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THEGLATHPHALASAR III — THELASSAR


pillage des Assyriens. Les années suivantes, 733 et 732, les deux principaux adversaires d’Achaz eurent leur tour : Damas tint jusqu’à la seconde campagne ; mais Phacée d’Israël succomba à la première attaque, le vainqueur envahit Bit-Humri, le territoire d’Amri, ainsi que les Assyriens appelaient ce pays, s’en empara, mentionnant spécialement Abilakka, Abelbeth-Maacha, à l’ouest de Dan ; IV Reg., ’xv, 29, y ajoute l’énumération : Aïon, Janoé, Cédés, Hazor, Galaad, la Galilée et toute la tribu de Nephthali dont les habitants furent transportés en Assyrie : ce qui est confirmé par le témoignage’des Annales, où nous lisons : « Bit-Humri… la totalité de ses habitants je transportai en Assyrie. Paqah leur roi ils renversèrent, et Ausi sur eux j’établis : je reçus d’eux en tribut dix talents d’or, (mille) talents d’argent… » Il s’agit d’événements mentionnés dans IV Reg., xv, 30, en ces termes : « Osée, fils d’Éla, conspira contre Phacée, fils de Romélie, lui tendit des embûches, le tua et régna à sa place la XXIIIe année de Joatham. » En 732, Damas eut son tour : toute la région fut mise au pillage, puis la capitale assiégée et forcée, Rasin mis à mort et 8000 de ses sujets déportés à Kir (Vulgate : Cyrenen), rapproché de l’Élam danslsaïe, XXII, 6, mais dont on ignore la situation exacte. C’est sans doute le début de cette campagne qui est raconté dans un fragment fort mutilé : « Damas, sa ville, j’assiégeai, comme un oiseau dans sa cage je l’enfermai. Ses plantations… qui étaient sans nombre, je les coupai sans en laisser une seule ; … la ville deHadara, l’habitation du père de Rasin… j’assiégeai et je pris 800 personnes avec leurs biens, leurs bœufs, leurs troupeaux, j’emmenai en captivité… seize districts de Damas comme une inondation je balayai… » Un préfet assyrien fut établi sur la nouvelle conquête, et Théglathphalasar y convoqua tous ses vassaux de l’Occident, afin de recevoir leur hommage et leur tribut : ses inscriptions en énumèrent vingt-cinq, au milieu desquels, outre les noms déjà connus, on retrouve Ya-u-ha-zi Yahu-daai, Achaz de Juda, entre Mitinti ou Mathan d’Ascalon et Kamos-mélek d’Édom. — De la sorte, l’ancienne suprématie de l’Egypte sur la Syrie était passée totalement aux mains des monarques assyriens. — Tranquille au nord et à l’occident, Théglathphalasar vit renaître les difficultés du côté de la Babylonie. Des troubles y avaient signalé la mort de Nabu-nazir, dont les successeurs Nabu-nadin-zira et Nabu-s’um-ukin ne firent que passer sur le trône ; en 732, Ukin-zira, l’un des chefs de ces tribus araméennes que Théglathphalasar avait combattues au commencement de son règne, s’empara du pouvoir et de la ville de Babylone. Sans lui donner le temps de s’y consolider, le monarque assyrien reparut, écrasant successivement toutes les tribus araméennes de Bit-Shilani, de Bit-Shaalli et autres. Ukin-zira abandonna Babylone et se réfugia dans le Bit-Amukkani, à Sapia, son lieu d’origine. Après une lutte assez longue, où tout fut ravagé comme de coutume, de 731 à 729, la ville succomba, Ukin-zira fut pris, et Babylone ouvrit ses portes : Théglathphalasar, suivant les rites anciens, « y prit les mains de Bel » et s’y fit proclamer roi de Sumer et d’Akkad ; sur ces enlrefaites, il reçut l’hommage des chefs des tribus de la Basse-Chaldée, spécialement celui de Mérodach-Baladan de Bit-Yàkin, qui devait plus tsrd s’emparer de la couronne babylonienne.

Dans le royaume nouvellement conquis, Théglathphalasar prit le nom de Pulu, conservé dans le canon royal babylonien et transcrit sous la forme Ilrâpoç dans le canon de Ptolémée, avec changement de I en r d’origine perse ; la Chronique babylonienne lui garde au contraire son nom assyrien : le texte hébreu a employé alternativement les deux formes, et même, dans le texte actuel de II Par., sans doute sous l’influence de IV Reg., xvi, 7-10, et IV Reg., xv, 19, on a superposé,

en deux leçons juxtaposées, les deux noms royaux : « Le Dieu d’Israël suscita l’esprit de Phul, roi d’Assyrie, et l’esprit de Théglathphalnasar, roi d’Assyrie, » qu’il faut interpréter : « l’esprit de Phul, c’est-à-dire de Théglathphalasar, roi d’Assyrie. » Il ne porta pas longtemps ce second sceptre, car sa mort arriva en 727, au mois de Tébeth : son fils Salmanasar IV (ou V) lui succéda. Comme tous les monarques assyriens, Théglathphalasar s’était bâti un palais, à Calach (Nimrud), à côté de ceux d’Assur-natsir-apal et de Salmanasar III : il en décrit la construction dans la tablette d’argile de Nimroud : les boiseries en étaient de cèdre, venant de l’Amanus ; il était enrichi d’ivoire et de métaux précieux, orné de bas-reliefs d’albâtre, surmontés d’une frise d’inscriptions ; malheureusement le palais fut ruiné peu après, et les matériaux utilisés par Asarhaddon ; les textes ont été brisés ou effacés par endroits, et il n’est pas facile de les rétablir dans leur ordre primitif ; de plus, lui-même, dans la tablette d’argile de Nimroud, énumère ses conquêtes dans l’ordre géographique et non pas dans l’ordre chronologique : on comprend dès lors les hésitations des assyriologues et des historiens quant à la suite des événements de ce règne glorieux. — G. Rawlinson, The five great monarchies, 1879, t. ii, p. 122-125, 129-135 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, les empires, p. 115-211 ; J. Menant, Annales des rois d’Assyrie, p. 137-148 : Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek, t. ii, p. 2-23 ; Schrader-Whitehouse, The cuneiform inscriptions and the Old Testament, 1885, t. i, p. xxxii, 208-257 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iii, p. 497-530 ; D. Phorme, Les pays bibliques et l’Assyrie, dans la Revue biblique, 1910, p. 189 ; Rodwell, dans Records of the past, 1° sér., t. v, p. 49-50 ; Strong, ibid., new scr., t. v, p. 115-128 ; Rost, Die Keilschrifttexte Tiglat-Pilesers Illnach den Papierabklatschen und Originalen des Brilischen Muséums, 20, Leipzig, 1893 ; The cuneiform inscriptions of the Western Asia, t. ii,

pi. 67 ; t. iii, pi. ix, x.

E. Pannier.
    1. THÉHEN##

THÉHEN (hébreu : Tahan ; Septante : Tavâyh troisième fils ou descendant d’Éphraïm. Num., xxvi, 35. La Vulgate écrit son nomThaan, I Par., vii, 25, et dans ce passageil est donné comme fils de Thalé, fils d’Éphraïm. Voir Thaan, col. 2135.

    1. THÉHÉNITES##

THÉHÉNITES (hébreu : hat-Tahânî ; Septante : 4 Tava/c), famille éphraïmite descendant de Théhen ou Thaan. Num., xxvi, 35.

    1. THEILE Karl Gottfried Wilhelm##

THEILE Karl Gottfried Wilhelm, théologien évangélique, né à Gross-Korbetha, près de Merseburg, le 25 février 1799, mort à Leipzig le 8 octobre 1854. Il fut professeur à Leipzig à partir de 1830. On a de lui, entre autres ouvrages, Commenlarius in Epistolam Jacobi, Leipzig, 1833 ; Polyglotlen-Bibel zum praktischen H andgebrauch : Die ganze heilige Schrift Alten und Neuen Testaments in ûbersichtliche Nebeneinanderstellung des Urtexles, der Septuaginta, Vulgata und Luther-Uebersetzung sotvie derwichtigsten Varianten der vornehmsten deutschen Uebersetzungen (publié avec R. Stier) ; Neues Testament, Bielefeld, in-8°, 18451846 ; Altes Testament, 3 in-8°, 1817.

    1. THÉLARSA##

THÉLARSA (hébreu : Tel Jiarsci’; collis siivse ; Septante : QaapïiTo ! ), ville de Babylonie, où habitaient, à la fin de la captivité, un certain nombre de Juifs qui ne purent pas établir leur généalogie, mais retournèrent en Palestine avec Zorobabel. I Esd., ii, 59 ; II Esd., vu, 61. Le site de cette localité est inconnu.

    1. THELASSAR##

THELASSAR, orthographe, dansla Vulgate, IV Reg., six, 12, de la ville qu’elle appelle Thalassar. Is., xxxvi, 12. Voir Thalassar, col. 2143.