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THÉCUE — THEGLATHPHALASAR III


Au milieu de ces maisons démolies, on remarque les restes d’une église chrétienne presque complètement détruite. — Au nord-est, et sur le point culminant de la colline, quelques pans de murs en pierres de taille paraissent être les débris d’une petite citadelle, bouleversée de fond en comble. — La ville était alimentée d’eau par une source et par de nombreuses citernes pratiquées dans le roc. Ces citernes, avec des magasins souterrains, des silos et des tombeaux, en sont les restes les plus anciens, car les constructions dont les vestiges recouvrent le sol appartiennent évidemment à une date bien moins reculée, cette petite cité ayant été rebâtie plusieurs fois et étant encore habitée à l’époque des croisades. » L’huile d’olive de Thécué passait autrefois pour la meilleure de la contrée et l’excellence de son miel était devenue proverbiale. La vie pastorale est encore florissante dans les environs de Thécué, comme au temps d’Amos et de saint Jérôme. On y élève de nombreux troupeaux de brebis et de chèvres, avec quelques bœufs. Quia humi arido atque arenoso nihil omnino frugum gignitur, dit saint Jérôme, Prol. in Amos, t. xxv, col. 990, cuncta sunt plena pastoribus, ut sterilitatem terrée compensent pecorum multitudine. Les environs de Thécué sont encore aujourd’hui ce qu’ils étaient autrefois.

    1. THÉCUÉN##

THÉCUÉN (hébreu : haf-Tegô’i ; Septante : 6 ©sxweîtïi « , é ©ex<i, à @exuive£tt| ;  ; Vulgate : Thecuites, Thecuitis, Thecuenus), originaire de Thécué ou habitant de cette ville. Joab se servit d’une femme de Thécué, distinguée par son adresse, afin d’obtenir de David le retour d’Absalom en Palestine après le meurtre d’Amnon. II Reg. (Sam.), xiv, 2-20. — Hira, xxiii, 6 ; I Par., xxvil, 9, ou Ira, XI, 28, un des braves de David, était de Thécué. — Des Thécuéns, Thecueni, travaillèrent à la reconstruction des murs de Jérusalem, du temps de Néhémie. II Esd., iii, 5, 27.

    1. THEGLATHPHALASAR III##

THEGLATHPHALASAR III (hébreu :-iDNbs-nb : ii,

Tiglat-piVésérf, altéré en iDjbs-rbin, Tïglath-pilnéser,

I Par., v, 6, 26 ; Septante : ©aXyaSipeXXâffap, ©oq-XadçaXvâffap, avec les variantes’AXYa6<peXXâ<rap, ©aXvaXipsX-Xdtaap, ©aXYaqpeXXâSap, ®ayvatpa ; ii<70ep, ©oeXYaëavàaap ; assyrien : | t]M ~]{ îB^, ] Mil ! Â tt], Tuklatapal-esarra ou Tukulti-abal-esarra, « ma confiance [est] le [dieuNin-eb] fils d’Esarra » ), roi d’Assyrie qui régna de 745 à 727, entre Assor-nirari IV et Salmanasar V ; de 731 à 727, il régna également en Babylonie sous le nom de bis, Pûl ; Septante, *oûX($oja), *aX<i/,

  • aX<iç ; "Vulgate, Phul ; assyrien Pu-lu ; canon de Ptolémée,

n<ôpoç. Ce prince (fig. 481), fut le premier des rois d’Assyrie dont la suzeraineté s’étendit sur le royaume de Juda, peut-être [sous Azarias, et sûrement sous Achaz, son fils. Il inaugura l’ère des lointaines conquêtes suivies de transplantations en masse des populationsconquises. Malheureusement le nombre des inscriptions retrouvées jusqu’ici ne paraît pas répondre à l’étendue des succès de Théglalhphalasar : le texte de ses annales formait la frise ou le couronnement des plaques sculptées qui recouvraient les murs de son palais, sur la partie ouest de la grande plate-forme de Calach (actuellement Nimrud, voir Chalé, t. ii, col. 510), sur le Tigre ; elles ont été arrachées de leur place primitive, dispersées sans ordre et utilisées pour la construction d’édifices plus récents ; quelques tablettes nous donnent en outre un résumé de ce règne ; la Chronique babylonienne nous instruit sur ses relations avec Babylone, et finalement sur la conquête de cette capitale ; enfin les listes des limu ou éponymes et des campagnes assyriennes nous permettent de fixer la chronologie des principaux événements de son règne. — À la fin du règne d’Assur-nirari, des troubles avaient éclaté dans la capitale, qui était alors

Calach ; au mois d’Airu (Iyyar), au jour xine, en l’an 745, Théglathphalasar monta sur le trône : dans les" inscriptions des tablettes où des annales, il omet, à la différence de la plupart des autres monarques assyriens, de nous donner sa généalogie : il n’était donc pas fils d’Assur-dan-il ni d’Assur-nirari, ses prédécesseurs ; les peuples voisins avaient profité des troubles survenus en Assyrie pour se fortifier ou s’étendre : le nouveau roi se hâta d’aller attaquer les plus menaçants ; l’année même de son accession au trône, il alla réduire en Babylonie les Arumu ou hordes araméennes qui s’y étaient cantonnés du nord au sud, sur les rives de l’Euphrate, du Tigre et jusqu’à la mer Inférieure : Nabunatsir, le Naëovairffâpoî du Canon de Ptolémée, y régnait alors : le texte de la Chronique babylonienne n’indique pas clairement si Théglathphalasar s’y rendit pour le combattre, ou pour le soutenir contre les Arumu : cette dernière opinion est celle de Hommel, Winckler et Maspero. Il traversa les villes renommées de Sippar, Nippur, Babylone, Borsippa, Kuta, Érech, offrant partout des sacrifices aux dieux du pays.

L’année suivante, 744, il fit une expédition ana mat Namri, c’est-à-dire dans les régions montagneuses qui, du nord-est de la Babylonie, s’élèvent jusqu’au pays des Mèdes : Théglathphalasar et ses généraux y pénétrèrent et en ramenèrent 60500 prisonniers et des troupeaux en nombre considérable. De 743 à 740, nous le voyons occupé dans les environs de la ville d’Arpad : c’était l’une des villes principales des Araméens de l’Ouest ; l’Arménien Sharduris essaya en vain de la secourir, il fut battu et perdit 73000 hommes, tués ou faits prisonniers, et la ville tomba au pouvoir des Assyriens. Les deux amnées suivantes, il étend et assure sa conquête en remontant encore plus au nord : c’est alors qu’il rencontre un roi Az-ri-ya-hu de Ya-u-di, qu’après G. Smith et Eb. Schrader la plupart des Assyriologues identifiaient avec Azarias, roi de Juda ; Oppert et Menant, sans admettre cette identification pour des raisons phonétiques et chronologiques d’ailleurs peu solides, le confondaient avec le fils de Tabéel, que Phacée et Razin voulaient substituer à Achaz, d’après Isaïe, vu ; actuellement, Maspero, le P. Scheil et le P. Dhorme, pour les raisons indiquées par Winckler, préfèrent y voir un prince de la Syrie septentrionale, d’une localité voisine de l’Amanus qui porte dans les inscriptions le nom de Yaudi ou Yôdi, >w, dans le district de Samalla. Il est certain que les localités mentionnées dans le passage le moins incomplet des Annales de Théglathphalasar sont des villes de la Syrie septentrionale, Uznu, Ziannu, Simirra, les pays de Baalsephon jusqu’à l’Amanus, Hadrach, Ellitarbi, Zitanu et Hamath : les inscriptions montrant qu’il s’y trouve aussi un pays de Yaudi, il semble assez naturel d’y retrouver le royaume de cet Azariyahu. D’autre part, il est certain qu’Azarias de Jérusalem vivait à cette époque, et l’on peut aisément souscrire jusqu’à nouvelle découverte aux conclusions de G. Smith et de Eb. Schrader ainsi résumées par M. Vigouroux : « À en juger par les fragments que nous avons cités, le royaume de Juda intervint alors pour la première fois dans les luttes contre l’Assyrie ; Azarias ou Ozias, roi de Jérusalem, l’un des plus belliqueux descendants de David, s’était allié, nous ne savons dans quel but, avec le roi de Hamath contre l’Assyrie, et le royaume de Hamath avait secoué le joug de Théglathphalasar III. Le monarque assyrien recouvra pied à pied ses conquêtes. Un des faits les plus mémorables de cette guerre fut la prise de Kullani, probablement la Calano ou Calno dont parle Isaïe, x, 9, en 738. Elle ouvrit au vainqueur les portes de la Syrie et il battit les forces confédérées, réunies sous le commandement d’Azarias, roi de Juda, que ses talents militaires avaient fait placer sans doute à la tête de la ligue. » La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iii, p. 617.