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TRIBUNAL — TRIBUT


être rendue dehors, comme pour Notre-Seigneur. — Tous les hommes auront à comparaître devant le tri 522. — Tribunal.

D’après Rich, Dictionnaire des antiquités, p. 613.

bunal du Christ, constitué juge des vivants et des morts.

Rom., xiv, 10 ; II Cor., v, 10.

H. Lesêtre.
    1. TRIBUT##

TRIBUT (hébreu : mas, maèèd’, minhàh, ferûmâh ; chaldéen : belô, midddh ; Septante : <pôpoç,-zéXoq, Stopov ; Vulgate : tributum, vectigal, munus), redevance payée à un souverain étranger. Suivant la coutume orientale, cette redevance prend assez souvent le nom de « présent », minhâh, (erûmdh, Scépov, munus, comme si elle était purement volontaire.

1° Sous Josué et les Juges. — Il avait été prescrit de soumettre au tribut les villes qui se rendraient aux Israélites, ûeut., XX, 10. Les Chananéens furent assujettis au tribut par les hommes de Manassé, Jos., xvii, 13, par ceux de Zabulon, Jud., i, 30, 33, 35, et en général par les Israélites, qui aimèrent mieux les rançonner que les chasser. Jud., i, 28. Au tribut s’ajoutait ou se substituait parfois la corvée. Jos., xvi, 10. Voir Corvée, t. ii, col. 1031. — Il fut prédit à Issachar, trop ami du repos, qu’il serait soumis au tribut. Gen., xliv, 15. En effet, la main indolente est destinée à devenir tributaire. Prov., xii, 24.

2° Sous les rois. — Après avoir vaincu les Moabites, David leur imposa un tribut ; il en fit autant pour les Syriens. II Reg., viii, 2, 6. Salomon fit payer le tribut à tous les peuples compris dans les limites de son royaume. III Reg., iv, 21.. Les Philistins et les Arabes étaient tributaires de Josaphat. II Par., xvii, 11. Le roi d’Israël, Manahem, paya un tribut de 1 000 talents d’argent (8500000 fr.) à PhuJ, roi d’Assyrie. IV Reg., xv, 19-20. Les rois assyriens ne manquaient pas d’assujettir au tribut les peuples qu’ils plaçaient sous leur dépendance. Osée, roi d’Israël, payait tribut à Salmanasar. Quand il cessa de le payer pour se rapprocher de l’Egypte, le roi d’Assyrie en profita pour détruire le royaume d’Israël. IV Reg., xvii, 3-6. Jérusalem, elle aussi, fut prise et rendue tributaire, Lam., i, 1. Les Assyriens devaient payer tribut à leur tour. Is. xxxi, 8. — Au Messie, les rois de Tharsis et des îles, de Saba et de Méroé, apporteront leurs tributs et leurs présents. Ps. lxxii (lxxi), 10.

3° Sous les Perses. — Assuérus établit un tribut sur tous les peuples qui dépendaient de sa domination. Esth., x, 1. Quand les Juifs commencèrent à rebâtir Jérusalem, leurs ennemis écrivirent à Artaxerxès I er que cette ville, une fois relevée, ne voudrait plus payer ni impôt ni tribut. I Esd., iv, 13. Le prince, constatant qu’autrefois on payait tribut aux rois de Jérusalem, fit

surseoir aux travaux de reconstruction. I Esd., IV, 20. Un nouveau décret d’Artaxerxès exempta des impôts et des tributs les prêtres et les serviteurs du Temple. I Esd., vii, 24. Plus tard, Darius ordonna qu’on prît sur le produit des tributs pour l’achèvement du Temple. I Esd., VI, 8.

4° Sous les Ptolémées et les Séleucides. — Alexandre avait soumis au tribut un bon nombre de pays, de nations et de souverains. I Mach., i, 5. Ses successeurs procédèrent de même. Sous Ptolémée Evergète, le grand-prêtre Oniàs II, qui était avare, négligea le paiement d’un tribut de 20 talents (170000 fr.) par an. Son neveu, Joseph, s’interposa pour le disculper. Comme des spéculateurs syriens et phéniciens offraient 8000 talents (68000000 fr.) du fermage des impôts de la Phénicie, de la Célésyrie, de la Samarie et de la Judée, Joseph offrit le double, obtint 2000 soldats pour se faire appuyer et exerça pendant vingt-deux ans avec fermeté le poste de receveur des impôts. Cf. Josèphe, Ant. jud., XII, iv, 1-6. — Les Romains, qui avaient rendu tributaires l’Espagne et beaucoup de rois, I Mach., viii, 2, 4, imposèrent un lourd tribut à Antiochus III le Grand. I Mach., viii, 7. Voir Antiochus III, t. i, col. 691. Antiochus IV Épiphane, qui avait un fort tribut à payer aux Romains, envoya à Jérusalem et dans les villes de Judée un collecteur d’impôts qui exerça toutes sortes de déprédations et de violences. I Mach., i, 30-34. Comme ensuite les troubles suscités dans le pays faisaient baisser considérablement le produit des tributs, le roi résolut de se rendre en Perse, afin d’y recueillir des ressources plus abondantes. I Mach., iii, 29-31. Pendant ce temps, un de ses généraux, Nicanor, se flattait d’amasser le montant du tribut de 2000 talents (17 000000 fr.) dû aux Romains, en faisant campagne contre les Juifs et en vendant les nombreux captifs qu’il ferait, à raison de 90 pour untalent (8500 fr.). Mais il fut honteusement défait et les mille marchands qu’il avait convoqués pour leur vendre des Juifs durent s’en retourner comme ils étaient venus. II Mach., viii, 10, 11, 34-36. Démétrius I « % afin de s’attacher les Juifs, les déchargea des tributs et de diverses autres redevances. I Mach., x, 29, 31, 33 ; xi, 35 ; xui, 39. On sait parvristote, Œconom., ii, 1, i r édit. Didot, t. i, p. 639, que les Séleucides exigeaient, dans les pays de leur dépendance, des redevances « de la terre, des produits du sol, du commerce, des douanes, des troupeaux et d’autres choses. » Parmi ces autres choses est mentionnée une capitation, ÈTtixqjiî.aiov, . à laquelle Josèphe, Ant. jud., XIII, ii, 3, fait allusion, iiiïp xeçaXïiç êxâ<7T7)ç, et qui fut comprise dans la décharge que Démétrius accorda aux Juifs. I Mach., x, 29. Antiochus VII Sidètes réclama plus tard à Simon les tributs arriérés. Une victoire, remportée par les fils de Simon sur le général syrien Cendébée, régla 1° question. I Mach., XV, 30, 31 ; xvi, 8.

5° Sous Rérode. — Rien qu’Hérode le Grand fût sous la dépendance assez étroite de Rome, il ne paraît pas qu’il ait été tributaire régulier des Romains. Sans doute, Pompée avait levé un tribut sur la Judée, . Josèphe, Ant. jud., XIV, iv, 4 ; Bell, jud., i, vil, 6 ; César avait réglementé le tribut juif par une séria d’édits, Ant. jud., XIV, x, 5, et Antoine avait exigé un tribut d’Hérode lui-même, au moment de sa promotion à la dignité royale. Cf. Appien, Bell, av., v, 75. Mais, à l’époque d’Auguste, il n’est plus question d’aucun tribut. On l’infère de ce fait que Josèphe, si bien informé de l’histoire d’Hérode, ne fait allusion à aucun paiement de tribut. Tout au contraire, il présente celui qui fut établi en l’an 7 après J.-C. comme une innovation et une charge inouïe pour les Juifs. Cf. Josèphe, Bell, jud., II, viii, 1 ; xvii, 8 ; Schûrer, Geschichte des jûd. Volkes, t. i, p. 530-533. À la mort d’Hérode, les Juifs réclamèrent vivement une diminution des impôts