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1861
1862
ORFEVRE — ORGE


Après la sortie d’Egypte, dès le séjour au désert, il se trouve déjà parmi les Israélites des ouvriers capables de faire le veau d’or, Exod., xxxil, 4, et les différents objets en or destinés au service du Tabernacle. Exod., xxxviii, 24-27. Voir Bêséléel, t. i, col. 1639. À l’époque des Juges, Michas charge un orfèvre de lui fondre une idole d’argent. Jud., xvii, 4. L’orfèvre dégageait l’argent des scories et en fabriquait un vase. Prov., xxv, 4. Isaïe, iii, 18-21, parle en détail des objets de bijouterie dont se paraient les femmes de Jérusalem et qui supposent assez avancé l’art des orfèvres. Ceux-ci sont pris à parti à cause des idoles d’or ou plaquées d’or qu’ils fabriquaient. Is., XL, 19 ; xlvi, 6 ; Bar., vi, 45 ; Sap., xv, 9. Au retour de la captivité, les orfèvres prirent part comme les autres à la reconstruction des murs de Jérusalem. II Esd., iii, 8, 30, 31. Malachie, iii, 2, 3, compare le Messie futur au fondeur qui épure l’or et l’argent. — À Éphèse, une émeute contre saint Paul fut suscitée par l’orfèvre Démétrius, qui fabriquait de petits temples de Diane en argent. Act., xix, 24. Voir Diane, t. ii, col. 1408 ; Argent, t. i, col. 945 ; On,

col. 1836.

H. Lesêtre.
    1. ORFRAIE##

ORFRAIE, oiseau de proie, le même que l’aigle de mer ou pyrargue. Voir Aigle de mer, t. i, col. 305. Le nom d’orfraie lui est plus particulièrement donné pendant ses deux premières années, alors que sa queue d’abord noirâtre ne passe pas encore au blanc. Il y a deux sortes d’orfraie, l’haliaëtus albicilla, extrêmement rare sur les côtes syriennes, quoique se trouvant parfois dans la Basse-Egypte, et le pandion haliaëtus, qui se trouve, bien qu’en petit nombre, dans tous les endroits de la Palestine où il rencontre des conditions favorables à son genre de vie. On le voit près des rivières qui coulent dans le voisinage de la côte, au milieu des rochers du rivage, dans la vallée du Jourdain et autour du lac de Génésareth. C’est l’aigle pêcheur proprement dit ; mais il préfère pêcher au bord de la mer. Cf. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 183 ; Wbod, Bible animais,

Londres, 1884, p. 356.

H. Lesêtre.

ORGE (hébreu : èe’ôrâh ; Septante : xpiO-ri ; Vulgate : hordeum), une des céréales de Palestine.

I. Description. — De toutes les céréales, c’est celle dont la culture remonte à la plus haute antiquité et qui se trouve encore actuellement la plus répandue à la surface du globe. Elle doit cet avantage à l’extrême rapidité de sa croissance, qui lui permet d’atteindre sa maturité au bout de quelques mois après le semis, se contentant des étés courts du Nord, et pouvant être récoltée avant la saison brûlante du Midi.

Le genre Hordeum est caractérisé entre toutes les autres graminées par son épi dont l’axe porte un groupe de trois épillets uniflores sur chacune de ses dents. Dans l’orge sauvage un seul de ces épillets est fertile, et les grains se trouvent ainsi superposés sur deux rangs, d’où le nom de H.distichum. Mais la culture a obtenu des races dans lesquelles les épillets collatéraux sont plus ou moins développés, de façon que l’épi porte quatre ou six rangées de grains. Toutes, ces orges étaient connues des anciens, mais celle dont & culture a dû précéder les autres, au moins chez les^ peuples sémitiques, est l’orge à deux rangs, dont le type spontané, décrit par Boissier sous le nom de S. Ithaburense (fig. 491), ne se sépare de VH. distichum que par la fragilité du rachis de l’épi, par les glumes ordinairement plus velues et dépassant les glumelles, enfin par les arêtes plus longues atteignant 15 centimètres. Elle habite les régions désertiques de l’Arabie Pétrée, autour du Sinaï, du Thabor, ainsi que les montagnes du Liban. F. Ht.

II. Exégèse. — 1° Nom et identification. — En hébreu

l’orge se dit èe’ôrâh, d’une racine qui signifie « être velu, couvert de poils », par allusion à la longue barbe de son épi. L’identification ne souffre aucune difficulté, les langues sémitiques ayant conservé le même nom : en araméen se’ârà’, se’orlâ’; en syriaque se’orto’; en arabe sa’ir, et les versions, comme les Septante et la Vulgate, rendant toujours le mot hébreu par xpiQVj et hordeum. I. Lbw, Aramâîsche Pftanzennamen, in-8°, Leipzig, 1881, p. 277. D’ailleurs le contexte des passages où se rencontre le mot tëôrâh demande cette signification. Le pluriel èe’orîm se dit des grains d’orge. Ils sont également désignés quelquefois par le collectif hébreu bar, le grain séparé de la paille, terme il est vrai qui convient aussi et plus souvent au grain de blé. Il y

491. — Hordeum Ithaburense.

a lieu de remarquer qu’en persan le mot bàr désigne l’orge. Cf. le cymrique barlys c’est-à-dire « herbe-bar s, et l’anglais barley pour l’orge. A. Pictet, Les origines indo-européennes, 2e édit., Paris, s. d., 1. 1, p. 335. Sous le terme général ddgân, les céréales, l’orge se trouve parfois comprise, cf. t. ii, col. 437.

2° Pays bibliques producteurs de l’orge. —1. La première mention, qui est faite de l’orge dans la Sainte Écriture, se rapporte à l’Egypte. [C’est au sujet de la septième plaie. Exod., IX, 31. Un terrible orage accompagné de grêle ravagea la vallée du Nil et détruisit les récoltes d’orge et de lin.[On jetait à la saison où l’orge monte en épis, c’est-à-dire au mois de mars. Les conséquences du fléau durengêtre considérables, l’orge étant abondamment cultivée dans toute l’Egypte. C’est encore la céréale la plus répandue dans ce pays. P. S. Girard, Mémoire sur l’agriculture, l’industrie elle commerce de l’Egypte, dans la Description [de l’Egypte ; État moderne, t. ii, Paris, 1812, p.’525. Dans des tombeaux de la XIIe dynastie, et même dans des sépultures con-