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ORGUEIL - ORIENTAUX

Sahas ; chaldéen : gêvâh ; Septante : Ù7rep-/)çav£a, ifêpiç, ïrajua ; Vulgate : superbia, arrogantia, jactantia), sentiment exagéré de sa propre valeur. Les douze noms qui servent à désigner ce vice en hébreu indiquent que, chez les Israélites, l’orgueil comportait beaucoup de nuances et de formes différentes. La Sainte Écriture parle fréquemment de l’orgueil et des châtiments qui l’attendent.

Ses caractères.

1. L’orgueil est naturel à l’homme. II Tim., iii, 2. Il est au-dedans du cœur, Marc, vii, 22, et constitue l’une des trois concupiscences. I Joa., H, 16. Il commence à se manifester quand on se détourne de Dieu et qu’on commet le péché. Eccli., x, 14, 15. Chez le méchant, il s’élève jusqu’aux nues. Job, xx, 6 ; II Thés., ii, 4-.

2. Il est souvent joint à la sottise, Prov., xiv, 3, à l’incrédulité, I Tim., vi, 4, à l’insouciance, Eccli., xxxii, 22, et surtout à la méchanceté. Ps. xxxi (xxx), 19 ; cxix (cxviii), 51 ; cxxm (cxxii), 4 ; Prov., xxi, 24 ; I Mach., ii, 47, 49. Job, xxxv, 12, mentionne l’orgueilleuse tyrannie du méchant, pour qui l’orgueil est une parure et la violence un vêtement, Ps. lxxiii (lxxii), 6, et qui, comme la perdrix enfermée dans une cage pour attirer les autres oiseaux, travaille à faire tomber les autres dans le mal. Eccli., xi, 32. Pendant que le méchant s’enorgueillit ainsi, le malheureux se consume. Ps. x, 2.

Ses conséquences.

L’orgueil entraîne après lui l’ignominie, Prov., xi, 2 ; l’humiliation, Prov., xxix, 23 ; des querelles, Prov., xiii, 10, qui font couler le sang, Eccli., xxvii, 16, et la ruine. Prov., xvi, 18. Cette ruine s’étend à l’autre vie et fait dire aux méchants : « À quoi nous a servi l’orgueil ? » Sap., v, 8. Ils sont ainsi pris dans leur propre orgueil. PsvLlx (lviii), 13.

Haine de Dieu pour l’orgueil.

Cette haine est souvent affirmée soit de la sagesse, Prov., viii, 13 ; Eccli., xv, 7, soit de Dieu lui-même. IV fleg., xix, 28 ; Is., xxxvii, 29 ; Judith, ix, 16 ; Ps. ci (c), 5 ; Prov., xvi, 5 ; Eccli., x, 7 ; Xvi, 9 ; Am., vi, 8 ; Rom., i, 30. Il est dit dans les Proverbes, iii, 34, que Dieu « , se moque des moqueurs et donne sa grâce aux humbles ». En reproduisant ce verset d’après les Septante, saint Jacques, iv, 6, et saint Pierre, I, v, 5, disent que « Dieu résiste aux orgueilleux ».

La vengeance divine.

1. Elle est fréquemment appelée contre les ennemis orgueilleux. Ps. lxxiv (lxxiii), 23 ; xciv (xcm), 2 ; cxix (cxviii), 78, 122 ; Eccli., Ll, 14 ; Judith, vi, 15 ; viii, 17 ; ix, 12 ; xiii, 28 ; II Mach., i, 28 ; etc.

2. Dieu porte la peine de mort contre celui qui, par orgueil, n’écoute pas le prêtre. Deut., xvii, 12, 13. Il menace les orgueilleux, Ps. cxix (Cxviii), 21 ; Is., xiii, 11 ; leur annonce son jugement futur, Eccli., xxi, 5 ; les punit sévèrement, Ps. xxxi (xxx), 24 ; renverse leur maison, Prov., xv, 25 ; les abaisse à son jour, Is., ii, 12 ; Dan., iv, 34 ; Matth., xxiii, 12 ; Luc, xiv, 11 ; xviii, 14 ; et les disperse. Luc, i, 51.

3. La vengeance divine éclate en particulier contre l’orgueil d’Israël rebelle, Lev., xxvi, 19 ; d’Ephraïm, Is., xxxiii, 1, 3 ; Ose., vil, 10 ; de Juda et de Jérusalem, Jer., xiii, 9, 17 ; Ezech., vii, 10, 24 ; xvi, 56 ; xxiv, 21 ; xxxiii, 28 ; de Sodome, Ezech., xvi, 49 ; de Tyr, Is., xxiii, 9 ; de Moab, Is., xvi, 6 ; Jer., xlviii, 29 ; de Moab et d’Ammon, Soph., n, 10 ; d’Édom, Abd., 3 ; des Chaldéens, Is., xiii, 11 ; de l’Egypte, sur le secours de laquelle on a tort de compter, Is., xxx, 7 ; Ezech., xxx, 6, 18 ; xxxii, 12 ; des Philistins^ Zach., ix, 6 ; de l’Assyrie, Zach., X, 11 ; des Syriens, I Mach., iii, 20 ; d’Antiochus qui, dans l’enivrement de son cœur, s’imaginait pouvoir rendre navigable la terre ferme et faire marcher sur la mer. II Mach., v, 21 ; vii, 36 ; IX, 7, 8 ; de Capharnaûm, Matth., xi, 23 ; de la grande Babylone. Apoc, xviii, 7, 8. Cf. Is., xiv, 13-15.

Fuite de l’orgueil.

L’orgueil n’est pas fait pour l’homme, Eccli., x, 22, puisque celui-ci n’est que terre et poussière. Eccli., x, 9 ; cf. xxv, 4. Éliu pense que Dieu éprouve l’homme précisément pour le retirer de l’orgueil. Job, xxxiii, 17. Tobie, iv, 14, recommande de ne céder à l’orgueil ni dans son cœur ni dans ses paroles. Il faut éviter la compagnie des orgueilleux, car, en les fréquentant, on leur devient semblable. Eccli., xm, 1. Les ministres de l’Église doivent surtout être exempts d’orgueil. 1 Tim., iii, 6 ; TH., i, 7. Voir Humilité, t. iii, col. 777. H. Lf.sètre.

1. ORIENT (hébreu : ’ûr, de’ôr, e. lumière, » le côté d’où vient la lumière à la suite de la nuit ; mnsà", « sortie, » et mizrâfy, « sortie du soleil ; » qâdîm, « ce qui est devant ; » lifnê, « ce qui est en face, » et surtout qédém ; Septante : àva-roXiî, souvent employé au pluriel àvcxToW, ëÇoSoç ; Vulgate : ortus solis, oriens), partie de l’horizon du côté de laquelle le soleil se lève.

Pour s’orienter, les Israélites se tournaient du côté du soleil levant, d’où les expressions, qâdim, « ce qui est devant soi, », Ezech., xlvii, 18 ; xlviii, 1 ; lifnê, « en face, » Gen., xxiii, 17 ; ’al penê, « vis-à-vis, » Gen., xvi, 12 ; xxv, 18, etc., pour désigner l’orient ; ’àlyôr, « par derrière, » Job, xxiii, 7, 8 ; Is., ix, 11, pour désigner l’occident ; seniol, « à gauche, » Gen., xiv, 15 ; Job, xxm, 9, pour désigner le norcL Comme la lumière du soleil apparaît d’abord à l’orient, celui-ci est appelé’ûr (Vulgate : in doclrinis), par opposition aux « îles de la mer », qui indiquent l’occident. Is., xxiv, 15. Le lever du soleil et son coucher, c’est-à-dire l’orient et l’occident, marquent les deux extrémités de l’horizon et figurent des choses très éloignées l’une de l’autre. Gen., xxviii, 14 ; Ps. xix (xviii), 7 ; cm (en), 12 ; cxm (cxii), 3 ; Is., xliii, 5 ; Zach., viii, 7 ; Bar., iv, 37 ; Matth., vin, 11 ; Luc, xix, 29. Les « fils de l’Orient », benê qédém, mol twv àvaioXwv, viol Ks5é(i, orientales, filii orientis, sont les peuples qui, par rapport aux Israélites, se trouvaient à l’orient, et particulièrement les Arabes. Job, i, 3 ; Jer., xlix, 28, etc. Les Mages venaient d’orient, c’est-à-dire de Perse et de Médie. Matth., ii, 1. Voir Mages, col. 546. La mer orientale est la mer Morte. Jos., ii, 20 ; Zach., xiv, 8. — Deux fois, dans Zacharie, m, 8 ; vi, 12, le Messie est caractérisé par le nom de sémah, « germe, » le rejeton par excellence de David. Les versions traduisent par àva-roX/i, oriens, « orient, » en prenant le mot hébreu dans le sens de petite plante qui commence à apparaître. Zacharie, père de Jean-Baptiste, appelle le Sauveur àvaxoXr., oriens, Luc, i, 78, le comparant ainsi au soleil qui apparaît à l’orient pour illuminer la terre.

H. Lesêtre.

2. ORIENT (hébreu : sémah, « germe, rejeton ; » Septante : âvocToATJ), nom donné parla Vulgate au Messie futur, dans la traduction de Zacharie, iii, 8 ; vi, 12. Cf. Luc, i, 78. Voir Germe, t. iii, col. 212.


ORIENTAUX (hébreu : benê-Qédém, n. les fils de l’Orient : » Septante : ytj àvaroXwv, Gen., xxix, 1 ; ol jlo’t àva-roAûv, Jud., vi, 3, 33 ; vii, 12 ; o à ?’tjviou àvaToXôiv, Job, i, 3, et Is., xi, 14 ; o ulot KeSén, Jer., xlix, 28, et Ezech., xxv, 4, 10 ; àpxaiot àvCptiTto ! , IIIReg., iv, 30 (hébreu, v, 10) ; Vulgate : Orientales, généralement ; filii orientis, Is., xi, 14 ; Jer., xlix, 28 ; Ezech., xxv, 10 ; filii orientales, xxv, 4), nom donné aux nomades vivant à l’orient du pays de Chanaan.

I. Données bibliques.

Indications géographiques et ethnographiques.

D’après son acception ordinaire, l’Orient, Qédém, embrassant en général toutes les contrées situées à l’orient du pays habité par les Israélites, le nom d’  « Orientaux » devrait de même désigner indistinctement tous les peuples de ces contrées, et il gardait sans doute cette signification danj l’usage ; toutefois, dans le langage des auteurs et des personnages bibliques, « les fils de l’Orient » et « le pays d’Orient », ’érés-Qédém, a une signification beaucoup plus restreinte. Quand Abraham voulant séparer les fils d’Agar et de Cétura de son fils Isaac auquel il