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PHARAON DE JOSEPH — PHARATHON


l’assentiment du Pharaon. Aux immigrants autorisés à s’y établir était. assignée la place qu’ils devaient habiter. Nous avons vu les Amou du tombeau de Khnumhotep demander à se fixer en Egypte. ïte^Schasou au temps de Menephtah ne pénètrent avec leurs troupeaux dans les pâturages laissés libres par le départ des Hébreux qu’avec l’autorisation des gardes qui veillaient à la frontière, et aussitôt le Pharaon en est prévenu. Anastasi VI, pi. vi, 4. Dans le traité entre le roi héthéen Khétasar et Ramsès II, les contractants s’engageaient réciproquement à se rendre les transfuges. Lig. 22-25, dans Records of the past, 1™ série, t. iv, p. 30. L'Égyptien Sinouhit réfugié chez lès tribus voisines du Sinaï ne peut rentrer en Egypte que sur l’invitation du Pharaon alors régnant. Maspero, Les contes, p. 71-73. Nous ne sommes donc pas surpris de voir le Pharaon de Joseph autoriser Jacob et sa famille à demeurer en Egypte et leur désigner un territoire, Gen., xlvii, 1-6, pas plus que nous ne serons surpris de voir Menephtah résister au départ des Israélites jusqu'à la dixième plaie. C. Lagier.

4. PHARAON DE L' (( OPPRESSION ». Exod., i, 10, etc. Voir Ramsès II.

5. PHARAON DE L’EXODE. Voir MENEPHTAH, t. IV, col. 955-957.

6. PHARAON (FILLE DU). — I Par., iv, 18. Dans une généalogie, il est question d’une fille de Pharaon : Bi autem filii Bethiee filise Pharaonis quam accepit Mered. Mered avait peut-être rendu de grands services au Pharaon. Dans l’histoire de l’Egypte, il n’est pas rare de voir le roi récompenser ses serviteurs en les mariant à l’une de ses nombreuses filles. Bethia serait-elle une fille de Ramsès II ? Convertie à son mariage, elle aurait

Teçu un nom nouveau, n’ru, Bîtyah, « la fille de Jéhovah », nom d’autant plus auguste que son rang était plus élevé. Voir Bethia, t. i, col. 1686 ; Judaïa, t. iii, col. 1778 ; Méred, t. iv, col. 996.

7. LE PHARAON CONTEMPORAIN DE DAVID. —

Quand l’armée de David battit les Iduméens, Àdad, de la race royale d’Edom chercha un refuge auprès du Pharaon. III Reg., xi, 15-22. Ce Pharaon était probablement Psousennès II. Voir Adad 3, t. i, col. 166.

8. LE PHARAON BEAU-PÈRE DE SALOMON. — Un

Pharaon donna à Salomon sa fille en mariage. III Reg., m, 1. Voir Salomon.

9. LE PHARAON DE JÉROBOAM ET DE ROBOAM.

— Voir Sésac. L'Écriture lui donne le titre de roi et non celui de Pharaon.

10. LE PHARAON ENNEMI D’ASA. — Il est appelé « roi d’Ethiopie », II Par., xiv, 9, mais il était sans doute aussi roi d’Egypte. Voir Zara.

11. LE PHARAON CONTEMPORAIN D’OSÉE, ROI D’ISRAËL. — Il est appelé roi d’Egypte. IV Reg., xvii, 4. Voir Sua.

12. LE PHARAON CONTEMPORAIN D'ÉZÉCHIAS,

ennemi de Sennachérib. Is., xxxvi, 6. Voir Tharaca.

13. LE PHARAON CONTEMPORAIN DE JOSIAS. —

Voir Néchao, col. 1547.

14. LE PHARAON CONTEMPORAIN DE SÉDÉCIAS,

dont il est question dans Jérémie et dans Ézéçhiel. Voir Éphrée, t. », col. 1882. C. Lagier.

    1. PHARATHON##

PHARATHON (hébreu : Pir'âfôn ; Septante : *ocpaôeiv ; Alexandrinus : « PpaaOwv), ville d'Éphraïm, patrie du juge Àbdon, fils d’IIlel, où il fot enseveli. Jud., xii, 13-15. De là fut aussi Banaïas, un des vaillants chefs de l’armée de" David. II Reg., xxiii, 30 ; 1 Par., xi, 31 ; xxvii, 14. Cette ville était bâtie sur la montagne d’Amalec. Voir Amalec, t. i, col. 427. Elle fut plus tard fortifiée, munie de murs élevés, de portes et de serrures, par Bacchide, général de l’armée d’Antochius. I Mach., ix, 50. Quelques commentateurs ont douté si la « pa8wvc des Machabées (Alexandrinus et Sinaiticus 2 :

  • apa6eûv ; Vulgate : Phara ; Josèphe, Ant. jud., XIII,

i, 3 : "PapaOti) était identique à la Pharathon des Juges, parce que les villes fortifiées par le général gréco-syrien sont attribuées à la Judée. Mais la phrase peut s’interpréter différemment : Il bâtit des villes fortes en Judée et [en outre] les forteresses de Jéricho, etc. ; ou bien la Judée est prise ici dans l’acception plus générale qui lui a été souvent attribuée de « pays d’Israël ». Thamnata et Thopo (Taphua [?]), citées en ce passage, n’appartiennent pas non plus à la province de Judée. Pharatha, d’après le rabbin Estôri ha-Parchi (xui 8 siècle), était située « à environ six heures de Sichem, à l’ouest déclinant un peu au sud et appelée Fer’a((â'. » Caflor va-Phérach, édit. Luncz, Jérusalem, 1897-1899, p. 288. Fer’atâ' est aujourd’hui un petit village de moins de deux cents habitants, à douze kilomètres environ à l’ouest-sud-ouest de Naplouse, l’ancienne Sichem. On s’y rend de cette ville par deux sentiers escarpés, difficiles et formant de nombreux détours ; et ce sont sans doute ces difficultés qui ont induit l'écrivain juif en erreur sur la distance réelle entre ces deux localités, car on ne peut contester qu’il ne désigne la même localité. Fer’atâ' s'élève sur une colline de 555 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer Méditerranée. Les belles pierres, régulièrement taillées que l’on voit dans les murs des habitations modernes ou que l’on trouve éparses aux alentours, attestent que le village actuel, s’il s’agit de Thamna d'Éphraïm, comme permet de le croire l’ordre des villes procédant du sud au nord, a succédé à une localité antique de quelque importance. On rencontre aussi des sarcophages en pierre de style grec et des tombes antiques. À sept ou huit cents mètres, au nord-est du village, un petit sanctuaire, musulman dédié à Youély Abou-Djoud est en grande vénération dans le pays. L’identification d’Estôri reproduite par le rabbin Jos. Schwarz, Tebuoth ha-'Arez, édit. Luncz, Jérusalem, 1900, p. 187, a été adoptée par Ed. Robinson, beue biblische Forschungen in Palâstina, Berlin, 1887, p. 175 ; Guérin, Samarie, t. ii, p. 179-180, et la plupart des palestinologues. Cl. R. Conder cependant identifie Far’affâ' avec Éptira, Jud., vi, 11, et propose de voir Pharathon dans Fir’aûn. The survey of Western Palestine, Memôirs, t. ii, p. 162-163, 164. Cf. Armstrong, Wilson et Conder, Names and places in the Old Testament, Londres, 1887, p. 137. Fir’aûn est un grand village de sept à huit cents habitants, situé à trois kilomètres au sud de Tûl-Karem, sur une des collines qui bordent)a plaine côtière méditerranéenne. Son nom procède sans doute de la même étymologie que Fer’atâ' ; mais tandis que celui-ci conserve la forme historique arabisée du nom de Fer’atôn, comme 'Anâtâ, par exemple, celle de 'Anafôt, on s’expliquerait difficilement comment contrairement au fait le plus constant dans la modification des noms anciens en Palestine, ce serait le t intermédiaire qui aurait disparu tout en laissant subsister la syllabe finale on. La Chronique samaritaine (XIIe siècle) connaît déjà le nom de Fer’atâ dans sa forme actuelle et en fait remonter l’origine à l'époque des Juges. Suivant un récit légendaire, le lieu aurait été ainsi appelé, de la racine fâra', parce que là, à l’occident du mont sacre de Garizim, les Israélites dissidents par