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ŒUVRE — OFFRANDE


sa prédication. Tels furent surtout Moïse, Act., vii, 22, et Jésus-Christ. Luc, xxiv, 19. Quant aux œuvres de la Loi ancienne, elles ont absolument cessé d’être légitimes et utiles à partir de la promulgation de l’Évangile. Rom., iii, 20, 28 ; Gal., ii, 16. Voir Justification, t. iii, col. 1878-1880 ; Loi mosaïque, t. iv, col. 345. L’œuvre de Pévangélisation est le travail accompli par les Apôtres et leurs collaborateurs pour la propagation de l’Évangile. Act. xiii, 2 ; xiv, 25 ; Rom., xiv, 20 ; Phil., ir, 30 ; II Tim., iv, 5. — 2. Les œuvres mauvaises sont les actions contraires à la volonté de Dieu. Joa., iii, 19. Elles sont appelées « œuvres de ténèbres », Rom., XIII, 12 ; « œuvres de la chair, » Gai, v, 19 ; « œuvres mortes, » Heb., vi, 1 ; ix, 14 ; « œuvres d’impiété, >/ Jud., 15 ; « œuvres du diable, » Joa., viii, 41 ; 1 Joa., iii, 8. — 3. Les œuvres de l’homme le suivent à la mort. Apoc, xiv, 13. C’est alors que Dieu juge et traite chacun selon ses œuvres. Prov., xxiv, 12, 29 ; Eccli., xvi, 15 ; Is., iii, 11 ; Jer., xxv, 14 ; Lam., iii, 64 ; Matth., xvi, 27 ; Rom., ii, 6 ; II Cor., xi, 15 ; II Tim., iv, 14 ; I Pet., i, 17 ; Apoc, ii, 23 ; xx, 12-13 ; xxii, 12. Le feu éprouvera les œuvres de chacun, pour que son sort soit réglé en conséquence. I Cor., iii, 13-15.

H. Lesêtre.
    1. OFALIM##

OFALIM (hébreu : ’ofdlîm), tumeur à l’anus. Ce mot est toujours remplacé en qéri par tehtôrîm, « tumeurs hémorroïdales. » Les versions traduisent’ofâlîm d’une manière moins précise. Septante : é’Spa, « fondement, » partie du corps qui sert à s’asseoir ; Vulgate : anus, ou circonlocutions désignant la même chose. Les’ofâlîm, en assyrien : uplu, sont généralement reconnus comme étant des tumeurs à l’anus. Cf. Bochart, Bierozoicon, Leipzig, 1793, t. ii, p. 381 ; Buhl, Geseuius’Handwôrterb., p. 630. Autrement dit, ce sont des hémorroïdes. Voir Hémorroïdes, t. lii, col. 587. Le Seigneur les énumère parmi les maux dont les Hébreux seront frappés s’ils lui sont infidèles. Deut., xxviii, 27.

— Quand les Philistins se furent emparée de l’Arche d’alliance, les habitants d’Azot, de Geth et d’Accaron furent successivement atteints de différents maux, et, en particulier, d"ofâlîm. Les Philistins en appelèrent alors à leurs prêtres et à leurs devins pour être délivrés. Ceux-ci leur conseillèrent de renvoyer l’Arche avec des ex-voto expiatoires. Parmi ces derniers devaient se trouver cinq’ofdlîm d’or, selon le nombre des princes qui avaient subi la contagion. Le conseil fut suivi et les ex-voto d’or placés dans un coffret, pour être transportés avec l’Arche jusqu’à Bethsamès. I Reg., v, 6, 9, 12 ; vi, 5, 8, 11, 15, 17. Il est à croire qu’à dater de ce moment la contagion cessa de sévir parmi les Philistins. Hérodote, i, 105, raconte un fait qu’il est intéressant de rapprocher du récit biblique. Quand les Scythes parurent en Palestine avec le dessein de marcher contre l’Egypte et qu’ensuite ils s’en retournèrent sans avoir réalisé leur dessein, un certain nombre d’entre eux pillèrent le temple d’Atergatis, à Ascalon, dans le pays des Philistins. Voir Ascalon, t. i, col. 1064. En punition de leur brigandage, la déesse leur aurait envoyé une « maladie de femme », 6ï|).sia voOo-oç, qui passa à leur descendance et les fit appeler désormais’Evdcpssç, « hommesfemmes. » La 6111), eta voûoo ? désigne d’ordinaire des mœurs efféminées et débauchées. Cf. Hérodien, IV, xii, 4, etc. Sur son caractère spécifique, voir Hippocrate, trad. Littré, t. ii, p. 184. Le scholiaste d’Aristophane, Acharn., 242, raconte également comment les Athéniens, frappés d’une maladie honteuse pour avoir manqué de respect à une statue de Bacchus, ne furent délivrés qu’après avoir envoyé au dieu des ex-voto rappelant leur mal. Cf. Winer, Bibl. Realtvôrterbuch, Leipzig, 1838, t. ii, p. 303. L’usage de faire hommage aux dieux de représentations des membres guéris ou à guérir était général chez les anciens. Voir t. i, fig. 526, col. 1731 ; t. iv, fig. 235, col. 911. Cf. Diodore de Sicile,

i, 22 ; J.J. Frey, De more diis simulacra membrorum consecrandi, Altorꝟ. 1746 ; Noury, Le culte d’Esculape en Grèce, dans la Chronique médicale, Paris, dée. 1905, p. 774, 776. Il n’est pas étonnant de le trouver en vigueur

chez les Philistins.

H. Lesêtre.

1. OFFENSE. Voir Injure, t. iii, col. 878 ; Péché.

2. OFFENSE (MONT DE L’) (hébreu : har-ham-maXhi (, « mont de la perdition ; » Septante : Spoj toû Moo- 9â6), prolongement méridional du mont des Oliviers, au sud-est de Jérusalem. On l’appelle aujourd’hui mont du Scandale. La Vulgate lui donne le nom de Mons Offensionis, IV Reg., xxiii, 13, et l’hébreu celui de perdition, parce que c’est là que Salomon, pour faire plaisir à ses femmes étrangères, éleva des temples aux faux dieux qu’elles adoraient. III Reg., xi, 7. Le mont du Scandale n’est guère qu’un monceau de rochers nus, sur lesquels on a bâti de nos jours quelques habitations.

    1. OFFICIERS##

OFFICIERS, nom générique qu’on emploie pour désigner ceux qui remplissent des fonctions au nom du roi, et spécialement des fonctions militaires. Aucun mot hébreu spécial ne correspond à ce terme. — Voir les divers titres particuliers, hébreux et grecs, donnés à ceux qui exercent un pouvoir quelconque, Gouverneur, t. iii, col. 283. Pour les officiers militaires, voir Chef, i, 30 ; n, 3° et 4°, t. ii, col. 644 et 645 ; Armée, t. i, col. 977. — Voir aussi Économe, t. ii, col. 1570 ; Échanson, col. 1558 ; Panetier ; Cour et les titres des divers officiers de la cour énumérés dans cet article, t. ii, col. 1079 ; Écuyer, t. ii, col. 1585.

    1. OFFRANDE##

OFFRANDE (hébreu : nedâbdh ; Septante : éxoiimov, xottà aîpeaiv ; Vulgate : oblatio voluntaria ou spontanea), ce qu’on offre à Dieu sans y être obligé par la loi ou par un vœu. Sur l’offrande obligatoire et liturgique, voir Orlation. col. 1727. Sur l’offrande faite à un homme, , voir Présent.

1° Avant la loi mosaïque, les premières offrandes faites à Dieu sont celles de Caïn et d’Abel. Gen., iv, 3, 4. Sur l’offrande du pain et du vin par Melchisédech, Gen., xiv, 18, voir Melchisédech, col. 939. — 2° Au désert, des offrandes d’objets précieux de toute nature sont faites pour la construction du Tabernacle par tout le peuple et par ses chefs. Exod., xxxv, 5-9, 21-29 ; xxxvi, 5-7 ; Num., vii, 2-83, Des offrandes analogues se reproduisent sous David, pour la construction du Temple, I Par., xxix, 5-9, sous Esdras pour sa reconstruction. I Esd., i, 4, 6 ; vii, 15, 16 ; viii, 28. — 3° La loi mosaïque autorise et même encourage les offrandes volontaires à Jéhovah. À ces offrandes s’applique spécialement le nom de neddbâh, du verbe nâdab, « agir spontanément. » Lev., xxiii, 38 ; Num., xv, 3 ; xxix, 39) ; Deut., xii, 17 ; Am., iv, 5. Elles convenaient surtout à la fête de la Pentecôte. Deut., xvi, 10. Quand on offrait un animal, il devait être sans défaut. Lêv., xxii, 18, 21. La loi tolérait cependant, pour ce genre d’offrandes, un animal privé d’une oreille ou de la queue. Lev., xxii, 23. La victime de l’offrande volontaire devait être mangée le jour même ou le lendemain. Lev., vii, 16. — 4° Le lévite Coré fut préposé dans le Temple à la garde des offrandes volontaires, et sa fonction dut passer à ses descendants. II Par., xxxi, 14. Judith, xvꝟ. 23, offrit au Seigneur les dépouilles d’Holoferne. Certaines familles offraient volontairement à tour de rôle le bois nécessaire au service du second Temple. Il Esd., x, 34 ; xm, 31. Les offrandes en argent étaient gardées dans le trésor. Voir Gazophylacium, t. iii, col. 133. — 5° Les psalmistes annoncent que les rois viendront apporter leurs offrandes à Jéhovah. Ps. lxviii (lxvii), 30 ; lxxii (lxxi), 10. Les mages présentèrent les leurs à l’enfant

Jésus. Matth, , ii, 11.

H. Lesêtre.