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OLIVIER — OLIVIERS (MONT DES)


tronc principal. Ps. cxxvii, 3. L’olivier étant pour l’oriental un bel arbre, auxfeuilles toujours vertes, chargé de fruits, fournit plusieurs comparaisons. Ainsi la sagesse, Eccli., xxiv, 14, est comparée à un bel olivier au milieu de la plaine. Simon, fils du grand-prêtre Onias est comme un olivier chargé de fruits. Eccl., L, 10. D’après Jérémie, xi, 16, Juda est comme un bel olivier, chargé de fruits, mais que le feu de la fondre a consumé. — L’olivier toujours vert est un symbole de prospérité, Ps. lu (li), 8 ; Is., xli, 19 ; un emblème de protection pacifique, II Mach., xiv, 4. Les deux rameaux d’olivier, chargés de fruits que Zacharie dans sa vision contemple à droite et à gauche du candélabre, symbolisent les deux oints du Seigneur, Jésus et Zorobabel. Zach., iv, 3, 11-13. Dans l’Apocalypse, xi, 4, les deux oliviers représentent les deux témoins du Christ. C’est à cause des nombreux avantages de cet arbre qu’il est choisi par les autres arbres pour être leur roi dans l’apologue de Joatham. Jud., ix, 8. Le rameau vert d’olivier rapporté par la colombe montre à Noé que les eaux du déluge s’était retirées des terres inondées. — D’après la Vulgate, Baruch, vi, 42, les femmes de Babylone qui se prostituaient en l’honneur de leurs dieux, étaient assises dans les avenues du temple brûlant des noyaux d’olives, c’est-à-dire une sorte de gâteau ou entraient des noyaux concassés. Mais dans le texte grec il est question de gâteaux de farine grossière. — 0. Celsius, Hierobotanicon, in-8°, Amsterdam, 1748, t. ii, p. 330-350 ; Th. Fisher, Der Œlbaum, dans Petermans Mittheilungen, Nr. 147.

5° Olivier sauvage. — L’olivier sauvage, àypiéXaioç, oleaster’, dont parle saint Paul, Rom., xxxi, 17-24, ne doit pas être confondu avec le chalef, Elœagnus anguslifolius, arbre d’une espèce différente, qu’on appelle quelquefois olivier sauvage, oleaster, et qui est désigné dans l’Ancien Testament sous le nom d’arbre à huile, t. ii, col. 511. Il s’agit ici de l’olivier véritable, mais non cultivé. La métaphore dont l’Apôtre se sert au ꝟ. 16, en comparant les patriarches à la racine et les chrétiens aux branches, l’amène à développer une image connue des prophètes, Jer., xi, 16 ; Ose., xiv, 6, et à comparer le peuple du Christ à un olivier. Mais pour faire com* prendre le rejet des Juifs et l’admission des Gentils, il introduit l’idée de la greffe. Parmi les rameaux de cet olivier, les uns, les Juifs, qui étaient les rameaux naturels, xaïà çuaiv, ont été retranchés en grande partie, les autres, les Gentils, rameaux d’olivier sauvage, ont été contre nature, 7t « pà çûcriv, greffés à leur place sur l’olivier cultivé. Saint Paul ne prétend pas que les choses se passent ainsi en horticulture ; il est donc inutile d’en appeler à Columelle, De re ruslica, v, 9, parlant de la pratique employée pour redonner de la vigueur à un arbre cultivé languissant qui est de greffer sur lui des rejetons sauvages pleins de vie. Cette idée serait même contraire à l’intention de l’apôtre en ce passage, qui ne veut pas faire ressortir les avantages procurés par les Gentils à l’Église. Il s’agit ici de l’ordre surnaturel, de l’ordre de la grâce, où les choses ne se passent pas comme dans la nature, et saint Paul a soin de dire que cette greffe est Ttapà çJotv, contre nature. Il se contente de se servir de l’idée générale de la greffe. Origène le fait remarquer dans son Comment, in Epist. ad Rom., viii, 11, t. xiv, col. 1195.

E. Levesque.

2. OLIVIER DE BOHÊME. Voir CHALEF, t. II, col. 511.

3. OLIVIER SAUVAGE. Voir OLIVIER, II, 5°.

1. OLIVIERS (JARDIN DES). Voir Gethsémani, t. iii, col. 229.

2. OLIVIERS (MONT DES) (hébreu : har haz-Zêtïm ; grec : ôpoç tôv’EXaiwv ; Vulgate : mons Olivarum et

mons Olivetus), hauteur voisine de Jérusalem, à l’est de cette ville (tig. 472-474, 476-478).

I. Situation et description. — La montagne des Oliviers est en face de Jérusalem, du côté de l’orient, Zach., xiv, 4, au delà du torrent de Cédron ; Joa., xviii, 1, et Luc, xxil, 39, « près de Jérusalem, à une marche de sabbat, » èerriv tyyvç "Ispou<iaXr|[i craëëaTou ?X 0V ôSov. Act. i, 12. La montagne des Oliviers, ajoute Josèphe, Bell, jud., V, ii, 3, fait face, du côté de l’orient » à la ville dont elle est séparée par le torrent du Cédron. Le sommet était distant de la ville de cinq ou six stades. Ant. jud., XX, viii, 6, et Bell, jud., v, ii, 3. Appelée fur ez-Zeitoûn, dont la signification est identique, par les anciens écrivains arabes chrétiens, la montagne des Oliviers est nommée fur Zeità ou Djebel Tûr Zeità, par les auteurs musulmans, et aujourd’hui le plus ordinairement simplement Djebel et-Tûr, bien que le nom de fur, comme djebel, signifie également « montagne ». Si ces noms se donnent plus particulièrement à la cime qui fait face au Raram es-Sérif, emplacement de l’Ancien Temple, il comprend cependant aussi toute la ramification à laquelle ce sommet appartient, et qui se rattache à l’arête des monts de Judée, au sud-est de Sa’afdt, et au nord-est de Jérusalem. Cette ramification se dirige du nord au sud, sur un espace de trois kilomètres et demi de longueur et de deux kilomètres de largeur. Elle se compose de trois sommets principaux en forme de mamelons séparés par de légères dépressions. Celui du nord, Je plus élevé, a 830 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la Méditerranée, le moyen en a 820, et la cime en face de Jérusalem 818 ou 1212 mètres au dessus de la mer Morte. Ce sommet domine ainsi de 76 mètres la montagne du Temple. Le panorama embrassé de ces cimes, surtout du haut de la tour russe bâtie sur la dernière, est des plus vastes, des plus majestueux et des plus riches par la multitude des villes et des lieux célèbres qu’il offre aux regards. C’est d’abord la Judée tout entière dont la montagne occupe à peu près le centre, avec le désert de Juda, au sud-est, aux formes extraordinaires et tourmentées, À l’est les araboth de Jéricho et de Moab que sépare le Jourdain semblable à une bande sombre serpentant au milieu de la plaine jaunâtre, puis la mer Morte, presque tout entière ; enfin, fermant l’horizon à l’orient, les monts de Galaad depuis le Rabbad, près d’Adjloûn, et les monts de la Moabitide.’que le soleil du soir colore des plus riches teintes du safran et de la pourpre, jusqu’aux collines du Djebâl et de l’Arabie Pétrée. Deux collines se rattachent à la montagne et l’appuient à sa base comme des contreforts : au sudouest, le Djebel Baten el-Haûd dont l’altitude est de 740 mètres et sur le flanc occidental duquel se développe le village de Silûân ; au sud-est, le Djebel el-Azarîéh ainsi appelé du village de Lazare où se trouve le tombeau de l’ami du Sauveur, qui se dissimule à sa base dans un pli de terrain. EWAzariéh remplace l’ancienne Béthanie qui, avec Bethphagé, semble indiquée comme appartenant au mont des Oliviers. Luc, xix, 29 ; cf. xxiv, 50 ; Act., i, 12. La masse de la montagne est formée de couches de calcaire blanc, plus ou moins compactes, sur lesquelles se sont déposées, par endroits, d’autres couches de formation plus récente, et particulièrement des silex. Ce roc est perforé d’innombrables cavernes, citernes et grottes sépulcrales. Deux d’entre ces cavernes sont célèbres entre toutes, celle de Gethsémani et celle où le Seigneur enseignait ses disciples au sommet de la montagne et dont nous aurons à parler. La plupart des citernes remontent à la plus haute antiquité, et plusieurs d’entre elles, isolées çà et là, semblent avoir été creusées pour des jardins et des domaines privés. D’autres, ramassées en groupes, indiquent la présence de bourgades aujourd’hui disparues. Un de ces groupes accompagné d’excavations