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OISEAU
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comme de toutes les créatures, les connaît tous. Ps. l (xlix), 11. Il les a faits moins sages que l’homme, Job, xsxv, 11, et la sagesse leur est cachée, Job, xxviii, 21 ; ils n’en sont pas moins capables d’apprendre à l’homme que Dieu a fait toutes choses. Job, XH, 7. Ils tremblent devant Dieu, Ezech., xxxviii, 20, et lui ont obéi en pleuvant au désert comme le sable pour nourrir les Hébreux. Ps. lxxviii (lxxvii), 27 ; Sap., xix, 11. Aussi est-ce à bon droit qu’ils sont invités à bénir le Seigneur. Ps. cxlviii, 10 ; Dan ! , iii, 80. — 4° Les oiseaux sont souvent associés au sort de l’homme, ainsi que les autres animaux. Dieu fait alliance avec l’homme et avec les oiseaux qui dépendent de lui. Gen., IX, 9 ; Ose., ii, 18. Par contre, les oiseaux sont châtiés avec l’homme ou disparaissent pour sa punition. Jer., ix, 10 ; xii, 4 ; Ose., iv, 3 ; Soph., i, 3.

III. Les oiseaux dans la législation mosaïque. — 1° La loi défend de manger certaines espèces d’oiseaux. Lev., xi, 13-19 ; xx, 25 ; Deut., xiv, 11-18 ; cf. Act., X, 12 ; xi, 6. La défense porte sur les rapaces, les palmipèdes, les échassiers, et, parmi les passereaux, sur tous les corvidés et. sur la huppe. De fait, la chair de tous ces oiseaux est répugnante ou indigeste, à raison du genre d’aliments dont ils se servent, et les tribus de Syrie et d’Arabie ont sur ce point les mêmes idées que les anciens Israélites, à quelques exceptions près. Il restait à ces derniers l’usage des gallinacés et d’un bon nombre de passereaux. La Loi ne s’inspirait pas seulement d’une pensée d’hygiène ; elle tendait surtout à préconiser l’idée de la pureté qui doit présider à tous les actes de l’Israélite. Cf. t. iii, col. 861. Ezéchiel, xliv, 31, rappelle aux prêtres la défense de manger la chair des oiseaux morts ou déchirés. Cette défense est renouvelée de Lev., xxii, 8, qui ne parle que des bêtes en général. — 2° Le sang de l’oiseau comestible pris à la chasse devait être répandu sur le sol et recouvert de terre. Lev., xvii, 13. Voir Sang. — 3° Quand on prenait un nid avec les petits ou les œufs, il fallait laisser la mère en liberté. Deut., xxii, 6. Cette prescription était destinée à maintenir parmi les Israélites des habitudes de douceur et de bienveillance, même envers les animaux. — 4° Le Décalogue défendait expressément toute image taillée et toute figure « de ce qui est en haut dans le ciel ». Exod., xx, 4. Il s’agissait de « toute image d’oiseau qui vole dans le ciel ». Deut., iv, 17. Cette défense devait couper court à toute tentative de culte idolâtrique, et ce n’est pas sans raison que saint Paul reproche aux gentils d’avoir adoré des images d’oiseaux. Rom., i, 23. On sait que beaucoup de divinités égyptiennes étaient représentées avec des figures d’oiseaux, Horus avec celle de l’épervier, cf. t. H, col. 1829 ; Thot avec celle de l’ibis, cf. t. iii, col. 801 ; Seb avec celle de l’oie. Cf. col. 1761, etc. Les Hébreux avaient été en Egypte témoins de ce spectacle, contre lequel il importait de les prémunir. C’est à raison de cette loi que la présence à Jérusalem des aigles romaines constituait pour les Juifs un attentat sacrilège. Voir Abomination de la désolation, t. i, col. 71. Hérode avait placé sur la grande porte du Temple, contrairement à cette même loi, un grand aigle d’or, symbole de la domination romaine. Les docteurs juifs virent là un outrage à leur religion. Pendant la dernière maladie du roi, deux d’entre eux, Judas et Matthias, excitèrent les jeunes gens qu’ils instruisaient à faire disparaître l’emblème prohibé. Ceuxci, en plein midi, abattirent l’aigle à coups de haches. Une quarantaine d’entre eux furent saisis. Par ordre du roi, les deux docteurs et les principaux exécuteurs de l’acte furent brûlés vifs et les autres égorgés. Josèphe, Ant. jud., XVII, vi, 2, 3 ; Bell, jud., i, xxxiii, 2-4., .

IV. Les oiseaux dans les sacrifices. — 1° Au sortir de l’arche, après le déluge, Noé offrit à Dieu des holocaustes d’animaux et d’oiseaux purs. Gen., viii, 20. —

2° Abraham, sur l’ordre de Dieu, offrit aussi un sacrifice comprenant une génisse, une chèvre, un bélier, une tourterelle et une jeune colombe. Les quadrupèdes furent partagés et leurs deux moitiés mises en face l’une de l’autre ; mais les oiseaux furent laissés entiers. Gen., xv, 9, 10. Cet usage de ne pas mettre les oiseaux en morceaux dans les sacrifices, probablement à cause de leur faible volume, fut plus tard consacré par la Loi. Lev., i, 17. — 2° On ne pouvait admettre pour les holocaustes que des colombes ou des tourterelles. Lev., i, 14. Voir Colombe, t. ii, col. 848 ; Tourterelle. Pour la purification du lépreux, il fallait « deux oiseaux Vivants purs ». Lev., xiv, 4. Ces oiseaux, çipporim, sont appelés ôpvMta par les Septante et passeres par la Vulgate. Il ne s’agit pas ici nécessairement de colombes ou de tourterelles, réservées pour le sacrifice que le lépreux offrira dans le sanctuaire, Lev., xiv, 22, mais d’oiseaux purs quelconques, gallinacés ou passereaux. Cf. Gem. Jerus. Nazir, 51, 2. Dans les sacrifices publics, on n’offrait jamais d’oiseaux, Siphra, ꝟ. 64, 1, et dans les autres sacrifices qui comportaient des offrandes d’oiseaux, il n’y avait pas à s’inquiéter de leur sexe ni de leurs défauts, Siphra, ꝟ. 239, 9, parce que la Loi ne parlait de ces choses qu’à propos des quadrupèdes. Lev., xxii, 19.

468. — Oiseau en bois, à roulette.

D’après FI. Pétrie, Hawara, Biahmu and Arsinoe,

pi. xiii, 21.

— 3° Des règles spéciales déterminaient la manière dont les oiseaux destinés aux sacrifices devaient être immolés. Le prêtre les égorgeait avec l’ongle. Lev., i, 15. Dans ce but, il prenait l’oiseau de la main gauche, les deux derniers doigts saisissant les pattes, le pouce et l’index tenant le cou retourné. Puis, avec le pouce de la main droite, il coupait le cou de l’oiseau, de manière à le séparer pour les holocaustes, Lev., i, 15, et à le laisser adhérent au corps pour les sacrifices expiatoires. Lev., v T 8. Cf. Sebachim, 64, 2. Les prêtres seuls exécutaient cette immolation, et elle passait pour une de leurs fonctions les plus difficiles. Cf. Siphra, ꝟ. 66, 2 ; Gem. Joma, 47, 2 ; 49, 2. Bien que cette immolation pût se faire d’un côté quelconque de l’autel, l’usage était de se tenir, pour les holocaustes, au sud-est, près de l’endroit où devaient être jetées les entrailles et les plumes, , Lev., i, 16, et au sud-ouest pour les autres sacrifices. Cf. Siphra, ꝟ. 67, 1 ; Sebachim, vi, 2 ; Iken, Antiquitates hebraicsc, Brème, 1741, p. 175 ; Reland, Antiquitates sacrée, Utrecht, 1741, p. 159. Dans la Mischna, le traité Kinnim s’occupe des offrandes d’oiseaux dans les sacrifices des pauvres.

V. Mœurs des oiseaux. — Différents traits bibliques, se rapportent aux mœurs des oiseaux en général, sans compter ceux qui concernent chaque espèce en particulier. — 1° Leur vol. Le vol est la caractéristique des oiseaux, d’où les noms de ba’al kânâf, « maître d’ailes, » Prov., i, 17 ; Eccle., x, 20, de kol kânâf, « toute aile, » tous les oiseaux, Gen., vii, 14, et de’of, « aile, » Gen., i, . 21, 30 ; Lev., xvii, 13 ; Dan., ii, 38, etc., pour désigner les oiseaux en général. Éliphaz, voulant démontrer à Job que ses malheurs ne sont pas naturels, lui demande-