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TOMBEAU — TONNERRE


sépulcres s’ouvrirent et des morts en sortirent. Matth., xxvii, 52. Dans sa vision de la résurrection, Ézéchiel, xxxvii, 12, vit les morts sortir de leurs sépulcres. Ils en sortiront réellement, à la fin du monde, sur l’ordre du Fils de Dieu. Joa., v, 28. — Le sépulcre est quelquefois mis pour le scheol. Dieu n’a plus le souvenir ds celui qui s’y trouve, le mort est soustrait à sa main et la louange divine ne se fait plus entendre dans le sépulcre, Ps. lxxxviii (lxxxvii), 6, 12, manières de parler signifiant que les conditions d’existence sont tout autres après la mort. — L’Ecclésiastique, xxx, 18, fait allusion aux offrandes d’aliments que les idolâtres mettaient sur les tombes et il les compare aux mets présentés à une bouche fermée. — 2° Le refuge des vivants. — Étant données les dimensions de certaines

511. — Tombeau des Hérodes.

D’après la Revue biblique, 1892, p. 268.

chambres sépulcrales, on conçoit que les vivants aient pu quelquefois y chercher un refuge. Les Israélites infidèles se retiraient dans des sépulcres pour y manger de la viande de porc et des mets défendus. Is., lxv, 4. Les démoniaques géraséniens habitaient dans des sépulcres. Matth., viii, 28 ; Marc, v, 2-5 ; Luc, viii, 27.

— 3° Comparaisons. — Le sein de la mère est le tombeau de l’enfant mort avant sa naissance. Jer., xx, 17. On compare à un sépulcre ouvert, prêt à recevoir les cadavres, le gosier du méchant, qui dévore le prochain par ses propos calomnieux, Ps. v, 11 ; Rom., iii, 13, et le carquois des Chaldéens, qui va faire tant de victimes. Jer., v, 16. — 4° Impureté des tombeaux. — Celui qui touchait un tombeau contractait une souillure légale. Num., xix, 16. Voilà pourquoi Josias, après avoir réduit en poussière l’idole d’Astarthé qui avait été installée dans le Temple, en dispersa les restes sur les tombes des enfants du peuple, comme pour les souiller encore davantage. IV Reg., xxiii, 6. En même temps, il entendait par là rendre ce qui subsistait de l’idole à ses

anciens adorateurs. II Par., xxxiv, 4. Après le retour de la captivité, on prit l’habitude de blanchir à la chaux les tombeaux qui n’étaient pas suffisamment reconnaissables par eux-mêmes, afin d’en signaler la présence aux passants, surtout à l’époque des pèlerinages. Matth., xxiii, 27. Notre-Seigneur compare les pharisiens à des sépulcres qu’on ne voit pas et sur lesquels on marche sans le savoir, Luc, xi, 44, ce qui fait contracter une impureté. Cf. Ohaloth, xvii, xviii. Josèphe, Ant. jud., XVIII, ii, 3, raconte qu’Hérode Antipas, après avoir bâti la ville de Tibériade sur l’emplacement d’une ancienne nécropole, dut prendre toutes sortes de moyens’pour attirer les habitants, les Juifs se refusant à résider en pareil lieu.

H. Lesêtre.
    1. TONNERRE##

TONNERRE (hébreu : ra’am, qôl ou rêa’Yehôvàh, qôlôt ; Septante : ppovtT, , qxovïj ©eoû ; Vulgate : tonitru, tonitruum, vox Domini), bruit que fait la foudre quand elle éclate entre les nuages ou entre les nuages et la terre. — Ce bruit, très puissant, peut devenir formidable, quand il est répercuté par les échos des montagnes. De là, les noms de « voix de Jéhovah » ou « fracas de Jéhovah » qu’on lui donne en hébreu. On l’appelle aussi qôlôt, « les voix », à cause de ses retentissements multipliés. Les orages n’ont lieu en Palestine qu’à la saison des pluies, en hiver. Cependant, il s’en produit parfois tardivement en avril et jusqu’au commencement de mai. Voir Palestine, t. iv, col. 2030. Le tonnerre qui se fit entendre, à la voix de Samuel, au temps de la moisson des blés, I Reg., xii, 17, 18, c’est-à-dire à la fin d’avril ou en mai, était extraordinaire. Le coup que les Juifs crurent entendre dans le Temple, Joa., XII, 29, se produisit en temps normal, vers la fin de mars. — La septième plaie d’Egypte consista en une grêle effroyable qu’accompagna le tonnerre avec le feu delà foudre. Exod., ix, 23, 28, 34 ; Ps. lxxvii (lxxvi), 19. Le phénomène était d’autant plus significatif que la grêle et le tonnerre sont extrêmement rares en Egypte. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. ii, p. 333. Le tonnerre retentit également au Sinaï. Exod., xix, 16. Voir Orage, t. iv, col. 1849. — Job a parlé plusieurs fois du tonnerre. L’idée qu’il a donnée des œuvres de Dieu n’est qu’un « léger murmure », à côté du tonnerre de sa puissance, c’est-à-dire de la grandeur foudroyante des merveilles exécutées par Dieu. Job, xxvi, 14. Dieu a tracé la roule aux éclairs et au tonnerre. Job, xxviii, 26 ; xxxviii, 25. Il prend la foudre en ses mains et lui marque le but qu’elle atteindra sûrement ; son tonnerre le précède et remplit d’effroi les troupeaux. Job, xxxvi, 32, 33.

Écoutez, écoutez le fracas de sa voix, Le grondement qui sort de sa bouche ! Il lui donne libre champ sous l’Immensité des deux, Et-son éclair brille jusqu’aux extrémités de la terre. Puis éclate un rugissement,

Il tonne de sa voix majestueuse ; Quand on entend sa voix, la foudre est déjà partie : Dieu tonne de sa voix d’une manière merveilleuse. Job, xxxvii, 2-4.

Un Psalmiste décrit aussi le tonnerre, qu’il appelle la « voix de Dieu ». Elle gronde au-dessus des nuages, brise les cèdres, ébranle les montagnes et le désert, dépouille les forêts, fait jaillir des flammes de feu et faonner les biches épouvantées. Ps. xxix (xxviii), 3-9. Au bruit du tonnerre, les montagnes fuient. Ps. civ (cm), 7. Il retentit pendant l’ondée et fait trembler la terre. Eccli., XL, 13 ; xliii, 18. — Les écrivains sacrés ne mentionnent aucun homme frappé de la foudre. Ils font cependant allusion à ce genre de mort. I Reg., Il, 10.

Jéhovah tonna des cieux,

Le Très-Haut fit retentir sa voix.

H lança des flèches, et dispersa mes ennemis,

La foudre, et il les consuma.