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OURSE (GRANDE-) — OUTRE


port de Niebuhr, Beschreibung von Arabien, p. 114, est une indication qui suppose une tradition ancienne sur la valeur des termes hébreux’as et’ayîs. Dans Job, ix, 9, la Vulgate traduit’as par Arcturus, qui est une étoile de première grandeur, faisant partie de la constellation du Bouvier, voisine de la Grande-Ourse ; cette étoile se trouve d’ailleurs sur le prolongement des trois étoiles qui se détachent du rectangle de la Grande-Ourse, d’où son nom d"ApxTo£ipo< ; , « queue de l’Ourse. » Voir Arcturus, t. 1, col, 937. Dans l’autre passage de Job, xxxviii, 32, les versions traduisent’ayU par « étoile du soir », c’est-à-dire la planète Vénus, à laquelle on ne peut attribuer des « fdles ». Dans le langage populaire, les deux Ourses se nomment le Grand-Chariot et le Petit-Chariot, appellation qui se justifie par la forme des constellations, comme celle de « litière », adoptée par les Arabes. Pour les Égyptiens, la Grande-Ourse représentait la cuisse postérieure du bœuf, masypit, et c’est Sous cette forme qu’ils la figuraient, posée sur le bord septentrional de l’horizon (fig. 505). Elle est en

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505. — La Grande-Ourse figurée chez les Égyptiens. D’après Dumichen, Résultats, t. ii, pi. 39.

chaînée à l’hippopotame, qu’on identifie avec la constellation du Dragon et d’autres étoiles environnantes. Biot, Sur les restes de l’ancienne Uranographie égyptienne, p. 51, dans le Journal des savants, 1854, a confirmé l’identité de la Cuisse égyptienne et de la Grande-Ourse précédemment découverte par Lepsius, Einleitung zvr Chronologie der Aegypter, Leipzig, 1848, p. 184. Aujourd’hui encore les Bédouins des Pyramides appellent er-Rigl, « la cuisse, » la constellation que les anciens Égyptiens appelaient du même nom. Cf. Brugsch, Die

Aegyptologie, Leipzig, 1891, p. 343.

H. Lesêtre.
    1. OUTRAGE##

OUTRAGE (hébreu : herpâh, kelimmâh, qâlôn ; Septante : âtip-to, àve18 ! ff(i(5 « , û6pt ;  ; Vulgate : contumelia ignominia, injuria, opprobrium), insulte qui dépasse les bornes, en paroles ou en actes. — 1° Dans l’Ancien Testament, la Sainte Écriture signale les outrages infligés à Dina, fille de Jacob, par Sichem, Gen., xxxiv, 25 : à Joseph par la femme de Putiphar, Gen., xxxix, 1220 ; à Job par sa femme, Job, i, 9, ses amis, Job, iv, 211 ; xi, 2-12, etc., et ses ennemis, Job, Xvi, 11 ; à David par Nabal, I Reg., xxv, 10, 11, et Séméi, II Reg., xvi, 5-12 ; à Urie par David, II Reg., xi, 3-13 ; à Thamar par Amnon, II Reg., xiii, 10-17 ; aux habitants de Jérusalem par l’échanson assyrien, II Reg., xviii, 19-35 ; à Jérémie par ses ennemis, Jer., xi, 19-21 ; xx, 1-3 ; xxvi, 7-11 ; xxxviii, 4-6 ; aux Israélites par leurs voisins hostiles ou jaloux, Ps. lxxix (lxxviii), 12 ; Jer., li, 51 ; Ezech., xxxv, 12 ; aux justes par les méchants. Prov., xxii, 10 ; Sap., ii, 10-20 ; Ps. lxix (lxviii), 10 ; Lam., iii, 30. Le juif Razis, renommé pour sa grande bienfaisance, se tua de la manière la plus tragique plutôt que de subir les outrages dont le menaçait Nicanor. III Mach., xiv, 7-46. — 2° Dans le Nouveau Testament, Notre-Seigneur est l’objet de nombreux outrages, de la part des gens de Nazareth, Luc, iv, 28-29 ; de ses propres parents, Marc, iii, 21 ; des Samaritains, Luc, ix, 53 ; des pharisiens, Matth., xii, 24 ; Marc, iii, 22 ; Luc, xi, 15 ; cf.

Luc, xr, 45 ; des Juifs et des scribes de Jérusalem, Joa. r v, 16 ; vii, 30 ; viii, 48, 59 ; x, 20, 39 ; Marc, xi, 18 ; Luc, xix, 47 ; Matth., xxi, 40 ; Marc, xii, 12 ; Luc, xx, 19, et, pendant sa passion, de la part de ceux qui l’arrêtent au jardin de Gethsémani, Matth., xxvi, 50-55 > Marc, xiv, 46. 48 ; Luc, xxii, 52 ; Joa., xviii, 12 ; du valet de Caïphe, Joa., xviii, 22 ; des valets des grandsprêtres, Matth., xxvi, 67, 68 ; Marc, xiv s 65 ; Luc, xxir, 63, 65 ; des Juifs devant Pilate, Luc, xxiii, 2, 5 ; Joa., xviii, 30 ; d’Hérode, Luc, xxiii, 11 ; des Juifs lui préférant Barabbas, Matth., xxvii, 21-23 ; Marc, xx, 13, 14 ; Luc, xxiii, 18, 21-23 ; Joa., xviii, 40 ; des soldats de Pilate, Matth., xxvii, 26-29 ; Marc, xv, 16-19 ; Joa., xix, 1-3 ; des Juifs et des larrons à la croix, Matth., xxvii, 39-44 ; Marc, xv, 29-32 ; Luc, xxiii, 35-39, et, même après sa mort, des membres du sanhédrin. Matth., xxvii, 63. Notre-Seigneur lui-même avait parlé des outrages infligés aux serviteurs du père de famille par lea invités aux noces, Matth., xxii, 6 ; Marc, xii, 4, et par les vignerons homicides. Luc, xx, 11. Il avait aussi annoncé à ses Apôtres les outrages qu’ils auraient à subir à cause de lui. Matth., xxiv, 9 ; Marc, xiii, 9 ; Luc, xxi, 12-17 ; Joa., xvi, 2. Les Apôtres les endurèrent avec joie. Act., v, 41. Saint Paul en eut sa large part. Act., xiv, 5 ; II Cor., xii, 10 ; I Thess., ii, 2. Tous les chrétiens y sont exposés. Heb., x, 33.

H. Lesêtre.
    1. OUTRE##

OUTRE (hébreu : ’ôb, hêmét, n’ôd, nêbél ; Septante ; àaxôç, et deux fois véëeX, reproduction phonétique du

506. — Femme battant le beurre dans une outre. D’après H. S. Osboræ Palestine past and présent, p. 441.

mot hébreu ; Vulgate : uter), récipient fait avec une peau de bête. — L’outre est destinée à contenir différents liquides, et même de l’air. 1° L’eau. Telle est l’outre dont Abraham pourvut Agar, quand il la chassa au désert. Gen., xxi, 14, 15, 19. Les Gabaonites, pour se présenter à Josué, se munirent de vieilles outres, afin de simuler un long voyage. Jos., ix, 4, 13. Voir t. ii, fig. 341, col. 963, un enfant assyrien buvant à une outre qu’on lui tend. Au figuré, Job, xxxviii, .37, compare les nuages à des outres qui versent la pluie. Les Psalmistes disent que Dieu rassemble les eaux de la