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OTHONIEL — OUBLI


fils de Cénez et jeune frère de Caleb que dans un sens large, par conséquent cousin de Caleb et d’Axa et, par son âge, plus rapproche de celle-ci que de son père. Les Septante voient en Gênez un frère de Caleb, ro80vtr|X uiô{ Kevèî ; àêeXipoO XiXeê, ce qui supposerait deux Cénez, l’un ancêtre patronymique et l’autre, frère de Caleb et père d’Othoniel ; ce dernier serait alors le propre neveu de Caleb et le cousin germain d’Axa. Le texte hébreu se prête à l’un et à l’autre sens ; il ne peut par conséquent servira élucider la difficulté. Cf. F. de Hummelauer, In libr. Judicum et Ruth, Paris, 1888, p. 45. Quelle que soit la solution adoptée, il est certain qu’Othoniel était cousin d’Axa ; il pouvait même être cousin germain sans que la Loi mît opposition à son mariage. — Après la mort de Josué, les Israélites de la génération qui n’avait pas vu les merveilles de l’entrée en Chanaan et de la conquête du pays, oublièrent Jéhovah et se mirent à adorer les Baals et les Astartés des Chananéens qui les entouraient. Mal leur en prit, car, pour leur châtiment, Jéhovah les laissa opprimer par les peuples dont ils partageaient l’idolâtrie. Jud., ii, 10m, 6. Durant la vie d’Othoniel, assez peu d’années par conséquent après la mort de Josué et de Caleb, un roi de Mésopotamie, Chusan-Rasathaïm, descendit jusqu’en Palestine, battit les Israélites et leur imposa un tribut. Cf. Josèphe, Ant. jud-, V, iii, 2. Ce roi n’est encore connu que par la Bible ; les documents cunéiformes n’ont rien révélé à son sujet. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iii, p. 96. La sujétion des Israélites dura huit ans, au bout desquels ils se tournèrent vers Jéhovah, comme vers leur Dieu unique, et lui demandèrent secours. L’esprit de Jéhovah vint alors sur Othoniel, qui jugea Israël et marcha à la guerre, ce qui signifie que, sur l’inspiration de Dieu, l’ancien conquérant de Cariath-Sépher prit le commandement des guerriers Israélites et commença la campagne contre les oppresseurs. Josèphe, loc. cit., suppose qu’Othoniel mit à mort la garnison laisée par ChusanRasathaïm et qu'à l’aide des partisans nombreux qui se rangèrent sous ses ordres à la suite de ce premier exploit, il put faire face au roi mésopotamien, accouru pour maintenir sa suzeraineté, le battît et le força à regagner l’Euphrate. L’auteur sacré ne dit rien ni sur le genre d’oppression que Chusan-Rasathaïm exerçait contre Israël, ni sur la manière dont Othoniel entreprit et mena sa campagne victorieuse. En somme, les Israélites furent délivrés du joug étranger ; la tranquillité régna ensuite dans leur pays pendant quarante ans et Othoniel mourut. Jud., iii, 7-11. Ces événements se passèrent vers 1409-1400 avant Jésus-Christ, c’est-à-dire à une époque où les rois d’Assyrie, n’ayant rien à craindre des rois de Babylonie avec lesquels ils avaient fait alliance, pouvaient impunément pousser leurs pointes dans les pays du sud-ouest. Voir Assyrie, t. î, col. 1165. H. Lesètbe.

    1. OTTOBONIANUS##

OTTOBONIANUS (CODEX). - I. Le manuscrit cursif du Vatican coté Ottoboni grec 298 doit sa célébrité au fait qu’il est le seul témoin grec du Comma Joanneum (I Joa., v, 7) ; car le Ravianus de (Berlin, copié au xvi 8 ou au xvii° siècle sur la Polyglotte d’Alcala, le Neapolitinus (Bibliot. Kaz. II, Aa, 7), où le verset est ajouté en marge d’une main du xvii c siècle, et le Montforlianus de Dublin (Trinity Coll., G. 97), fabriqué au xvr siècle pour relever le défi d’Erasme, ne comptent pas et n’auraient jamais dû compter. C’est un petit in-12 (0, 171 X 0, 421) du xv « siècle, ayant 263 feuillets a deux, colonnes de 27 lignes et contenant les Actes, les Épîtres catholiques et celles de saint Paul. Gregory et Scrivener le-désignent par les numéros 162 a " 200p m1, von Soden par le sigle « 460. — Il est grec-latin ou plutôt latin-grec, le latin ayant été écrit d’abord à gauche de chaque page et le grec ajouté après

coup et trop souvent accommodé au latin. On s’en fera une idée par ces deux exemples du ꝟ. 120 recto :

Ignoratis fres qa qcqe baplizati sum. + Côse pulti en sum eu illo p

+ î i îhûï

morte ipsius

baptizati

sumus

(note marginale)

'A-yvosîTE kSeXipoi ûti Saot

eoaTrria-ôïjfxev. + çvve TàçT|[iev oîiv aÙTâ) 8tà toû

+ eiç yy tv etç tov IjàvaTov aÛTou

iëxizri

o8lf)|J.EV.

(note marginale)

Et quelques lignes plus bas avec renvoi à la marge inférieure :

ïïlt nô Iviamus peêc U jj.t|xéti SovXe-jeiv T^aq t§

Si ë morlui sum cù XPo

U q enî mortuuse justiûeat 5 a peccato.

[âjj. « p U Et 8È à-rreftàvoiiEv tuv yw

Un pareil codex n’a pour le grec aucune valeur critique et il ne méritait pas l’honneur que lui fit le cardinal Wiseman en reproduisant en fac-similé le passage qui contient le verset des trois témoins célestes, ꝟ. 105 verso :

ritas. Quia très sunt qui testimoniû dàt in cœlo. pat. vbu et sp ses

et hii très unù sût. Et très sût qui testimoniû dant ï tra. sps. aqua et

sanguis. Si testimoniû

Tjta. "O-ct rpeiî eîstv ot [iap-rypoOvcEç âîro toj ovvoO 7tTip, X<5foç xai rcv «  [âftov

xai ol tpEÏç tl( tô l’v sia-t xocl Tpsîç EÎaiv oi [j.apTupo0vT&c aizb TTjç vr ( ç*TO 7CV3 to xiSwp [x «  to at[ia. Et-ct]v (jtotp-cuptav

On savait déjà que les codex bilingues sont très sujets à caution ; tantôt c’est le latin qui est modifié d’après le grec, tantôt le grec d’après le latin. L’Ottobonianus 258 nous offre de nombreux exemples du premier phénomène ; car le grec avait été écrit tout d’abord à l’intérieur des pages, attendant le latin qui a été naturellement calqué sur le grec. En voici un exemple caractéristique :

Kai to irva êarcv xo [xocpTvEt spse qui testificatur

[poûv Sti to irva èortv r àXiîŒta - qm spse veritas. Qm très

[oit TpEt ; eï<7tv ol fj.qpT^poùvTst to sut qui testimoniû dât. sps

[itVCt TO

GSdjp xai tô alfia - xoù oi aqua et sanguis. et hii [TpEt ; s ! ? [très unû

h elaiv’ei Trjv [locpîupt’av sût. Si testimoniû

Au Xiv s. — car VOttob. 258 (Gregory-Scrivener : 161* a, 198<-"> 1 69^" c, von Soden a 400) est de la fin du XIVe s. — presque tous les textes latins avaient le Comma Joanneum et la variante singulière quoniam Spiritus est veritas ne peut guère dériver que du grec.

F. Pbat.

    1. OUBLI##

OUBLI (hébreu : neSîyàh, de ndsâh, « oublier^ ; » Septante, une fois : ÈitiXr)iT[j.ov’r 1, Eccli., xi, 27 (29) ; S. Pierre, II, i, 9, une fois : Xt, 6ï) ; Vulgate : oblivio) manque de mémoire sur un point donné.

1° Au sens littéral. — La Loi dispose que celui qui a oublié une gerbe dans son champ doit la laisser pour les malheureux. Deut., xxiv, 19. Le chef des échansons oublia Joseph dans sa prison. Gen., XL, 23. Les Apôtres oublièrent de se munir de pain avant de traverser le lac. Matth., xvi, 5 ; Marc, viii, 14. La mort fait qu’on est bien vite oublié. Eccle., ii, 16 ; viii, 10 ; rx, 5 ; Sap., ii,