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1991
1992
TANTE — TAPHNÈS


Jochabed, dont il eut pour fils Aaron et Moïse. Exod., vi, 20. Ailleurs la qualité de tante n’est marquée qu’indirectement et par périphrase, comme pour Josaba qui sauva son neveu Joas de la fureur d’Athalie. IV Reg., xi, 2.

TAON. Voir Mouche, t. iv, col. 1325.

    1. TAPHETH##

TAPHETH (hébreu : Tâfap, « ornement » ; Septante : Te<pâ8), fille de Salomon et femme de Benabinadab, un des douze préfets de Salomon, chargé du district de Nephath-Dor. IV Reg., iv, 11.

1. TAPHNÈS (hébreu : Tahpenês ; Septante : ©énerva), belle-sœur de l’Iduméen Adad et femme d’un pharaon qui donna en mariage la sœur de sa propre femme à Adad, lorsque celui-ci s’était retiré à la cour d’Egypte, probablement dans le Delta. L’Egypte était alors divisée en plusieurs dynasties et par conséquent sa puissance était affaiblie. Le nom du pharaon auprès de qui Adad s’était réfugié ne peut être déterminé. — Les Septante, dans une addition au chapitre xii de III Rois, disent que Sésac donna pour femme à Jéroboam Ano, sœur de Thékémina. Quelle que puisse être la valeur de ce passage de la version grecque, il ne peut y être question, tant d’années après, d’une sœur de Taphnès, la femme du pharaon. Voir F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iii, p. 263.

2. TAPHNÈS, TAPHNIS (hébreu : Tahpanhes, Jer., xliii, 7, 8, 9, etc. ; fehafnehês, Ezech., xxx, 18 ; Septante zTaçvdcçiTaçvai’; Yulgate : Taphne, Taphnis), ville d’Egypte. Elle était située à la frontière orientale du Delta. Sa situation, longtemps inconnue, est maintenant fixée : c’est la Daphné des auteurs classiques ; aujourd’hui Tell Defnéh, souvent écrit Tell Defennéh, à 16 milles romains de Péluse. Murray’s Handbook for travellers in Egypt, 6e édit., Londres, 1880, p. 328. L’étymologie du nom est incertaine ; la dénomination actuelle parait provenir du grec. Ce n’est plus qu’un monceau désolé de ruines, à peu de distance des marais du lac Menzaléh, non loin du désert. Autrefois ce pays était au contraire une plaine cultivée et fertilisée par la branche pélusiaque du Nil, aujourd’hui obstruée. Ce qui rend Taphnés particulièrement intéressante, c’est qu’il y a eu une colonie sémitique dès l’époque de Jérémie (fig. 445). M. Flinders Pétrie a fait en 1886 sur l’emplacement de la ville ancienne, des fouilles dont il a rendu compte dans son livre, Nebesheh and Defennéh, Londres, 1888. Il y a là trois monceaux de ruines séparés les uns des autres par une distance qui varie d’un à trois ou quatre kilomètres. L’espace intermédiaire est couvert de débris de pierres et de poteries, avec des restes de fondations en briques ; un des monceaux paraît ptolémaïque et romain. Le troisième est entièrement composé d’un vaste amas de briques brûlées et noircies, restes d’un vaste édifice qui dominait au loin la plaine. En arrivant en ce lieu vers le soir, M. Pétrie vit ces ruines, se dressant dans les airs et tout empourprées par les feux du soleil couchant. Il apprit alors des habitants du pays, non sans surprise, qu’on désignait ce Tell sous le nom d’El-Kasr el-Bint el-Yahudi, « le Château de la fille du Juif ». Ayant fouillé les ruines et en particulier le Kasr ou forteresse, qui formait la partie pincipale, il constata que cet édifice avait été construit par Psammétique I er, vers 666 J3 665 avant J.-C, et il trouva dans une des chambres un sceau de bronze d’Ahmès (fig. 446). Mais sa découverte la plus intéressante est celle qu’il raconte en ces termes dans un extrait de son journal, publié par le Times, Pharaoh’s Bouse in Tahpanhes, 18 juin 1886 : « En dehors des bâtiments du Kasr, je découvre, au moyen de tranchées répétées, une surface d’environ

trente mètres de long sur dix-huit mètres de large, toute pavée en briques reposant sur le sable devant l’entrée de l’édifice, à l’angle oriental. La route faisait un coude entre les bâtiments et cette plate-forme. Cette plate-forme n’offre aucune trace de chambres et semble avoir été en plein air, afin de servir aux usages extérieurs, tels que chargement et arrangement d’objets divers, etc. C’est juste la place dont on a besoin pour la vie journalière et telle que se la ménagent les pauvres villageois eux-mêmes devant leurs maisons, où ils nivellent une couche de limon, après l’avoir battue, et l’entretiennent bien unie et bien propre. C’est une

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445. — Dieu sémitique de Taphnés. Musée du Caire.

D’après W. M. Miiller, Egyptological Researches, in-4°

Washington, 1906, pi. 40.

chose curieuse combien tout cela correspond exactement à l’aire en briques qui était placée à l’entrée de la maison du pharaon à Taphnès. Jer., xliii, 9. » Le prophète Jérémie avait été en effet emmené de vive force à Taphnès par les Juifs qui s’étaient enfuis de Jérusalem et il avait fait cette prophétie : « Prends de grosses pierres dans la main et cache-les, en présence des hommes de Juda, dans le mortier, dans la plateforme en briques qui est à l’entrée de la maison du pharaon à Taphnès, et dis-leur : Ainsi parle Jéhovah Sabaoth, Dieu d’Israël : Voici que j’enverrai et que je prendrai Nabuchodonosor, roi de Babylone, mon serviteur, et je placerai son trône sur ces pierres que j’ai cachées, et il dressera sa tente royale au-dessus d’elles et il viendra et il frappera l’Egypte. » Jer., xliii, 9-10. La Vulgate a traduit la plate-forme en briques par « la crypte qui est sous le mur de briques ». — « Cette plate-forme oamastaba, dit M. Pétrie, Nebesheh (Am) and Defennéh (Tahpanhes), p. 51, est, àne pas s’y méprendre, l’ouvrage en brique ou pavé qui est à Ventrée de la maison du pharaon à Tahpanhes. C’est là qu’eut