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THÉODORE DE MOPSUESTE — THÉODULPHE


cinq ans après sa mort, le condamna sous l’empereur Justinien.

La plus grande partie de ses œuvres a péri. Outre les nombreux fragments conservés dans les Chaînes, on possède Expositio in Psalmos (fragments), Migne, t. lxvi, col. 648-696 ; In duodecim prophetas minores, col. 124-636 ; In Novum Testamentum, col. 705968. Sa méthode d’interprétation est grammaticale et historique, et en opposition avec l’allégorisme alexandrin. Voir Antioche (École exégétique d’), t.i, col. 683.

— Cf. W. Srriith etWace.A dictionary of christ, biography, t. iv, 1887, p. 934-948 ; 0. F. Fritsche, De Theodori Mopsuesteni vita et scriptis, Halle, 1836 ; Bickell, Conspectus rei Syrorum Ut ter., Munich, 1871 ; H. Kihn, Theodor von Mopsuestia und Junilius Africanus, Fribourg-en-Brisgau, 1880.

    1. THÉODORET DE CYR##

THÉODORET DE CYR, écrivain ecclésiastique, né à Antioche vers Tan 390, mort en 457 ou 458. Il fut élevé à Antioche avec Nestorius et eut pour maître Théodore de Mopsueste. Il devint diacre d’Antioche à 25 ans et, vers 420, évêque de Cyr, en Syrie, petite ville voisine de l’Euphrate. Il prit parti pour ceux qui rejetaient le troisième concile œcuménique (d’Ephèse), mais en 425, il se réunit aux orthodoxes sans abandonner complètement les nestoriens. Le concile monophysite ou eutychien d’Ephèse, en 449, décréta sa déposition, mais, sur son appel, le pape saint Léon le Grand le reconnut comme évêque légitime et, quelque temps après, il siégea au concile de Chalcédoine. Depuis cette époque, il vécut dans un monastère, en gouvernant son diocèse. Dans ses commentaires sur l’Écriture Sainte, qui sont pleins de mérite, il suit ordinairement le sens littéral et donne peu de place à l’allégorie. On a de lui : Qusesliones in loca difficilia Scripturse Sacrse, in Genesim, t. lxxx, col. 35-225 ; InExodum, col. 225-297 ; In Leviticum, col. 297-349 ; In Numéros, col. 349-400 ; In Deuteronominm, col. 401456 ; InJosue, col. 457-485 ; In Judices, col. 485-517 ; In Ruth, col. 517-528 ; In libros Regnorum, col. 528800 ; In Paralipomena, col. 801-858 ; lnterpretatio in Psalmos, col. 857-1997 ; Explanatio in Canlicum Canticorum, t. lxxxi, col. 28-213 ; In Isaiam, col. 216493 ; In Jeremiam, col. 496-760 ; In Baruch, col. 760780 ; In Threnos, col. 780-805 ; In Ezechielem, col. 8081256 ; In Danielem, col. 1256-1545 ; In duodecim prophetas minores, col. 1545-1988 ; In omnes S. Pauli Epistolas, t. lxxxii, col. 36-877.

    1. THÉODOTE##

THÉODOTE (grec : ©eo5ÔToç, « donné par Dieu » ), envoyé avec Posidonius et Matthias par Nicanor, général syrien, à Judas Machabée, pour qu’ils lui donnassent leur main droite en signe de réconciliation et de paix, II Mach., xiv, 19. Voir Nicakor, t. iv, col. 1613.

    1. THÉODOTION##

THÉODOTION, traducteur de l’Ancien Testament hébreu en grec. Origène avait placé sa version dans ses Hexaples. Voir t. xv-xvi. Nous ne savons presque rien de sa personne. Le peu qui nous en est connu nous a été conservé par saint Irénée ; Cont. hser., III, xxi, 1 ; cf. t. vii, col. 946. Cf. Eusèbe, H. E., v, 8, t, xx, col. 452. Ceux qui sont venus après lui n’ont guère fait que reproduire ces maigres renseignements. Voir G. Williams, dans W. Smith et H. Wace, À dictionary of Christian biography, t. iv, 1887, p. 970-979. D’après saint Irénée, Théodotion était un prosélyte juif d’Ephèse ; d’après saint Jérôme, In Abac, iii, 11, t. xxv, col. 1326, un Ébionite, mais ce dernier Père, Prsef. in Dan., t. xxv, col. 493, dit : Danielem non juxta lxx interprètes sed juxta Theodotionem Ecclesias légère, gui utique post adventum Christi incredulus fuit, licet eum quidam dicunt ebionitam, qui altero génère Judœus est. Saint Épipliane, De mens.

et ponder., ii, t. xliii, col. 264, en fait un Marcionite du Pont qui passa au judaïsme, mais il ne paraît pas avoir été bien renseigné.

La date de la version de Théodotion est inconnue. Elle est antérieure à l’ouvrage de saint Irénée, Contra hsereses, qui fut composé avant 180 ou 189 ; elle est postérieure à la traduction d’Aquila, d’après tous les historiens, qui la placent au commencement ou à la fin du second quart du IIe siècle. Théodotion a donc traduit la Bible au plus tôt en 130, au plus tard en 189.

Le style de Théodotion n’a pas un caractère aussi marqué que celui d’Aquila et de Symmaque. II a conservé sans les traduire un plus grand nombre de mots hébreux que ces deux derniers et que les Septante : çE-f-fciX, Lev., xiii, 2 ; >.i<TyZa, Lev., XIII, 6 ; Bios)., Lev., xviii, 23 ; etc. Il a fait grand usage des versions grecques antérieures. — Les parties deutérocanoniques de Daniel, dans notre Vulgate, sont traduites de la version de Théodotion. Dan., iii, 91-100 ; xm-xiv.

La version du prophète Daniel par Théodotion est si supérieure à celle des Septante qu’elle a été acceptée de préférence par l’Église, dès les premiers temps du christianisme. C’est d’après lui qu’a été faite dans notre Vulgate la traduction de l’histoire de Susanne et de la fin du livre de Daniel. Il avait traduit aussi Baruch, la finde Job etlesparties de Jérémie qu’omettent les Septante. — Voir H. Hody, De Bibliorum textibus originalibus, versionibus grsecis et latinis, in-f", Oxford, 1705, p. 579-585.

    1. THÉODULPHE##

THÉODULPHE, Visigoth d’origine [Geta, Getulus, comme il se nomme dans ses poésies), naquit probablement dans la Septimanie, qui faisait alors partie du royaume des Visigoths ou Espagne. Cf. Theodulfl carmina, t. cv, col. 286. Chassé des environs de Narbonne par une invasion sarrasine, il vint en France, où il fut accueilli avec faveur par Charlemagne à cause de son savoir. Il devint évêque d’Orléans vers 787, et abbé de Fleury-sur-Loire en 798. Dans ce monastère et dans ceux de Saint-Aignan d’Orléans et de Saint-Liphard de Meung, il établit des écoles qui devinrent célèbres. Ses talentslittéraires et surtout poétiqueslui donnèrent grand crédit près de Charlemagne, qui en 798 l’envoya dans les régions méridionales de son empire en qualité de missus dominicus. Maissous Louis leDébonnaire, accusé d’avoir trempé dans la révolte de Bernard, roi d’Italie, neveu de l’empereur, ’il fut disgracié et relégué à Angers dans un monastère, en 817 ou 818. Il mourut le 18 septembre 821. Au point de vue biblique, Théodulphe est connu par sa récession’du texte de la Vulgate. On la trouve dans deux manuscrits primitifs ; le premier, connu sous, le nom de codex Mesmianus (Bibl. nationale, fol.lat.9380), paraît être l’original établi sous les yeux de Théodulphe et par ses soins ; le second, la Bible du Puy (conservée dans le trésor de la cathédrale), semble être la copie du précédent. « L’écriture de l’une et l’autre (Bible), dit Samuel Berger, est le chef-d’œuvre de la calligraphie du commencement du ixe siècle. Rien ne dépasse, comme finesse et comme élégance, cette gracieuse minuscule écrite, en plus de soixante feuillets de l’un comme de l’autre manuscrit, sur parchemin pourpré, en des traits déliés d’argent rehaussé d’or. » Dans le manuscrit de Mesmes (ainsi appelé parce qu’il a autrefois appartenu à la famille de Mesmes) « entre les lignes et sur les marges, on remarque un grand nombre de.corrections et de variantes d’une écriture plus fine que celle du manuscrit, mais certainement contemporaine. Les passages condamnés par le correcteur sont généralement ponctués, quelquefois barrés. » La Bible du Puy a beaucoup moins de corrections et de variantes marginales. Ces notes semblent de la même main que celle qui a écrit les variantes du manuscrit de Mesmes. Après ces indications exté-