-902. Il avait publié auparavant une concordance pour la traduction flamande de l’Ancien et du Nouveau Testament, Amsterdam, 1685-1692.

    1. TROMPETTE##

TROMPETTE (hébreu : Sôfâr, hâsôsërdh ; Septante : xepait’vTi, crâXiciy ? ; Vulgate : buccina, tuba), instrument à vent, formé d’un tube auquel on fait produire des sons au moyen de l’air insufflé.

I. Description de la trompette. — La trompette la plus primitive, faite d’une corne d’animal, est désignée dans la Bible par les noms de qérén, « corne », voir Corne, 2, t. ii, col. 1010 ; et de Sôfâr, son synonyme, avec lequel il s’échange souvent. Jos., vi, 5, 8. Les Septante traduisent Sôfâr et qérén par xepari’y/) et oiimyZ, sans distinction. Josèphe emploie xépocç. Ant. jud., vi, 5. Cette trompette de corne est antérieure à la trompette de métal, que l’Écriture mentionne à partir de l’Exode, sons le nom de hâsôsërdh, aakm-f !  ; , tuba. L’étymologie du terme hébreu est incertaine : "lîin, « résonner » ; ou bien « étroit » ; yn, « diviser » (les sons). Voir Musique, t. iv, col. 1348. Cf.^ôï-, « tailler, diviser » ; y^a^*., « rassembler ». Cette trompette est le seul instrument musical dont s’occupe Moïse. Les autres instruments furent introduits par David dans le service divin ; mais la trompette resta le seul instrument sacré proprement dit, et, conformément à son institution, l’usage en fut exclusivement réservé aux prêtres. Nam., x, 2-9. Jouer de la trompette se disait tdqa’êôfdr, Jer., vi, l, et tâqa’besôfâr, I Sam., xiii, 3 ; Is., xxvii, 10. MâSaq qérén, « tirer, prolonger le son de la corne », Jos., VI, 5 ; Ose., v, 8. Tèqa’est le « son » de la trompette, Ps. cl, 3 ; et taqô’a, la « trompette » elle-même. Ezech., vii, 14. Par opposition, les sons discontinus sont appelés (ërû’dh, « bruit, cri » ; spécialement les sons bruyants de la trompette, répétés comme des cris. Num., xxix, 1 ; II Sam., VI, 15 ; Nam., x, 9. On dit qôl sôfâr, le son, la « voix » de la trompette,