Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/894

Cette page n’a pas encore été corrigée
1731
1732
OBLATION — OCCIDENT


on mettait la farine d’abord, on ajoutait l’huile et on mélangeait, ou bien on se contentait de verser l’huile sur la farine. Quelquefois on additionnait le mélange d’eau chaude, pour rendre la pâte moins épaisse. Le Lévitique, II, 4, 5, 7, parle de trois vases différents pour la cuisson : le tannûr ou four, pour cuire les gâteaux de pâte épaisse avec ou sans huile, le mahâbaf, vase plat et sans rebords pour cuire la pâte épaisse, et le marhéséf, vase profond et à rebords, pour cuire la pâte plus liquide. Quand les gâteaux ne renfermaient pas it’huile, on les marquait avec de l’huile d’une croix ayant la forme d’un X. Menachoth, v, 8 ; Siphra, ꝟ. 75, 2. — 4° La réception. Les oblations de farine non cuite étaient reçues par le prêtre dans un vase qui les sanctifiait ; celles de la femme soupçonnée l’étaient dans une corbeille. Les gâteaux, d’abord réduits en morceaux, étaient placés dans le vase de sanctification. Sur la farine ou les morceaux, on versait ce qui restait d’huile non employée, et on mettait l’encens qui était requis ; puis on balançait, s’il y avait lieu. Quand une partie de l’oblation devait être brûlée sur l’autel, le prêtre en retirait une poignée, avant que l’encens eût été ajouté, et il mettait la portion enlevée dans un autre vase avec l’encens. Les Juifs entendaient par poignée la cavité formée par les trois doigts du milieu repliés sur la paume de la main ; le pouce et le petit doigt faisaient retomber ce qui était en excès. Cette opération passait pour être difficile à bien exécuter. Siphra, î. 71, 1. Lorsque des gentils offraient des sacrifices comportant des oblations et ne prévoyaient pas ces dernières, on lés ajoutait aux frais du trésor. Les oblations des gentils réclamaient, aussi bien que les autres, l’huile et l’encens. — 5° Le partage. Une fois l’encens brûlé sur l’autel, le prêtre entrait en possession de ce qui lui revenait des oblations. Celles-ci appartenaient aux prêtres de service ce jour-là. Les pains de proposition se partageaint entre les prêtres de la semaine qui finissait et ceux de la semaine qui commençait. Tous les prêtres avaient droit aux oblations des jours de fête, ordinairement beaucoup’plus nombreuses. Cependant le grandprêtre pouvait toujours prélever ce qu’il voulait, par exemple un des pains de la Pentecôte, quatre ou cinq des pains de proposition, etc., sans que jamais’sa part pût excéder la moitié des oblations. Seuls les prêtres et leurs descendants mâles, en état de pureté, avaient droit de se nourrir des oblations, pourvu qu’ils le fissent dans le parvis intérieur, le jour même de l’oblation ou la nuit suivante. — Dans les sacrifices pacifiques, Lev., vu, 11-13, le partage était plus compliqué. On y avait employé 20/10 d’éphi de farine ; dix servaient à faire dix gâteaux fermentes, et avec les dix autres, on préparait trois séries de dix gâteaux non fermentes, soit trente en tout. Pour le sacrifice du nazaréen, on fabriquait dix gâteaux mélangés d’huile, et dix autres seulement graissés d’huile, les uns et les autres sans levain. De ces deux sortes d’oblations, rien n’allait à l ! autel. Les prêtres prélevaient, dans le sacrifice pacifique, un des gâteaux fermentes, et un de chacune des trois autres espèces, et, dans le sacrifice du nazaréen, un seul gâteau. Ils pouvaient manger ces gâteaux en ville et avec toute leur famille, le jour du sacrifice et la nuit suivante. Les autres gâteaux revenaient à ceux qui avaient offert les sacrifices ; ils pouvaient les manger le jour et la nuit suivante. Ces différents mets, en effet, n’étaient pas considérés comme oblations, mais comme parties de sacrifices. Lev., ii, 11 ; Menachoth, v, 1 ; Siphra, ꝟ. 77, 1. Cf. Reland, Autiquitates sacrx, Utrecht, 1741, p. 193-199 ; Iken, Antiquitates hebraicæ, Brème, 1741, p. 192-210.

H. Lesêtre.

OBOLE. Voir Minutum, col. 1108.

    1. OBOTH##

OBOTH (hébreu : ’Obôf ; Septante : ’Q6<10 ; le Codex Vaticanus, Num., xxxiii, 43, 44, porte 20>é(o8, faute

qui tient probablement à la préposition précédente), une des stations des Israélites dans le désert. Num., xxi, 10 (et 1 1 dans l’hébreu et les Septante) ; xxxiir, 43, 44. Elle est citée après Phunon, bien reconnu aujourd’hui dans Khirbet Fendn, à l’est de l’Arabah, à l’appui de DjebeUesch-Schera. Voir la carte d’Idumée, t. iii, col. 830. Or, au-dessus de ce point, se trouve un ouadi appelé Véibéh, qui correspond bien à l’ancien Oboth. Wetzstein, en effet, dans ses Remarques sur le Cantique des Cantiques, jointes au Biblischer Conimentar de Frz. Delitzsch, Leipzig, 1875, a montré,

p. 168, que 1 arabe <^-o « , Uéibéh, est une abréviation de na’iN, et ce dernier nom le diminutif de ntaiN,

t "T’Obôth, Cette vallée renferme quelque verdure, avec de nombreux petits palmiers, arbustes et plantes. Cf. E. Hull, Mount Seir, Londres, 1889, p. 163 ; M.-J. Lagrange, L’itinéraire des Israélites du pays de Gessen aux bords du Jourdain, dans la Revue biblique, Paris,

1900, p. 286.

A. Legendre.
    1. OCCASION##

OCCASION (hébreu : Jo’dnâft ; Septante : àyop^r, , eùxatpia ; Vulgate : occasio, opportunitas), moment favorable à l’exécution d’une action. — Samson cherchait une occasion de querelle aux Philistins. Jud., xiv, 4. Quand le roi de Syrie envoya Naaman au roi d’Israël, ce dernier s’imagina qu’il cherchait occasion (mif’anndh, 7cpo9a<i ! ÏETa ! , occasiones quserit) pour lui faire la guerre. IV Reg., v, 7. Les ministres et les satrapes cherchaient contre Daniel l’occasion de l’accuser. Dan., vi, 4, 5. Le roi Démétrius voulait honorer Jonathas, à l’occasion,

I Mach., xi, 42. Ménélas saisit l’occasion pour prendre des vases du Temple, II Mach., iv, 32 ; Alcime profita de l’occasion pour desservir les Juifs auprès de Démétrius, II Mach., xiv, 5, et Nicanor épiait l’occasion de saisir Judas Machabée. II Mach., xtv, 29. Hérodiade profita d’une fête célébrée au palais d’Hérode et en prit occasion pour réclamer la tête du précurseur. Marc, vi, 21. Les Juifs cherchaient l’occasion de prendre Jésus sans exciter de tumulte. Matth., xxvi, 16 ; Marc, xiv, 11 ; Luc, xxii, 6. — Il y a pour toutes choses « temps et opportunité » (hébreu : « temps et jugement, » xotipbç xal xpfaiç). Eccle., viii, 6, Le deuil n’est pas une occasion favorable pour faire de la musique. Eccli., xxii, 6. Qu’on donne l’occasion au sage (hébreu : « donne au sage » ), il deviendra plus sage. Prov., ix, 9. La loi ancienne était une occasion de péchés. Rom., vii, 8. 11. Saint Paul veut donner occasion aux Corinthiens de se glorifier à son sujet, II Cor., v, 12, mais il n’en veut pas fournir aux faux docteurs de lui ressembler.

II Cor., xi, 12. La liberté chrétienne ne doit pas être une occasion de vivre selon la chair. Gal., v, 13. Les jeunes veuves doivent se remarier, pour ne pas donner occasion à la médisance. I Tim., v, 14. Timothée a le devoir de prêcher, eùxalpwj, àxoupwî, opportune, importune, que l’occasion soit favorable ou non.

II Tim., iv, 2.

H. Lesêtre.
    1. OCCIDENT##

OCCIDENT (hébreu : niebo’haS-SéméS, « coucher du soleil, » ma’ârâb, ma’ârdbdh, ’âhôr, « ce qui est par derrière, » yâm, « mer ; » Septante : 8u<ju.i)-r|X(ou, ê’jdfiat ; Vulgate : soîis occasus ou occubitus, occidens), partie de l’horizon du côté de laquelle le soleil se couche.

— En Palestine, la Méditerranée se trouve à l’occident du pays, ce qui fait qu’assez souvent la mer est prise pour l’occident lui-même. Gen., xii, 8 ; xxviii, 14 ; Exod., xxvi, 22 ; xxxviii, 12 ; Deut., xxxiii, 23 ; Jos., vni, 9, etc. Comme l’orient était le point de repère vers lequel se tournaient le plus habituellement les Israélites, l’occident se trouvait par derrière, d’où son nom de’âhôr. Job, xxiii, 8 ; Is., ix, 11. La locution « de l’orient à l’occident », qui revient si souvent, Ps. cxin (cxu), 3 ; Mal., i, 11, etc., désigne toute la terre, d’une