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OBÉISSANCE — OBÉLISQUE


toutes les jouissances. Eccle., x, 19. « L’esprit du juste médite l’obéissance, » d’après la Vulgate, tandis qu’il y a en hébreu : ’ânôt, « pour répondre, s et dans les Septante : ute-rei ; , des choses dignes de foi. Prov., xv, 28. Enfin, la Vulgate dit que « l’homme obéissant racontera sa victoire », alors qu’il y a en hébreu : « l’homme qui écoute pourra parler toujours, » lânésah, « à perpétuité. » Plusieurs versions anciennes ont dérivé ce dernier mot du verbe chaldéen nesalf, « vaincre. » Prov., xxi, 28. — 2. Dans le Nouveau Testament, Noire-Seigneur dit que celui qui a la foi pourrait se faire obéir par un mûrier. Luc, xvii, 6. Saint Paul stigmatise la désobéissance des païens à l’égard de leurs parents. Rom., i, 30 ; Il Tim., iii, 2. Il recommande aux chrétiens d’obéir à leurs parents et à leurs maîtres, Eph., vi, 1, 5 ; Col., iii, 20, 22, aux pouvoirs établis, Tit., iii, 1, et à leurs pasteurs, à l’égard desquels, du reste, il reconnaît et loue l’obéissance des fidèles. II Cor., ii, 9 ; vii, 15 ; x, 6 ; II Thés., iii, 14 ; Philem.,

21 ; Heb., xiii, 17.

H. Lesêtre.
    1. OBÉLISQUE##

OBÉLISQUE (hébreu : massâbâh ; Septante : <rrij), 7) <rcwXo ;  ; "Vulgate : titulus, statua), monument ordinaire ! ment monolithe et à base quadrangulaire, terminé en pointe et servant à l’ornementation des temples égyptiens. — On a attribué aux obélisques égyptiens différentes significations. Cf. Lagrange, Études sur les religions sémitiques, Paris, 1905, p. 212. « À dire le vrai, ils ne sont que la forme régularisée de ces pierres levées, qu’on plantait en commémoration des dieux et des morts chez les peuples à demi sauvages. Les tombes de la IVe dynastie en renferment déjà qui n’ont guère plus d’un mètre, et sont placés à droite et à gauche de la stèle, c’est-à-dire de la porte qui conduit au logis du défunt ; ils sont en calcaire, et ne nous apprennent qu’un nom et des titres. À la porte des temples, ils sont en granit et prennent des dimensions considérables, 20 m 75 à Héliopolis, 23 m 59 et 23 m 03 à Louxor. Le plus élevé de ceux que l’on possède aujourd’hui, celui de la reine Hatchepsou à Karnak, monte jusqu’à 33 m 20, .. Les obélisques étaient presque tous établis sur plan carré, avec les faces légèrement convexes et une pente insensible de haut en bas. La base était d’un seul bloc carré, orné de légendes ou de cynocéphales en ronde loosse, adorant le soleil. La pointe était coupée en pyramidion et revêtue, par exception, de bronze ou de cuivre doré… Le plus souvent les quatre faces verticales n’ont d’autre ornement que des inscriptions en lignes parallèles consacrées exclusivement à l’éloge du roi. » Maspero, L’archéologie égyptienne, Paris, 1887, p. 102, 103. De colossales statues tenaient l’entrée des temples égyptiens. La place des obélisques était en avant de ces statues de chaque côté de la porte ; car les obélisques n’allaient que par paire, et souvent n’avaient pas la même hauteur. On en trouve à Karnak, il est vrai, plusieurs qui sont perdus au milieu des cours. Celui de la reine Hatespou est même encastré dans une maçonnerie de 5 mètres de haut qui en cache la base (fig. 454). Cela tient à ce que des constructions nouvelles ont été successivement ajoutées, et que les plus récentes" masquaient les façades antérieures. Plusieurs de ces obélisques égyptiens ont été transportés en Europe. Celui de Paris vient de Louxor. Il est en granit rose de Syène. Sa hauteur est de 22 m 83 et son poids est estimé à 250000 kilogrammes. Il avait été érigé par Ramsès II. Il contient l’éloge plusieurs fois répété du roi et ses actes d’adoration à Ammon-Ra. Cf. Chabas, Records of the past, t. IV, p. 17 ; Perrot, Histoire de l’art, t. i, p. 348-351 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6eédit., t. ii, p. 242. À Rome, l’obélisque de Saint-Jean de Latran est en granit rouge et date de Thotmès III. Il provient du temple du soleil à Thèbes. Il a été brisé en trois morceaux et,

après restauration, mesure encore 32°> de haut, Son poids est évalué à 440000 kilogrammes. L’obélisque de la place Saint-Pierre a été apporté d’Héliopolis sous Caligula et pèse près de 327000 kilogrammes. Sur les procédés employés par les Égyptiens pour dresser ces masses, voir Maçon, col. 515, 519. D’autres obélisques moins considérables affectaient la forme d’une stèle rectangulaire arrondie dans le haut et quelquefois surmontée d’un objet de métal. — Il est question deux fois d’obélisques dans la Sainte Écriture. Isaïe, xix, 19, après avoir fait allusion à la Ville du soleil, c’est-à-dire

454. — Obélisque de la reine Hatchepsou i D’après une photographie.

Karnak.

On ou Héliopolis, dit que, près de la frontière d’Egypte, « un obélisque (massëbâh) sera consacré à Jéhovah. » Cette prophétie signifie qu’un jour, surtout après la venue du Messie, Dieu sera connu et servi en Egypte à meilleur litre que les fausses divinités en l’honneur desquelles se dressent des obélisques. Voir Onias IV ; Josèphe, Bell, jud., VII, x, 3 ; Ant. jud., XIII, iii, 3. Onias, fils du pontife Onias III, s’autorisa de cette prophétie pour relever, en l’honneur de Jéhovah, un vieux temple égyptien tombant en ruines à Léontopolis. Il y adjoignit une tour ou un pylône. Ses moyens ne lui permettaient évidemment pas d’y dresser un obélisque proprement dit. Voir l’obélisque qui subsiste encore à Héliopolis, t. i, fig. 528, col. 1737, Sur le séjour de la