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PHARAON DE JOSEPH


ZeitschriftfûrdievlttestamentlicheWis$enschaft, t.xv, 1896, p. 330, etc. À cela on a fait deux réponses principales : — a) Les troupes de Ménephlah, si tant est qu’elles poussèrent jusqu’en Palestine, purent y trouver des Israélites, mais non ceux de l’Exode. Jacob en effet descendit en Egypte seulement avec ses fils et leur famille, au nombre de soixante-dix personnes, Gen., xlvi, 27 ; mais une partie de la tribu, de cette tribu qui avait déjà fourni à Abraham trois cent dix-huit hommes pour combattre Chodorlahomor, Gen., xiv, 14, resta au pays. D’autres Israélites durent revenir dans l’intervalle. Tout ce monde campait dans la région d’Hébron, autour du tombeau d’Abraham où Joseph avait ramené le corps de son père. Gen., l, 13. Pendant que les Israélites de Gessén poursuivaient leur marche au désert, c’est dans ce lieu de ralliement des groupes épars que Menephtah put écraser les Hébreux restés dans le pays ou revenus d’Egypte soit après la fin de la disette, soit lors du voyage de Josepli, soit à d’autres époques. Cf. Daressy, Bévue archéologique, 3° série, 1898, t. xxxiii, p. 262266. — b) « Il me semble, dit Edouard Naville, que nous avons là une allusion très courte au fait que l’Exode a eu lieu, » que nous avons aussi « la version égyptienne, ou plutôt le nom que les Égyptiens donnaient à cet

36. — Anneau (sceau) portant le nom d’Apapi I", le « bon roi Aaouserra, donnant la vie ». Le chaton, en stéatite vernissée dé vert, est taillé en forme de scarabée avec’une tête d’homme, et sertie dans une légère monture d’or. Sur la base du chaton est gravée en intaille et dans un cartouche le nom du roi. Un fil d’or fixe le chaton à la monture. D’après Newbervy, Scarafos, frontispice.

événement : l’anéantissement des Israélites. Je ne vois rien là qui aille à l’encontre de l’ancienne idée qui plaçait l’Exode au commencement du règne de Menephtah, c’est-à-dire peu avant le moment où la stèle a été gravée. Les Israélites étaient dans le désert marchant vers la Terre Promise… Pour les Égyptiens ils n’existaient plus, ils avaient disparu dans le désert et ils n’avaient laissé derrière eux aucune postériié. Cette explication me semble en harmonie avec le langage habituel des Pharaons. Dans la bouche du roi d’Egypte ou de ses écrivains officiels, la sortie des Israélites ne pouvait être que leur destruction ». Les dernières lignes de la stèle mentionnant les Israélites, dans Recueil des travaux, t. xx, 1898, p. 37. Cf. Revue égyptologique, t. ix, 1900, p. 111. Le Pharaon de Joseph était donc probablement Apapi II (fig. 36). Qu’il soit égyptianisé, il le montre par sa manière de faire. En effet :

2° Ce pharaon célèbre le jour de sa naissance. Gen., xl, 20. Les théogamies des temples, expression d’une tradition antique et commune à tous les Pharaons, nous disent de reste qu’un pareil jour devait être tout à la joie. Ne rappelait-il pas le jour où les déesses accoucheuses avaient reçu dans leurs bras le pharaon « dès l'œuf », le dieu nouveau-né, et l’avaient présenté à son père selon le sang, Ra ou Amon, tout le ciel étant dans la jubilation ? Cf. A. Moret, Du caractère religieux de la royauté pharaonique, 1902, p. 48-55, 66-67 ; Prisse d’Avennes, Monuments de l’Egypte, pi. xxi, lig. 3-4. Les Ptolémées, gardiens des croyances et des

coutumes pharaoniques, fêteront de même & le jour de la naissance du dieu bon s Épiphane, Pierre de Rosette, texte hiérogl. lig. 10, « la fête de la nouvelle' année — tx f&tiVkia — de Sa Majesté, » le dieu Évergète I CT. Décret de Canope, lig. 3. Et ces jours solennels sont une occasion de faveurs pour leurs sujets, Pierre de Rosette, lig. 47, comme pour l'échanson du Pharaon de Joseph, Gen, , xl, 21, comme pour les prisonniers à l’avènement de Ramsés IV, Maspero, Notes sur quelques points de grammaire et d’histoire, dans Recueil des travaux, t. ii, 1880, p. 115-117, ou ceux de la Pierre de Rosette, lig. 1 i. Ce dernier passage semble

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V*

37. — Aménothès, architecte sous Aménophis III, célèbre surtout dans la science des formules magiques et de ce chef devenu plus tard dieu ptolémaïque. Il était à ce double titre conseiller de son maître. — Musée du Caire. — Découvert & Karnak par M. Legrain en 1901.

exclure des faveurs certains coupables. Le grand panetier devait avoir à se reprocher un grand crime, car le Pharaon le condamne à la décapitation, comme Horemheb plus tard, à côté d’autres criminels châtiés moins sévèrement, condamnera au même supplice le receveur qui avait enlevé à un homme de peine la barque et le chargement qu’il convoyait pour le service d’un maître. Revue égyptologique, t. vlit, 1898, p. 120-121. Puis, en exemple, on suspendit à un gibet le cadavre du panetier, Gen., xl, 19, 22, comme fera Aménophis II pour sept chefs syriens révoltés, tués de sa main, et suspendus l’un aux murs de Napata, les autres aux murs de Thèbes. Maspero, Histoire ancienne, t. ii, p. 292. Cf. Capart, Note sur la décapitation en Egypte, dans Zeitschrift fur âgyptische Sprache, t. xxxvi, 1898, p. 125-126. Sur les plus anciens monuments de l’Egypte se trouvent des exemples de décapita-