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1993
1994
TAPHNÈS — TAPHUA


lieu la cérémonie décrite par Jérémie devant les chefs des fugitifs rassemblés sur la plate-forme et c’est là que Nabuchodonosor dressa sa tente royale. » Les pluies ont détérioré la plate-forme et en ont dénudé la surface de sorte que, quoiqu’elle ait près du palais de soixante à quatre-vingt-dix centimètres, elle est réduite en beaucoup d’endroits à quelques centimètres et a tout à fait disparu à l’angle nordouest.

La maison du pharaon a été détruite par le feu ; elle était au milieu d’un camp où l’on a retrouvé des pointes de flèches et de nombreux débris de poteries grecques et romaines. Dans les fondations du bâtiment central, on a découvert le nom de Psammétique I er, son fondateur. On n’a guère de traces de l’existence de Taphnès avant ce pharaon. Mais elle devint alors une localité importante, comme il ressort

416. — Sceau en bronze d’Ahmès.

D’après FI. Pétrie, Tanis, part, ii, Nebesheh (Am) and Defenneh

(Tahpanhes), in-4° Londres, 1888, part. II, pi. xli, fig. 76.

du livre de Jérémie qui la nomme, II, 16 ; xliv, 1 ; xlvi, 14, en la mettant au même rang que Memphis. Les poids qu’on a trouvés dans ces ruines attestent par leur nombre et leur variété qu’il y eut là un grand centre de commerce ; et sa position prés de la frontière la rendit un poste de défense qu’il fallut fortifier soigneusement contre les invasions. Hérodote, ii, 30, raconte que Psammétique avait établi une garnison à Daphné comme étant un des trois principaux postes de la frontière et que ce pharaon, ii, 154, avait formé un camp de soldats ioniens dans la région. C’est ! à ce qui explique comment les Juifs de Jérusalem allèrent y chercher un refuge, par crainte des représailles babyloniennes, après le meurtre de Godolias. Mais, comme l’avait prédit Jérémie, Nabuchodonosor, probablement dans sa seconde campagne en Egypte, racontée dans une inscription malheureusement mutilée (Schrader, KeilinschriftlicheBibllothek, t. iii, part. 2, p. 140-141), battit les troupes d’Amasis, vers 568 avant notre ère. Il dut s’enparer de la place forte de Taphnès et y dresser sa tente, selon la prophétie rapportée plus haut. S’il en est ainsi, l’oracle du même prophète contenu dans le chapitre xliv contre les Juifs établis en Egypte et nommément contre ceux qui habitaient Taphnès, ꝟ. 1, lequel date du règne d’Apriès ou Hophra, ꝟ. 30, est antérieur à celui du chapitre xliii, par suite d’une inversion chronologique dont le livre de Jérémie offre plusieurs exemples. Un autre chapitre, le XLVie, dont la date est inconnue, annonce aussi à Taphnès, ꝟ. 14, la campagne de Nabuchodonosor et le mal qu’il fera à l’Egypte. Ézéchiel, captif en Chaldée, parle aussi des campagnes de Nabuchodonosor contre l’Egypte et il

annonce spécialement les malheurs qui fondront sur Taphnès, xxx, 10, 18 :

Ainsi parle le Seigneur, Jéhovah :

Je ferai disparaître la multitude de l’Egypte,

Par la main de Nabuchodonosor, roi de Babylone…

A Taphnès le jour s’obscurcira

Quand j’y briserai le joug de l’Egypte

Et que l’orgueil de sa force y prendra fin

Un nuage la couvrira

Et ses Allés iront en captivité.

Taphnès est nommé dans le texte grec de Judith, I, 9, parmi les villes que Nabuchodonosor somma de se soumettre à sa puissance. La Vulgate n’en fait pas mention en cet endroit.— Hérodote raconte, ii, 30, que sous la domination perse, il y avait à Daphné une garnison persane. — Quelques commentateurs ont proposé, mais avec peu de vraisemblance, d’identifier Hanès, nommée par Isaïe, xxx, 4, avec Taphnès (voir Hanès, t. iii, col. 418), comme le fait de Targum et comme on le lit en marge sur un manuscrit hébreu, signalé par Rossi, codex 380. J. Knabenbauer, In Isaiam, 1887, t. i, p. 532-533. F. Vigouroux.

    1. TAPHSAR##

TAPHSAR (hébreu : tifsâr), mot assyrien que la Vulgate a pris pour un nom propre, mais qui doit se prendre pour un substantif commun, comme l’a lait la Vulgate avec raison dans le seul autre endroit de l’Écriture où on le retrouve, Nahum., iii, 17 ; elle traduit le pluriel par parvuli, en lui attachant le sens de tâf, dans ce prophète. L’étymologie de tifsâr est très obscure mais on s’accorde généralement aujourd’hui à lui donner le sens de chef militaire.

    1. TAPHUA##

TAPHUA, nom d’un Israélite,

d’une fontaine.

de deux villes et

1. TAPHUA (hébreu : Tappuâl}, « pomme, pommier » ; Septante : ©ampoyç), le second nommé des quatre fils d’Hébron, de la tribu de Juda et de la descendance de Caleb. I Par., ii, 43.

2. TAPHUA (Septante : Cod. Vat. : ’ATaçoOt ; Alex. : ®xf<po>), ville chananéenne, dont le roi fut vaincu par Josué. Jos., xii, 17. Elle est mentionnée entre Béthelet Opher. Or il est probable que Béthel ne représente pas ici l’ancienne Béthel-Luza d’Éphraïm, mais une ville du sud de la Palestine. Voir Béthel 2, t. i, col. 1680. D’autre part, Opher devait se trouver dans la tribu de Juda. VoirÛPHER 2, t. iv, col. 1828. Enfin si Taphua, qui est donné comme fils d’Hébron, I Par., ii, 43, est en réalité le nom d’une localité peuplée par des descendants d’Hébron, voir Hébron 2, t. iii, col. 554, nous sommes encore ramenés vers le midi. La cité chananéenne prise par Josué serait donc à chercher dans la contrée méridionale. Son site estinconnu. Il faut peut-être l’identifier avec la ville suivante, à moins qu’on ne l’assimile à Beththaphua. Jos., xv, 53. Voir Beththaphua, t. i,

col. 1750.

A. Legendre.

3. TAPHUA (Septante : Vat..’IXouftcJO ; Alex. : ’ASiot-Oasip. ), ville de la tribu de Juda. Jos., xv, 34. Elle appartient au premier groupe des villes de la Séphélah, dans lequel on distingue comme bien identifiées : Estaol = Eschu’a, à l’ouest de Jérusalem ; Saréa = Sara’a, au sud-ouest de la précédente ; Zanoé = Zânu’a, au sud ; Jérimoth = Yarmûk, au sud-ouest de Zânu’a, etc. C’est donc dans ces parages qu’il faudrait chercher Taphua. Aucun nom actuel cependant ne nous permet de l’y reconnaître. Les Septante ont omis ou déformé le nom hébreu, ou ils l’ont remplacé par un autre, Adiathaim. Cf. Jos., xv, 36. Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 156, 260, font de cette ville la cité chananéenne prise par Josué. Jos., xii, 17. Il est certain,