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potable. Si on fait fondre dans un creuset trois parties de sel de tartre et deux parties de soufre, une partie d’or se fond parfaitement dans ce mélange. Le composé ainsi obtenu peut être ensuite pulvérisé et dilué dans une eau qui devient rougeâtre, a mauvais goût, mais peut se boire. Le sel de tartre est un dépôt produit par le vin. Il est de toute évidence que ce procédé n’a pu être employé par Moïse au désert. Encore moins pouvait-il connaître l’eau régale, composée d’acide sulfurique et d’acide chlorhydrique et dissolvant l’or. Ces moyens chimiques étaient alors totalement inconnus. Il ne peut donc s’agir que d’une pulvérisation mécanique, ainsi que l’indique le verbe’éko(, « broyer » comme dans un mortier. Deut, IX, 21. Chacun sait que, par un battage suffisant, l’or peut être réduit en feuilles minces facilement réductibles en poussière. Au désert, ni les pierres dures, ni les bras, ni le temps ne manquaient pour amener à l’état de poussière le veau

c’est le Temple qui sanctifie l’or et, par conséquent, lui est supérieur. Matth., xxiii, 16, 17. Isaïe, II, 7 ; lx, 17, avait prédit qu’à l’époque de la restauration, le pays serait rempli d’or et d’argent, ce qui doit s’entendre dans le sens spirituel. — 2° À la guerre, l’or constituait un butin que le vainqueur s’appropriait avec soin. La loi mosaïque avait prévu le cas ; l’or, ainsi que les autres métaux pris à la guerre, devaient être passés par le feu pour pouvoir être gardés légitimement par les Israélites. Num., xxxi, 22, 23. Exception était faite pour l’or provenant des idoles ; il n’était pas permis de le conserver. Deut., vii, 25. L’or pris à Jéricho dut être consacré à Jéhovah, Jos., vi, 19, 24, sans doute comme prémices de la conquête du pays de Chanaan, et Achan paya de sa vie le détournement d’un lingot d’or qui l’avait tenté dans le butin. Jos., vii, 21. Après sa victoire sur les Madianites, Gédéon réclama pour sa part de butin les anneaux d’or pris sur l’ennemi, et il y en



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— Surtout en or. Tombeau de Houi. D’après Lepsius, Denkmàler, Abth. nr, Blatt. 118.

d’or, quel qu’ait été son volume. — Sur la valeur relative de l’or, voir Argent, t. i, col. 946.

II. L’OR OBJET DE POSSESSION ET DE CONQUÊTE. —

1° L’or, que ses qualités rendent si précieux, a toujours été regardé par les hommes comme un élément de richesse, à raison de la possibilité qu’il ménage de pouvoir se procurer par l’échange toutes sortes d’objets utiles. Il est parlé de la richesse en or d’Abraham, Gen., xiii, 2 ; xxiv, 35 ; de Joseph, Gen., xliv, 8 ; des Israélites, s’ils restent fidèles à Dieu, Deut., viii, 13 ; Jos., xxii, 8 ; des princes en général, Job, iii, 15 ; des rois d’Israël, auxquels il est recommandé de n’avoir pas trop d’or, Deut., xvii, 17 ; de Salomon, Eccle., ii, .8, qui a amassé l’or comme l’étain, Eccli, , xlvii, 20 ; d’Ézéchias, qui mit une vaine complaisance à montrer ses trésors, IV Reg., xx, 13 ; II Par., xxxii, 27 ; , Is., xxxix, 2 ; des rois de Tyr, Ezech., xxviii, 4, ville dans laquelle l’or est commun comme la boue des rues, Zach., ix, 3 ; cf. Is., xiii, 12 ; de Ptolémée, fils d’Abobus. I Mach., xvi, 11, etc. Il y avait beaucoup d’or dans le temple d’Élymaïde, I Mach., vi 1, et surtout dans le Temple de Jérusalem. II Mach., iii, 11. Les Juifs avaient tant d’estime pour cet or de leur sanctuaire que, d’après eux, le serment fait par cet or liait, tandis que le. serment fait par le Temple lui-même ne comptait pas. Notre-Seigneur leur fit honte en leur rappelant que

eut un poids de dix sept cents sicles. Gédéon employa cet or à se faire un éphod. Jud., viii, 24-27. À Rabbath, David s’empara de la couronne d’or du roi des Ammonites ; elle pesait un talent. II Reg-, xii, 30. Benadad, roi de Syrie, se promettait de mettre la main sur l’or et l’argent d’Achab, roi d’Israël ; mais il fut vaincu par ce dernier. III Reg., xx, 3, 7. L’or se trouvait dans le butin laissé par les Syriens devant Samarie, IV Reg., vu, 8 ; dans le pillage que Joas, roi d’Israël, exerça à Jérusalem, IV Reg., xiv, 14 ; II Par., xxv, 24 ; dans le butin de Judith sur Holoferne, Judith, xv, 14 ; dans le pillage des idoles par les voleurs, Bar., vi, 57. Les prophètes annoncent que l’or sera pris ou convoité par Gog, Ezech., xxxviii, 13 ; par les ennemis de l’Egypte, Dan., xi, 8, 43 ; les Phéniciens et les Philistins, Jo., ni, 5 ; les conquérants de Ninive, Nah., H, 9, et les Israélites triomphants de leurs voisins. Zach., xiv, 14. Antiochus s’empara de tout ce qu’il y avait d’or à Jérusalem. I Mach., i, 24. Judas enleva beaucoup d’or et d’argent aux troupes de Gorgias. I Mach., iv, 23. Lysimaque et Ménélas pillaient les vases d’or de Jérusalem. II Mach., iv, 39. — 3° D’autres fois, il fallait donner de l’or aux ennemis pour se débarrasser d’eux. Asa, roi de Juda, livre à Bénadad, roi de Syrie, tout ce qu’il yji d’or dans son palais et dans le Temple. III Reg., xv, 18, 19 ; II Par., xvi, 2, 3. Achaz agit de même pour se