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OPHTALMIE — OR


20. Les ophtalmies. étaient fréquentes en Palestine par suite de la vivacité de la lumière, de la sécheresse du climat qui développait des poussières nuisibles, des mouches qui se posaient fréquemment autour des yeux et souvent du manque d’hygiène. Voir Aveugle, t. j, col. 1289 ; Mouche, t. iv, col. 1325. — Les animaux eux-mêmes sont atteints. Les yeux des onagres s’éteignent quand la sécheresse détruit la verdure. Jer., xiv, 6. — 3° D’autres ophtalmies sont attribuées à des causes morales, comme le chagrin, Job, xvii, 7 ; Ps. xxxi(xxx), 10. ; xxxviii (xxxvii), 11 ; lxxxviii (lxxxvii), 10 ; Lam., ii, 11, ou l’attente prolongée d’un bien qui ne vient pas. Ps. lxix, (lxviii), 4 ; cxix (cxviii), 82, 123 ; Is., xxxviii, 14 ; Lam., IV, 17. — Sur les moyens de guérison de l’ophthalmie, voir Collyre, t. ii, col. 842.

H. Lesêtre.
    1. OPPROBRE##

OPPROBRE (hébreu : hérpâh, ’érvâh, qâlôn ; Septante : àffxitioinjvïi, ô’veiîoç, ôveiSîirjiiç ; Vulgate : opprobrium, turpitudo), ce qui cause une grave honte à quelqu’un. L’opprobre peut provenir de différentes causes.

1° L’indécence. — L’opprobre qui en résulte est caractérisé surtout par les mots’érvâh, yi^aman, â(TX T lfl0( ™ v *)> turpitudo. Gen., ix, 22, 23 ; Exod., xx, 26 ; xxvin, 42 ; Lev., xviii, 6-18 ; xx, 17-21 ; Is., xlvii, 2, 3 ; Ezech., xvi, 37 ; I Reg., xx, 30’; Apoc, xvi, 15 ; Rom., i, 27.

2° La stérilité. — À la naissance de son fils Joseph, Rachel constate que Dieu lui a ôté son opprobre. Gen., xxx, 23. Elisabeth, mère de Jean-Baptiste, parle de même. Luc, i, 25. À l’époque du châtiment divin, sept femmes diront à un homme : Laisse-nous porter ton nom, ôte notre, opprobre. Is., iv, 1.

3° L’humiliation. — À propos de la circoncision, Dieu dit à Josué qu’il a ôté à son peuple l’opprobre de l’Egypte. Jos., v, 9. Voir Circoncision, t. ii, col. 776. Le défi de Goliath est un opprobre pour les Hébreux, I Reg., xvîi, 26 ; David le fera disparaître. Eccli., xlvii, 4. Thamar est couverte d’opprobre par l’attentat de son frère Amnon. II Reg., xiii, 13, Le Messie, pendant sa passion, sera l’opprobre des hommes et le rebut du peuple. Ps. xxii (xxi), 7. Saint Paul veut qu’un évêque soit considéré au dehors, afin de ne pas tomber dans l’opprobre. I Tim., iii, 7.

4° La défaite. — Naas l’Ammonite, croyant qu’il sera vainqueur, veut infliger l’opprobre à tout Israël. I Reg., xi, 2. Le roi de Babylone emmènera les Égyptiens captifs pour leur honte. Is., xx, 4. Les Israélites qui veulent se réfugier en Egypte seront couverts d’opprobre. Jer., xlii, 18. Les Édomites de Bosra seront un joui-un objet d’opprobre. Jer., xlix, 13.

5° Les vices. — L’opprobre est le châtiment de l’insensé, Prov., iii, 35 ; du corrupteur, Prov., vi, 33 ; de l’indocile, Prov., xiii, 18 ; de celui qui fréquente les méchants, Prov., xviii, 3 ; xxii, 10 ; du menteur, Eccli., xx, 26 ; de la race des impies, Eccli., xli, 9, 10 ; du père qui ne surveille pas sa fille, Eccli., xlii, 11 ; du fabricant d’idoles. Bar., vi, 47, etc. Les méchants seront confondus dans un opprobre éternel. Jer., xxiii, 40. Les morts se réveilleront un jour, les uns pour la vie éternelle, les autres pour l’opprobre éternel. Dan., xii, 2.

6° L’infidélité à Dieu. — Israël infidèle à Dieu, deviendra l’opprobre des nations. Jer., xxiv, 9 ; xxix, 18 ; xliv, 8 ; Ezech., v, 14, 15 ; xxii, 4 ; Mich., vi, 16 ; Soph., ni, 18 ; Judith, v, 18 ; vii, -16. Lesauteurs sacrés demandent la délivrance de cet opprobre qui les avilit aux yeux des nations. Ps. xliv (xlih), 14 ; lxxix (lxxvhi), 4 ; Judith, iv, 10 ; Lam., v, 1 ; Jo., ii, 17 19. Dieu exauce cette prière. Is., xxv, 8 ; liv, -4 ; Jer., xxxi, 19 ; Ezech., xxxiv, 29 ; xxxvi, 15, 30. Dieu a infligé autrefois aux ennemis d’Israël une honte éternelle. Ps. lxxvhi (lxxvii), 86.

7° La fidélité à Dieu. — Elle attire l’opprobre suites bons de la part des méchants. Les amis de Job invoquent son. opprobre pour le convaincre de crime. Job, xix, 5. Assez souvent, les Israélites fidèles subissent l’opprobre à cause de leur attachement à Dieu. Ps. lxix (lxviu), 8, 10 ; Jer., xv, 15 ; xx, 8 ; cf. vi, 10 ; Dan., m, 33 ; ix, 16 ; II Esd., i, 3 ; ii, 17. Au temps des-Machabées, les ennemis changent le sabbat en opprobre et souillent honteusement l’autel des holocaustes. I Mach., i, 41 ; iv, 45. Les premiers chrétiens furent aussi soumis à l’opprobre à cause de leur foi. Heb., . x, 33.

8° La méchanceté individuelle. — David subit l’opprobre de la part de Nabal. I Reg., xxv, 39. Le juste la souffre de la part de l’insensé. Ps. xxxix (xxxviii), 9 ; . cix (cviii), 25 ; cxix (cxviii), 39. Il ne doit pas s’en effrayer, car il n’en sera pas toujours ainsi. Is., li, 7 ; Lam, , iii, 30. Sobna a été l’opprobre de la maison de son maître. Is., xxii, 18. L’homme de bien ne jette pasl’opprobre sur son prochain. Ps. xv (xiv), 3.

H. LESÈrnE.

OR (Hébreu : zàhâb, harûs, kéfém ; chaldéen : dehab ; Septante : -/putriov, xpunôc ; Vulgate : aurum), métal précieux, d’une brillante couleur jaune, très ductile, inaltérale à l’air, et n’entrant en fusion qu’à une température de 1200°, supérieure à la température de fusion » de l’argent et du cuivre. La Sainte Écriture mentionne l’or très souvent, à différents points de vue.

I. Origine et traitement de l’or. — 1° Les auteurs sacrés assignent à l’or plusieurs lieux d’origine : Hevilath, Gen., ii, 11, voir t. iii, col. 689 ; Ophir, III Reg., . ix, 26-28 ; II Par., viii, 17, 18 ; III Reg., xxii, 49, voir col. 1829 ; Ophaz, Jer., X, 9, probablement identique à Ophir, voir col. 1827 ; Tharsis, Is., lx, 9 : Jer., x, 9, voir Tharsis ; Parvaïm, II Par., iii, 6, voir Parvaïm ; l’Espagne, déjà désignée vraisemblablement par le nom de-Tharsis, I Mach., viii, 3, voir Argent, t. i, col. 945, . 946 ; Espagne, t. ii, col. 1951. Dans Job, xxxvii, 22, il est dit que « l’or vient du septentrion ». Telle était, en* effet, l’opinion des anciens. Cf. Hérodote, iii, 116 ; . Pline, H. N., vi, 11 ; xxxiii, 4 ; Frd. Delitzsch, Wolagdos Parodies, Leipzig, 1881, p. 118. Les monts Altaï, « montagne d’or » en turc, dans l’Asie septentrionale, , sur les limites de la Sibérie et de la Mongolie, passaient pour la région aurifère par excellence. Les mines de l’Altaï ont toujours été célèbres ; l’or y abonde dans lestorrents qui se jettent dans l’Obi et le Jénisséï. « Veux-tu devenir riche, tourne-toi vers le nord, » disaient les Talmudistes, Bathra, 25 6. Cf. Frz. Delitzsch, Das-Buch lob, Leipzig, 1876, p. 489. L’or se trouve aussi assez abondamment dans l’Oural, qui, par rapport à la. région palestinienne, est dans le nord.

2° L’or se présente sous trois aspects différents. —

1. Dans les gîtes particuliers, il apparaît en grains ou ; en cristaux au sein d’une gangue de quartz dont il faut le dégager par le broiement et ensuite la fonte. —

2. Dans les dépôts métallifères, il est disséminé sous forme de menus cristaux ou de parcelles infimes au milieu des filons d’argent, de cuivre ou de fer pyriteux. — 3. Enfin, dans les terrains d’alluvion et les sables de transport, qui fournissent la plus grande partiede l’or utilisé, le métal affecte la forme de paillettes, de grains ou même de masses plus volumineuses appelées pépites. Cf. de Montessus, L’industrie de l’or, dans la Revue des questions scientifiques, Bruxelles, janv.. 1906, p. 73-114. L’or arrivait aux Hébreux dans un état de pureté plus ou moins défectueux. Il fallait l’épurer par coupellation, au moyen du creuset. Voir Creuset, . t. ii, col. 1116. Cf. Job, xxviii, 1, 6.. Cette opération devait être très usitée ; car les écrivains bibliques font de fréquentes allusions à l’épreuve du feu subie par l’or, comme symbole des épreuves imposées au justepar la Providence afin de le perfectionner. Job, xxiii, .