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OCCIDENT — OCHOZIAS


extrémité à l’autre. Cf. Matth., viii, 11 ; xxiv, 27 ; Luc, xiii, 29. — Le vent qui souffle de l’occident sur la Palestine y arrive chargé des vapeurs qu’il a recueillies en passant au-dessus de la Méditerranée. Notre-Seigneur observe que, quand on voit la nuée se lever du côté du couchant, on peut dire à coup sûr : « La pluie vient, s. Luc, xi, 54. C’est, en effet, à l’occident, du côté de la mer, que commencèrent à se lever les nuages, pour mettre un à la sécheresse prédite par Élie. III Reg., xvii, 1 ; xviii, 42-45. — Les pays occidentaux sont appelés assez souvent les « Iles ». Voir Ile, t. iii, col. 841.

H. Lesêtre.
    1. OCHIN Bernardin##

OCHIN Bernardin, ou plutôt Ochino, portait ce nom parce que, disent les uns, c’était celui de ses parents ; parce que, disent d’autres, il était né à Sienne (1487), dans le quartier dit dell’Oca (en français de l’Oie). Il entra jeune dans l’ordre des mineurs observants, d’où il passa chez les capucins en 1534, Ceux-ci l’élurent, en 1538 et 1541, général de leur congrégation, qui sortait du berceau. Médiocrement savant, il était doué d’un talent oratoire merveilleux, qui le fit admirer en beaucoup de villes d’Italie ; en même temps, l’austérité apparente de sa vie le faisait considérer comme un très saint personnage. Charles V, passant à Naples, y prolongea son séjour pour se donner le plaisir de l’entendre. Mais Ochin n’avait pas assez de science ni assez de véritable vertu pour ne point succomber sous le poids de ses succès. Ce fut, parait-il, pendant sa prédication à Naples que de secrètes relations avec Pierre Martyr (Vermigli) lui firent faire les premiers pas vers le protestantisme. Ses progrès dans l’erreur furent ensuite rapides ; il quitta son ordre, puis l’Italie, se retira à Genève, à Bâle, etc., se maria, eut plusieurs enfants, produisit une quantité d’ouvrages empreints de toutes les erreurs et de toutes les haines protestantes, finit par être en horreur à ses coreligionnaires eux-mêmes, et dut mener, pendant ses dernières années, une vie de misère et d’aventures. Boverius, l’annaliste des capucins, le fait mourir à Genève, après rétractation de ses erreurs. Tous les autres historiens affirment qu’il persista dans son apostasie jusqu’à la fin. Le P. Nicéron, les résumant, dit que, le cardinal Commendon l’ayant fait chasser de Pologne, il vit mourir de la peste, à Pinczow, ses deux fils et sa fille. Sa femme était morte longtemps auparavant, en Suisse. Malade en même temps que ses enfants, il guérit malgré son grand âge ; mais il ne leur survécut que trois semaines. La peste le frappa de nouveau à Slaucow, où il mourut dans l’impénitence. Tous ses ouvrages sout extrêmement rares, quelques-uns même au point de n’avoir pas de prix, au dire de Brunet, c’est là aujourd’hui leur unique mérite. Parmi leur nombre, il y a : 1° Expositione sopra la Epistola di $an Paolo alli Romani, s. 1. n. d. in-12 (1545) ; 2° Expositione sopra la Epistola alli Galati, in-12, s. 1. n. d. (1546). Ces deux livres, écrits dans un sens protestant, ont été probablement imprimés à Bâle. P. Apollinaire.

    1. OCHOZATH##

OCHOZATH (hébreu : Âfruzat ; Septante : ’0-/oÇâ6), ami (hébreu : rê’a) d’Abimélech, roi de Gérare, qui l’accompagna dans sa visite à Isaac. Gen., xxvi, 26. Les Septante traduisent rê’a par vutiçaYMïô ; , « paranymphe, » signification inadmissible dans ce passage. — La terminaison féminine af se retrouve dans d’autres noms philistins tels que Goliath. Cf. l’iduméen Genubath. III Reg., xi, 20.

    1. OCHOZIAS##

OCHOZIAS (hébreu : ’Aliazyâh ou’Ahazyâhâ, « celui que tient Jéhovah ; » Septante : ’O/oÇtocç), nom porto successivement par un roi d’Israël et par un roi de Juda.

1. OCHOZIAS, roi d’Israël (en 904, 897 ou 879, suivant les divers systèmes chronologiques), était fils d’Achab et de Jézabel. D ne régna que deux ans, pendant que

Josaphat était roi de Juda. Il continua les impiétés de son père et du premier roi schismatique Jéroboam. III Reg., xxii, 52-54. Le dieu Baal avait toute sa confiance ; mais cette confiance lui fut fatale. La Sainte Écriture raconte avec quelque détail ce qui advinî au roi en punition de son idolâtrie. Un jour qu’il se trouvait dans sa chambre haute, à Samarie, Ochozias tomba de sa fenêtre à travers le treillis, sur lequel il s’était sans doute imprudemment appuyé. Voir Fenêtre, t. ii, col. 2202 ; Maison, t. iv, col. 5’JU. Devenu malade à la suite de sa chute, il envoya consulter Beelzébub à Accaron, pour savoir s’il relèverait de sa maladie. Voir Beelzébub, t. i, col. 1547. Dans le fond, cependant, l’intention d’Ochozias devait être probablement d’obtenir sa guërison du dieu chasse-mouches, dont le pouvoir s’étendait à chasser les esprits mauvais, Mattb., su, 24, et, par voie de conséquence, à écarter les maux dont ceux-ci étaient la cause. Cf. Lagrange, Études sur les religions sémitiques, Paris, 1905, p. 85. Sur l’ordre de Dieu, Élie se porta à la rencontre des envoyés du roi pour leur reprocher l’oubli coupable dans lequel on tenait le Dieu d’Israël en pareille circonstance et leur annoncer que le prince mourrait de son mal. Aux renseignements que lui donnèrent ses envoyés, Ochozias reconnut l’intervention du prophète Élie. Il chargea successivement trois de ses officiers de le lui amener. Les deux premiers furent frappés de mort avec leurs hommes, en punition de leur insolence et aussi probablement pour donner un avertissement salutaire au roi qui avait sans doute conçu de criminels projets contre le prophète. Voir Élie, t. ii, col. 1673. Celui-ci suivit le troisième officier, rendu plus circonspect par le châtiment dont avaient été victimes les deux autres, et il signifia à Ochozias en personne la mort imminente qui l’attendait. L’événement ne tarda pas à vérifier la prophétie d’Élie et Ochozias mourut la seconde année de son règne, sans laisser d’enfants. IV Reg., i, 1-18.

H. Lesêthe.

2. OCHOZIAS, roi de Juda (en 884 ou 887, suivant les diverses chronologies), succéda à son père Joram la douzième année du roi d’Israël Joram, fils d’Achab. Il avait alors vingt-deux ans et fut mis sur le trône par les habitants de Jérusalem, parce que tous ses frères aines avaient été emmenés et tués par des brigands philistins et arabes. II Par., xxi, 16, 17. Voir Joram, t. iii, col. 1645. Il portait aussi le nom de Joachaz, sur lequel prévalut celui d’Ochozias. Voir Joachaz, t. iii, col. 1550.. Il avait pour mère Athalie, fille d’Achab et de Jézabel, que son père Joram avait épousée. Voir Athalie, t. i, col. 1207. Le jeune prince ne régna qu’un an, mais, par son impiété, se montra digne de sa parenté. Il se laissa guider par sa mère et par de perfides conseillers. Trop docile à leurs avis, il s’allia avec Joram, roi d’Israël, pour faire la guerre contre Hazaël, roi de Syrie. Joram, blessé à Ramoth de Galaad, se retira à Jézraël, pour se faire soigner. Ochozias crut de son devoir d’aller le visiter. Ce fut pour sa perte. Jéhu avait été suscité par le Seigneur pour exterminer toute la maison d’Achab.Voir Jéhu, t. iii, col. 1245, 1246. Quand il se présenta devam Jézraël, Joram et Ochozias se portèrent à sa rencontre. Leroi d’Israël fut percé d’une flèche. À cette vue, Ochozias s’enfuit du côté de Beth-Haggan ou Enganniir.. Voir Beth-Haggan, t. i, col. 1685. Jéhu le poursuivit ci dit : « Frappez-le, lui aussi, sur son char ! » Ochozias, blessé à la montée de Gaver, prés de Jéblaam, se réfugia à Mageddo, où il mourut. Ses serviteurs le mirent sur son char et le transportèrent à Jérusalem pour l’inhumer dans le sépulcre de ses ancêtres. IV Reg., viii, 25 ; IX, 29. D’après un autre récit, Ochozias se serait réfugié à Samarie, d’où Jéhu l’aurait fait tirer pour le mettre à mort. II Par., xxii, 1-9. On concilie les deux narrations en supposant que, dans la seconde, Samarie désigne non pas la ville de ce nom, mais le royaume ou