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1905

OSA.ÏAS

OSEE

1906

2 et 3. OSAlAS (Septante : Maaua-aç). Ce nom se lit deux fois dans Jérémie, xlii, 1, et xliii, 2, la première fois comme celui du père de Jézonias et la seconde, comme celui du père d’Azarias. Il est probable qu’il désigne les deux fois le mêm& personnage. Les Septante appellent son fils’AÇapîaç dans les deux passages. Voir Azarias 29, t. i, col. 1302, et Jézonias 1, t. iii, col. 1537.

OSÉE (hébreu : yiirin, Hôséa’; [Jéhovah] sauve, délivre ; c’est à tort que quelques bébraïsants ont regardé ce mot comme un impératif hiphil, qui signifierait : Sauve ! Septante : ’Q<tï]I, et c’est de là que vient la forme latine Osée), première forme du nom de Josué qui introduisit les Hébreux dans la Terre Promise, et nom de quatre autres israélites.

1. OSÉE, forme primitive du nom de Josué, qu’on lit Num., xiii, 9 (hébreu, 8) ; Septante : AùotJ, et Deut., xxxii, 44, dans le texte hébreu (Septante : ’Itjtroûç ; Vulgate : Josue). Moïse, Num., xiii, 17 (hébreu, 16), lorsqu’il l’envoya avec les autres explorateurs en Palestine, « appela Osée, HôSê’a, fils de Nuri, Josué, YehôsuV, » par l’addition expresse du nom divin au radical de son nom. Voir Josué, t. iii, col. 1684.

2. OSÉE (hébreu : HôSêa’; Septante : ’Qaï]é ; Vulgate : Osée), le dernier roi d’Israël (730-722). Osée était fils d’un certain Éla, d’ailleurs inconnu. Lorsque le roi d’Assyrie, Théglafhphalasar III, se fut emparé d’une grande partie du royaume d’Israël et eut transporté sur les rives-de l’Euphrate les anciens habitants du pays qu’il venait de conquérir, Osée ourdit une conspiration contre le roi de Samarie, Phacée, le mit à mort et régna à sa place. Ceci suppose qu’Osée occupait dans le royaume une situation en vue, qui lui permettait de rallier à sa cause d’assez nombreux partisans. IV Reg., xv, 29, 30. Il ; flt le mal, comme ses prédécesseurs, sans pourtant aller aussi loin qu’eux. IV Reg., xvii, 2. En Assyrie, Salmanasâr V avait succédé à Théglafhphalasar. Soit pour affirmer sa suzeraineté au commencement de son règne, soit pour réprimer une tentative d’indépendance de la part d’Osée, le nouveau monarque assyrien fit une première campagne contre le roi d’Israël et l’assujettit à lui payer le tribut. IV Reg., xvii, 3. Salmanasâr régna de 727 à 722. Ce serait donc seulement la troisième année de son règne qu’Osée aurait été rappelé à l’ordre par le roi d’Assyrie. Cependant une inscription de Théglafhphalasar suppose que déjà le roi d’Israël avait eu affaire à ce dernier. Il y est dit :  : « La terre de la maison d’Omri…, ses principaux habitants, leurs biens, je transportai en Assyrie. Phacée, leur roi, ils frappèrent ; je mis à sa place Osée, A-u-H ; je reçus d’eux dix talents d’or, mille talents d’argent… » Cf. Schrader, Die Keilinschriften unddas A. T., Giessen, 1872, p. 145, 150 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iii, p. 523. La Bible ne dit rien de cette intervention de Théglathphalasar pour confirmer la royauté d’Osée et l’assujettir au tribut ; d’autre part, nous ne possédons pas d’inscriptions historiques de Salmanasâr. Ce n’est que par IV Reg., xvii, 3-5, que nous connaissons ses deux campagnes contre Israël. Le tribut qu’il avait imposé aux Israélites leur paraissait d’autant plus lourd que le royaume de Samarie était plus restreint, à la suite des campagnes précédentes, et ne comprenait plus guère que les tribus centrales d’Ephraïm et de Manassé. Trop faibles pour assurer leur délivrance par eux-mêmes, les sujets d’Osée tournèrent les yeux du côté de l’Egypte, le seul pays que n’eût pas encore entamé la puissance assyrienne. Osée envoya donc des messagers à Sua, roi éthiopien, qui devint roi de toute l’Egypte en 725, sous le nom de Schabak. Voir Sua. Celui-ci n’était sans doute pas

en mesure d’entrer de suite en campagne ; aussi Osée ne se proposait-il de secouer le joug qu’au moment opportun. Mais Salmanasâr ne lui laissa pas le temps de profiter de son alliance. Il apparut soudain en Samarie, se saisit d’Osée et le fit jeter dans une prison, gn Assyrie où il le relégua. IV Reg., xvii, 4. Il commença ensuite, contre la ville même de Samarie, un siège qui devait durer trois ans. À partir de sa capture, Osée ne reparut plus ; les inscriptions ne font de lui aucune mention. Le dernier roi d’Israël s’éteignit ainsi, en exil,

dans la misère et l’oubli.

H. Lesêtre.

3. OSÉE (Septante : ’Q<ri)), fils d’Ozaziu, chef de la tribu d’Ephraïm sous le règne de David. I Par., xxvii, 20.

4. OSÉE (Septante : ’Qa^i), un des chefs (ra’sîm) du peuple, qui signèrent l’alliance avec Dieu du temps de Néhémie. II Esd., x, 23.

5. OSÉE, le premier des petits prophètes, entre Ézéchiel et Joël dans la Bible hébraïque, entre l’Ecclésiastique et Amos dans l’édition sixtine des Septante, entre Daniel et Joël dans la Vulgate latine.

I. Origine et pairie d’Osée. — Le prophète nous apprend lui-même, i, 1, qu’il était fils de B"’éri (>nt « ) ; mais on ne sait absolument rien de ce personnage, identifié à tort par quelques anciens rabbins (luchasin, fol. 12 a), sans autre motif que la ressemblance du nom, k Be’érah (msa), prince de la tribu de Ruben, qui fut emmené captif en Assyrie par Théglathphalasar. Cf. I Par., v, 6. Il faut regarder comme plus arbitraire encore une autre opinion rabbinique citée par Nicolas de Lyre, In Ose., i, 1, d’après laquelle Beéri aurait été lui-même prophète, en vertu du principe suivant : flabent. .. Hebrsei pro régula quod, cum in principio alvcujus prophétie patris nomen exprimitur, prophetam fuisse intelligitur. Divers écrivains juifs vont même jusqu’à attribuer à Beéri l’oracle Is., viii, 19-20.

Suivant une ancienne tradition, qui n’est cependant pas certaine, Osée aurait appartenu à la tribu d’Issachar. Saint Jérôme, }. c, le fait naître à Bethsamès, ville de cette tribu, Jos., xix, 22 ; mais saint Isidore de Séville, De vita et obitu sanct., xli, 3, t. lxxxiii, col. 144, lui donne pour berceau une autre localité demeurée inconnue, qu’il nomme Bélémoth (Balamon, ou Belamon, d’après une variante de Pseudo-Dorothée, De prophetis, c. i). Voir Patr. gr., t. xcil, col. 364. Voir aussi S. Éphrem, Opéra syr., t. ii, p. 234, et Pseudo-Épiphane, De vitis prophet., 11, t. xliii, col. 406.

Du moins, une étude attentive du livre rend à peu près indubitable le sentiment, très général aujourd’hui, d’après lequel le prophète Osée aurait été citoyen du royaume des dix tribus, dont faisait d’ailleurs partie la tribu d’Issachar. — En effet, 1° comme l’ont remarqué plusieurs habiles hébraïsants (voir en particulier Kônig, Einleitnng in das Alt. Test., Bonn, 1893, p. 311 ; F. Keil, Lehrbuch der hist.-krit. Einleitung, 2e édit., p. 276 ; A. Scholtz, Commentar zu Hoseas, p. xxviii), son style a parfois une saveur araméenne, qui rappelle le langagede la Palestine septentrionale. C’est ainsi qu’il emploiele p, sin, ou le d, samech, au lieu du sf, schin, cf. Ose., ii, 8 ; viii, 4 ; ix, 12, et aussi Jud., xii, 6 ; le mode causatif fiphil, au lieu de V hiphil ordinaire, Ose., xi, 3 : tirgalti ; l’aspiration très douce ii, à la place du ii, Ose., xiii, 15 ; des formes rares ou anormales, cotnmenni >, v, 13, nsn, vi, 9, noatf, viii, 16, tfisp, rx, 6, osp xii, ’14, nm xiii, 1, >nn, xiri, 14, etc. — 2° La manière dont Osée mentionne les localités du royaume schismatique du nord montre que la topographie de cette région lui était particulièrement familière. En fait, , la plupart de celles qu’il a l’occasion de citer apparte-