Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/1015

Cette page n’a pas encore été corrigée
1979
1980
TALON — TAMARIS


cellent pas sont le signe de la sécurité. Ps. xviii (xvii), 37 ; II Reg., xxii, 37. Les versions traduisent le mot du Psaume par ïjçvoç, vestigium, « trace ». C’est d’ailleurs le sens que prend parfois le mot « talon », à cause de l’empreinte qu’il laisse sur un sol meuble. Ps. lvi (lv), 7 ; Cant., i, 18. — Le prophète a de l’eau jusqu’à la plante des pieds, ’afsâyîm, que la Vulgate traduit par « talons ». Ezech., xlvii, 3. Les deux idées sont d’ailleurs connexes. La Vulgate met la « plante » pour les « pieds », Prov., vi, 28. La plante des pieds s’appelle kaf raglayim, « le creux des pieds », fJrj[ « x iroSôç, vestigium pedis, îyyoi toO noS(î{, pes. Deut., ii, 5 ; xi, 24 ; xxviii, 65 ; cf. Gen., viii, 9. L’expression mik-kaf raglayim ve’ad qôdqod, àra> ?x v0U Ç tûv woBûv êa> ; iî)ç xopuçr,

; , o plantapedis usque ad verticem, désigne le corps

— Tamaris syriaca.

tout entier. Deut., xxviii, 35 ; Job, ii, 7 ; Is., i, 6. — On a retrouvé des amulettes chananéennes fabriquées avec des talons humains. Gf. H. Vincent, Canaan, Paris,

1907, p. 176.

H. Lesêtre.
    1. TAMARIS ou TAMARISC##

TAMARIS ou TAMARISC (hébreu : ’êsél ; Septante : « poupa ; Vulgate : nemus), arbre aux longs rameaux étalés à feuilles menues.

I. Description. — Ces arbrisseaux à rameaux effilés et pourvus de feuilles écailleuses ont un port élégant comparable à celui des bruyères et des cyprès. Leurs fleurs très petites aussi sont réunies en panicules très ramifiées d’un rose plus ou moins vif. Chacune d’elles comprend un calice persistant à 4 ou 5 divisions alternant avec autant de pétales libres et des étamines en nombre double. L’ovaire supère et trigone se termine par un style à 3 stigmates dilatés, et contient à maturité plusieurs graines pourvues d’aigrette. La floraison qui se fait soit au printemps en grappes latérales portées par le vieux bois, soit dans la fin de l’été à l’extrémité des rameaux de l’année, permet d’y reconnaître deux séries. Toutes d’ailleurs habitent les sables arides et imprégnés de sel, près de la mer ou dans les dépressions du désert dont elles forment la

végétation la plus remarquable. En Palestine on les trouve surtout au pourtour de la mer Morte, sur les rives du Jourdain inférieur, ou le long du littoral méditerranéen.

Les espèces vernales sont le T. syriaca (fig. 436) à fleurs pentaméres et le T. tetragyna à 4 divisions florales. Le T. Jordanis pour ses inflorescences portées â la fois par le bois d’un an et par les pousses nouvelles forme la transition vers les espèces du second groupe. La plus importante parmi ces dernières est le T. mannifera, le Tarfa des Arabes, qui garde sa fraîcheur au milieu de l’aridité désertique, principalement au voisinage du Sinaï. Sous la piqûre d’une cochenille ses rameaux gonflés de sève exsudent un liquide qui se concrète en manne gommeuse d’un jaune sale, d’un goût agréable et aromatique. Le T.Nilotica d’Egypte en est très voisin et s’en distingue surtout par la teinte de son feuillage vert et non

-sT

1 0vV/.

437. Tamaris articulata.

glauque. On reconnaît enfin le T. articulata (fig. 437) à ses feuilles qui sont engainantes à la base. F. Hy.

II. Exégèse. — Le mot’êsél se présente trois fois dans la Bible. Dans Gen., xxi, 33, on voit Abraham planter un’êïél près du puits de Bersabée, et y invoquer le nom du Seigneur. C’est sous un’êSél, dans le haut-lieu, que se tient Saùl, à Gabaa, entouré de sa cour. I Reg., xxii, 6. Les os de Saül et de ses fils sont enterrés sous le’êSél de Jabès. I Reg., xxxi, 13. (Dans le passage parallèle, I Par., x, 12, sans doute par une méprise de copiste le’êSél est remplacé par un térébinthe, ’élâh.) Dans ces trois rencontres la Vulgate traduit’êSél par nemus, « un bois » ; les Septante ont rendu ce mot par ôépoupa, qui désigne proprement un champ, une terre cultivée, mais aussi un lieu planté d’arbres, un bois, et c’est sans doute dans ce dernier sens qu’il parait pris ici, sens suivi par la Vulgate. Aquila traduit par 8£- ; Spwva, et Symmaque, par çu-retav. Sous l’influence de ces traductions et des commentaires de’certains rabbins, Celsius, Hierobolanicon, t, i, p. 539, n’a voulu voir dans ce mot hébreu qu’un nom d’arbre en général, ou un bois. Mais son opinion est victorieusement combattue par J. D. Michaêlis, Supplementa ad lexica hebraica, Gœttingue, 1792, 1. 1, p. 134-136. II