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OLIVIERS (MONT DES)


opposée à la montagne du Temple par où devait passer le chemin antique allant directement de Jérusalem vers la vallée du Jourdain. David quittait à peine le sommet de la montagne, lorsqu’il rencontra Siba, serviteur de Miphiboseth, fils de Saûl, qui s’avançait au-devant de lui avec deux ânes chargés de provisions. Le roi, induit en erreur par le rapport fallacieux de Siba, lui conféra la propriété de tous les biens de son maitre. Ibid., xvi, 1-4. David, suivant le versant oriental de la montagne, était arrivé près de la petite ville de Bahurim, lorsqu’en sortit Séméi de [la maison de Saûl, se mettant à poursuivre de ses injures et de ses malédictions le roi et ses compagnons ; Abisaï, fils de Sarvia, voulait se jeter sur Pinsulteur et lui faire payer son audace en lui tranchant la tête, David l’en empêcha. II Reg.,

475. — Le tombeau des prophètes.

D’après la Revue biblique, 1901, pi., entre les p. 74-75.

xvi, 5-13. Voir Bahurim, t. i, col. 1384. — Quand Salomon, guidé par son aveugle complaisance pour ses femmes idolâtres, fit élever des bamoth à leurs idoles sur les hauteurs des alentours de Jérusalem, le mont des Oliviers fut principalement souillé par ces impies sanctuaires. III Reg., xi, 7. Ces cultes infâmes s’y perpétuèrent, du moins par intermittence, jusqu’au temps du roi Josias. Plein de zèle pour extirper l’idolâtrie et rétablir dans toute sa pureté la religion de Moïse, le roi « souilla les bâmôt élevés en face de Jérusalem, à la droite du mont du Scandale, par Salomon, roi d’Israël, à Astaroth, idole des Sidoniens, à Chamos, dieu de Moab et à Melchom, dieu d’Ammon ». IV Reg., xxiii, 1314. Depuis le XVIe siècle, les Européens ont coutume de donner le nom de « mont du Scandale » au Djebel Baten el-Haûd. Auparavant on indiquait plus généralement aux pèlerins les divers sommets du mont des Oliviers qui sont directement en face de la montagne du Temple et de la ville ; on désignait spécialement le plateau de Karm es-Seyidd. L’expression « à la droite de la montagne » peut signifier dans la partie le plus au sud. Le mont des Oliviers était, suivant les rabbins qui lui donnent le nom à peu près synonyme de har ham-Mishah, « la montagne de l’onction » ou « de l’huile », le lieu en dehors du Temple où était immolée et consumée la vache rousse dont les cendres devaient être mêlées à l’eau des purifications employées après les funérailles. Num., xix ; Maïmonide, Traité de la vache rousse, c. iii, 1 ; Carmoly, Itinéraire de Palestine, Bruxelles, 1847, p. 128. Cf. S. Jérôme, Epist. crin, t. xxii, col. 887. Annonçant la grande attaque des peuples contre Jérusalem, le prophète Zacharie, xiy, 3-5, ajoute : « Le Seigneur sortira et combattra toutes ces nations, comme il a combattu au jour de la mêlée. En ce jour, ses pieds reposeront sur la montagne des Oliviers qui est en face de Jérusalem, à l’orient, et la montagne des Oliviers se séparera par le milieu, du côté de l’orient et du côté de l’occident, et [formera] une immense vallée, une moitié de la montagne reculera vers le nord, et une moitié vers le midi. Et vous vous sauverez à la vallée de ces deux montagnes parce que la vallée (formée par ces montagnes) se trouvera tout à côté. Et vous fuirez comme vous avez fui devant le tremblement de terre, au temps d’Ozias, roi de Juda. » Quelques interprètes ont pris ce passage dans un sens littéral et il aurait son accomplissement aux derniers jours du monde, la plupart l’ont entendu dans un sens purement allégorique et spirituel.

2° Dans le Nouveau Testament. — Pendant le cours de sa vie publique, quand Jésus venait à Jérusalem, à l’occasion des solennités, la montagne des Oliviers parait avoir été le lieu de son logement ordinaire. Le matin, accompagné de ses disciples, le Sauveur se rendait à la ville. « Il passait ses journées à enseigner dans le Temple d’où il sortait le soir, et il passait les nuits à la montagne des Oliviers. » Luc, xxi, 37 ; cf. xxii, 39. Trois endroits de la montagne avaient ses préférences : Béthanie, la bourgade de Lazare et de ses sœurs, Marthe et Marie ; le jardin des Oliviers et un autre lieu situé plus haut en face du Temple.

En son dernier voyage, Jésus venant de Bethabara (ou Béthanie) au delà du Jourdain, Joa., x, 40 ; cf. i, 28, arriva au mont des Oliviers, par la voie de Jéricho, et s’arrêta non loin de Béthanie. Marthe apprenant l’arrivée du Maitre, courut au-devant de lui. C’était le quatrième jour depuis la mort de Lazare. « Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort, » soupira la sœur du défunt. Jésus l’assura de la double résurrection de son frère, la temporelle et l’éternelle. Marthe appela sa sœur Marie, « car Jésus n’était pas encore arrivé au bourg, mais était encore en l’endroit où Marthe l’avait rencontré. » Joa., xi, 30. Marie se jeta en pleurant aux pieds de Jésus en répétant la plainte de Marthe. Le Sauveur, ému jusqu’aux larmes, se fait conduire de là au tombeau de Lazare et le rend vivant à ses sœurs. Joa., xi, 145. Jésus, avant de monter à Jérusalem, passa la nuit « à Béthanie au mont des Oliviers », non loin de Bethphagé. Joa., xii, 12 ; Matth., xxi, 1 ; Marc, xi, 1 ; cf. x, 46, et Matth., xx, 29. Le lendemain, Jésus envoya deux de ses disciples à Bethphagé lui chercher une ânesse, attachée à cet endroit, et son ânon pour le monter. Le peuple sachant que Jésus arrivait se porta en foule au mont des Oliviers, pour lui faire une ovation. Les uns étendaient leurs vêtements sur le chemin, les autres répandaient sous ses pas le feuillage arraché aux arbres de la montagne, ou agitaient les palmes qu’ils tenaient à la main. La multitude précédait et suivait Jésus en criant : Hosanna, ô fils de David, ô vous qui êtes béni et venez au nom du Seigneur, ô roi d’Israël, Hosanna ! Joa., xii, 13-18 ; Matth., xxi, 1-9 ; Marc, xi, 1-10 ; Luc, xix, 29-40. À la descente de la montagne les regards de Jésus se portèrent sur la ville et il se prit à pleurer sur les malheurs qui l’attendaient à cause de l’infidélité de ses habitants. Luc, ibid., 41-44.

Le soir, Jésus retournait à Béthanie où il demeurait et revenait le matin de bonne heure à la ville. Matth., xxi,