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TARTARE — TAUPE


    1. TARTARE##

TARTARE (Vulgate : tartarus), lieu situé dans les profondeurs de la terre où, selon la mythologie grecque et romaine, sont plongés les coupables en châtiment de leurs fautes. La Vulgate emploie ce mot, II Pet., ii, 4, dejectos in tartarum, là où le texte original grec porte le mot dérivé TocpTocpwo-a ; , « ayant précipité dans l’enfer (les anges rebelles) ». L’idée duTartare correspondait à celle de la géhenne ou de l’enfer. Voir Géhenne, t. iii, col. 155.

    1. TASHÊT##

TASHÊT ('al), locution qu’on lit dans le titre de plusieurs Psaumes : lvii (hébreu), 1 ; lviii, 1 ; lix, 1 ; lxxv, 1. La Vulgate l’a rendue tantôt par ne disperdas et tantôt par ne corrumpas. 'Al fasfyêt marque que l’on doit chanter le Psaume sur l’air connu désigné par ces mots. Voir Psaumes, col. 815.

    1. TATIEN##

TATIEN, écrivain chrétien du IIe siècle. Il était Assyrien d' » rigine, quoiqu’il soit qualifié de Syrien

450. — Jeune Égyptienne tatouée.

D’après Ed. W. Lane, Manners and Custqms of the modem

Egyptians, 2 in-12, Londres, 1837, t. i, p. 57.

par Clément d’Alexandrie et d’autres Pères. Il voyagea beaucoup et devint très versé dans la littérature grécoromaine ; dans ses œuvres, il ne cite pas moins de quatre-vingt-treize auteurs classiques. S'étant rendu à Rome, il y publia sa Cohortatio ad (ïrsecos, Aôyot 7upôç "EHriva : , où il se déclare un converti au christianisme. Il fut dans cette ville élève de saint Justin et, après la mort de ce dernier, il alla en Syrie où il enseigna les erreurs du gnosticisme. Son œuvre la plus célèbre est le Diatessaron ou Concorde des quatre Évangiles, EjotffÉXiov 8tà T£<j<rdip « )v. Cf. S. Irénée, Adv. User., i, xxviii, 1, t. vii, col. 690 ; Eusèbe, H. E., iv, 29, t. xx, col. 400 ; S. Jérôme, De vir. ill., xxix, t. xxiii, col. 645 ; dom Ceillier, Histoire des auteurs sacrés et ecclésiastiques, t. ii, p. 123 sq. ; R. Harris, Tatian and the fourth Gospel, dans Contemporary Review, décembre 1893. — Saint Éphrem avait commenté le Diatessaron. On en a retrouvé et publié une traduction arménienne, Evangelii concordantis expositio facta a S. Ephrsemo in latinum translata a J. B. Aucher, Mechitarista, Venise, 1877 ; Th. Zahn, Forschungen zur Geschichte des neutestamentlicken Kanons und der altkirchlichen Literatur. I. Tatian’s

Diatessaron, in-8°, Erlangen, 1881 ; A. Hjelt, Die altsyrische Evangelienûbersetzung und Tatians Diatessaron, besonders in ihrem gegenseitigen Verhâltniss, dans les Forschungen zur Geschichte des neutestamentlichen Kanons, in-8°, Leipzig, 1903, t. vii, 1.

    1. TATOUAGE##

TATOUAGE, dessins qu’on fait sur la peau d’un homme ou d’une femme, en y introduisant des matières colorantes (fig. 450). Le goût du tatouage est très ancien en Orient et y est toujours en usage. On rencontre encore en Palestine et en Egypte beaucoup de femmes tatouées, surtout dans le peuple. L’opération se fait sur les jeunes filles généralement à l'âge de cinq à six ans. On leur tatoue la figure, le front, les bras, la poitrine, les mains et les pieds au moyen d’aiguilles attachées ensemble, d’ordinaire au nombre de sept, et avec lesquelles on forme les dessins voulus en piquant la peau ; on introduit dans les piqûres un mélange de noir de fumée de bois ou d’huile et de lait de femme et au bout d’une semaine environ, avant que la peau soit guérie, on applique sur les piqûres une pâte de feuilles fraîches de rave blanche ou de trèfle, pilées, qui donne aux dessins qu’on a formés une couleur bleue ou verdâtre. La loi de Moïse interdit aux Hébreux le tatouage : Nonincidetis carnem vestram neque figuras aliquas aut stigmata (hébreu : qa'àqa', nota cuti incisa) facietis vobis. Lev., xix, 28. — Voir Thomson, The Land and the Book, p. 66 ; J. de Morgan, Recherches sur les origines de l’Egypte, in-4°, Paris, 1897, t. i, p. 56-57.

    1. TAUPE##

TAUPE (Septante : àarcaXa ? ; Vulgate : ialpa)^ petit mammifère insectivore. — La taupe (fig. 451) a

451. — Talpa vulgaris.

le corps cylindrique, couvert d’un poil court et fin, la têle allongée, terminée par une espèce de boutoir que soutient un os spécial, les membres antérieurs pourvus d’une main en forme de pelle, avec cinq ongles plats et tranchants, et les yeux extrêmement petits. La taupe se creuse des galeries sous terre, où elle vit isolément. Elle se nourrit de larves, de petits animaux et de racines, ce qui la rend à la fois utile et nuisible à la culture et la fait détruire à cause de ses méfaits apparents, bien compensés pourtant par ses services réels. — Les versions traduisent par « taupe » le mot finSéméf, qui est le nom du caméléon, rangé parmi les animaux impurs. Lev., xi, 30. Voir Caméléon, t. ii, coI. 90. Dans Isaïe, ii, 20, la Vulgate dit que les idoles ne sont que « des taupes et des chauves-souris ». Le mot « taupes » rend ici l’hébreu hâfarperât, Théodotion : 93cpçapu6, Septante : fiavatoç. L’animal ainsi désigné n’est pas la taupe ordinaire, talpa vulgaris ou europsea, qui ne se trouve pas en Palestine. D’autres espèces de taupes s’y rencontrent, mais elles vivent dans les terres arables et non dans les trous de rochers, comme le suppose le passage d’Isaïe. La hâfarpêrdh, de hâfar, « creuser », et perd ii, « rat », est probablement une sorte de rat du genre spalax, ou rat-taupe, qui appartient à l’ordre des rongeurs, se creuse aussi des galeries sous terre et ne vit que de racines. On trouve en Syrie le rat-taupe, spalax typhlus (fig. 452), qui ressemble assez à la taupe ordinaire, mais a plus de largeur, avec une longueur de 27 à 30 centi-