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ORTIE

OS

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Les Septante ne peuvent être d’aucun secours pour découvrir la nature de cette herbe. Dans Prov., xxiv, 31, ils rendent par des verbes les deux noms de plante ; dans Osée, ix, 6, ils emploient le terme général 5Xe8poç, ruine ; dans Isaïe ils comprennent sous la formule axavOiva ?u"X « les trois termes hébreux, sirim, « épines, » qimoS et hoah, « ] chardon. » Au contraire la Vulgate traduit constamment par urtica, « ortie. i> Il est vrai qu’elle le met à tort dans un autre endroit, Is., lv, 13, pour rendre le mot sirpad. Les anciens commentateurs sont en général d’accord pour voir dans le qimos, l’ortie, 0. Celsius, Hierobotanicon, in-8°, Amsterdam, 1748, t. il* p, 207, et c’est à bon droit. Le qimos est présenté comme une des mauvaises herbes qui poussent dans les ruines et sont le signe d’une terre abandonnée. Is., xxxiv, 13 ; Ose., ix, 6 ; Prov., xxiv, 31. D’autre part ce n’esf pas un terme général pour indiquer les ronces et les épines ou les mauvaises herbes, mais une plante particulière, placée en parallèle avec le hoah ou chardon. Is., xxxiv, 13 ; Ose., ix, 6. Cette mauvaise herbe et herbe qui pique, selon l’étymologie du nom, paraît donc bien être l’ortie, que désignent la Vulgate et le ? anciens interprètes. L’ortie est très commune en Palestine dans les endroits abandonnés ; une des plus répandues dans la vallée du Jourdain, dans les ruines de Tell-Hum et de Bethsan est YVrtica pilulifera, qui atteint jusqu’à six pieds de haut et produit des piqûres très irritantes. H. B. Tristram, The natural history of the Bible, 8e édit., in-12, Londres, 1889, p. 474.

E. Levesque.

    1. ORTÛN Job##

ORTÛN Job, théologien anglais non conformiste, né à Shrewsburg en 1717, mort en 1783. On a publié de lui : À short and plain Exposition of the Old Testament : with devolional and practical reflections, 6 in-8°, Londres, 1788-1791. — Voir W. Orme, Biblioth.

biblica, p. 333.

B. Heurtebize.

ORYX (hébreu : fe’ô, tô ; Septante : opvil ; Vulgate : oryx), une des espèces du genre antilope. Voir Antilope, t. î, col. 669. — L’oryx est un grand quadrupède (fig. 500) qui a de lm20 à l m 50 de haut. Bien qu’assez gros, il se meut avec rapidité, bondit et saute comme Pibex. Il est d’une couleur analogue à celle du sable blanc, avec de larges taches brunes ou fauves à la face, aux flancs et à l’arrière. L’oryx est surtout remarquable par ses cornes, qui ont près d’un mètre de long et quelquefois plus, et sont largement recourbées en arrière. Ces cornes constituent pour l’animal une arme formidable. Au premier abord, il semblerait que leur forme dût les rendre impuissantes. Il n’eu est rien. Quand l’oryx blessé et poursuivi veut se défendre, il incline la tête jusqu’à ce que s*on museau touche le sol, met ainsi la pointe de ses cornes en avant et tient l’adversaire à distance. D’autres fois, il ne se contente pas de la défensive, mais se porte en avant avec une étonnante rapidité et fait fuir l’ennemi ou le frappe. Par un coup subit et bien dirigé, il peut transpercer un chasseur. Le lion lui-même se tient sur ses gardes en face de ces formidables cornes ; il n’est pas sans exemple que des lions aient été traversés et tués par les cornes de l’oryx. Celles-ci, d’autre part, sont plus nuisibles qu’utiles à l’animal, quand il est pris au piège ; elles ne servent qu’à l’embarrasser de plus en plus dans le réseau des filets et à le réduire à l’impuissance. Ces cornes sont souvent en vente dans les bazars de Damas. L’oryx ou Antilope leucoryx est un habitant des déserts. On le trouve encore sur les confins de la Palestine. Il fréquente le nord de l’Afrique, le Sahara, l’Arabie, le désert de Mésopotamie et la Perse. Dans le sud de l’Afrique, on ne rencontre que l’Oryx gazella, à cornes droites. — La Sainte Écriture parle deux fois du tëô, d’abord pour le ranger parmi les animaux dont on peut manger la chair, Deut., xiv, 5, et ensuite dans Isaïe, li,

20, qui l’appelle tô’, et compare Jérusalem maudite d Dieu à l’animal pris dans le filet. Les anciennes versions ne sont pas d’accord pour traduire ces mots. D’après les Septante : opul, la Vulgate : oryx, et le Syriaque, il s’agit de l’antilope oryx. Le Grec^Venète : àYptiSëouç, et la version chaldaïque : tûrbâlâ’, y voient un bœuf sauvage ou bubale. Il est à noter que, dans le passage d’Isaïe, les Septante traduisent par treurtiov ï|(iieçp90v, « bette moitié cuite, » la bette étant une plante herbacée au genre de laquelle appartient la betterave. Cette traduction est tout à fait | fantaisiste. D’après la place qu’il occupe dans l’énumération du Deutéronome, l’animal en question appartient certainement soit au genre bœuf, soit au genre antilope. Ce ne peut être ni l’aurochs, re’êm, voir Aurochs, t. i,

500. — Antilope leucoryx.

col. 1260, ni le bison, voir t. i, col. 1799, ni le bubale, yahmûr, voir t. i, col. 1956, ni le buffle, voir t. i, col. 1963. On admet généralement aujourd’hui l’identification du te’ô et de l’antilope oryx. Cf. BocharL, Hierozoicon, Leipzig, 1796, t. iii, p. 28 ; Tristram, Natural History of the Bible, Londres, 1889, p. 56-58 ; Wood, Bible animais, Londres, 1884, p. 119-121.

H. Lesêtre.

OS (hébreu : ’ésém, de’âsani, « être solide, » et, dans les textes poétiques, géréni ; chaldéen : gérém ; Septante : àaxéov ; À : ulgate : os), pièce solide faisant partie de la charpente du corps chez les vertébrés. L’assemblage de toutes les pièces de cette nature forme le squelette. Les os sont composés d’un tissu solidifié, plus ou moins compact suivant la fonction de chacun d’eux. Les plus allongés ont à l’intérieur un canal rempli de substance médullaire. Voir Moelle, col. 1187.

Les os humains donnent à l’analyse 53, 04 de phosphate de chaux, et 11, 30 de carbonate de chaux. Aussi Amos, ii, 1, peut-il dire que les os du roi d’Edom ont été brûlés et ont donné de la chaux. Les os, du vivant même du vertébré, peuvent être brisés à la suite de coups violents ou de faux mouvements. Une affection tuberculeuse, la carie, les atteint quelquefois et les rend friables. Comme les os constituent la partie la plus résistante du corps humain, ce sont eux qui restent les derniers et même peuvent être conservés