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TOURTERELLE — TRACHONITIDE


damment dans le nord de l’Afrique, en Arabie, et dans la péninsule Sinaïtique, où elle servait de facile matière aux sacrifices. Elle se familiarise très facilement avec l’homme, dont elle ne se défie pas. On la distingue à sa couleur châtain, à sa longue queue, à sa petite taille et à son absence de collier, remplacé par des plumes

519. — Tourterelle à collier (Turtur risorius).

noires à reflet métallique. La tourterelle des palmiers n’a guère que 27 centimètres de long. La tourterelle la plus abondante en Palestine est le turtur auritus, ou tourterelle commune ou des bois (fig. 521), longue de 30 centimètres, de couleur cendrée, avec gorge et poitrine rougeâtres, ventre blanc et petites plumes noires et

feu*. Mi : >’520. — Tourterelle des palmiers (Turtur segyptiacus).

blanches sur les côtés du cou. C’est à elle surtout que font allusion divers passages de la Sainte Écriture. Jérémie, viii, 7, joint la tourterelle à la cigogne, à l’hirondelle et à la grue, pour la connaissance des temps où il leur faut émigrer. L’oiseau, en effet, quitte les pays chauds pour se rendre, pendant l’été, dans les pays tempérés. Au printemps, sa voix recommence à se faire entendre dans les campagnes de Palestine. Cant., ii, 11, 12. La tourterelle, par sa simplicité et sa faiblesse, représente le peuple de Dieu, au sujet duquel il est dit : « Ne livre pas aux bêtes la vie de ta tourterelle. » Ps.lxxiv(lxxih), 19. Les tourterelles apparaissent

déjà dans le sacrifice offert par Abraham sur l’ordre de Dieu. Gen., xv, 9. Elles figurent dans les holocaustes, Lev., i, 14, dans les sacrifices pour expier l’impureté de l’homme ou de la femme, Lev., xv, 14, 29, et dans le sacrifice du Nazaréen. Num., vi, 10. Elles sont appelées, conjointement avec les colombes, à remplacer l’agneau ou le chevreau dans les sacrifices offerts par les pauvres, après la délivrance d’une mère, Lev., x, 6, 8 ; Luc, ii, 24, dans les sacrifices pour le péché, Lev., v, 7, ou après la guérison de la lèpre. Lev., xiv, 22, 30. — Cf.TristTam, The natural history of the.Bi&ie, Londres, 1889, p. 217-220 ; Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, Paris,

1884, p. 526, 540.

H. Lesêtre.
    1. TRACHONITIDE##

TRACHONITIDE (grec : ïj Tpa-/wvtTi ? x">P a h P avs situé à l’est du Jourdain, mentionné une seule fois dans la Bible, Luc, iii, 1, comme faisant partie de la tétrarchie de Philippe. Cependant, un certain nombre d’auteurs l’identifient avec l’Argob de l’Ancien Testament, Deut., iii, 13. L’opinion est contredite par d’autres. En

521. — Tourterelle commune (Turtur auritus).

tout cas, le territoire d’Argob ne doit pas être restreint à la seule Trachonitide, dont nous avons à rechercher la situation et à esquisser l’histoire. Voir Argob 2, 1. 1, col. 950.

1° Situation. — Strabon, xvi, 2, 20, p. 756, mentionne les Tpâx<ov£ç comme deux collines des environs de Damas : ÙTCspy.ecvrac 8’aux9) ; Sua À£you.£voi ^ôpoiTpà/wveç. Comme le mot grec Tpa^tiv veut dire « lieu rude, raboteux », on reconnaît ici les deux régions volcaniques, pierreuses, très difficiles d’accès, qui s’appellent le Safah, à l’est, et le Ledjah, au sud de Damas. Mais le Safah étant trop éloigné, la province de Trachonitide fut limitée au Ledjah et à ses environs, ainsi que nous allons le voir. Josèphe et les auteurs anciens nous permettent de déterminer approximativement les limites de la contrée, que l’historien juif appelle ô Tpa^wv, Ant. jud., XVI, ix, 1, et ï] Tpaxwi/i-nç, Ant. jud., XVII, II, 1. Elle touchait, vers l’ouest, aux districts d’Ulalha et de Panéas, qui se trouvaient au pied méridional de l’Hermon. Ant. jud., XV, x, 3. Elle était voisine de la Batanée. Ant. jud., XVII, ii, 1, 2. Voir Ba.san, t. i, col. 1486. Suivant Ptolémée, v, 15, elle s’étendait jusqu’au mont Alsadamus, aujourd’hui le djebel ed-Drûz. Eusèbe et saint Jérôme, qui la confondent à tort avec l’Iturée, la placent au-dessus de Bosra, en allant à Damas. Cf. Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 109, 135, 155, 268, 269, 298. Le Talmud dit de même : wns-iia însiab Dnnm, « la Trachonide qui se trouve près de