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NOURRITURE — NOUVEAU TESTAMENT


et dévorer un peuple comme une nourriture, c’est le persécuter violemment. Ps. xrv (xm), 4.

V. La nourriture spirituelle. — 1° Notre-Seigneur dit que sa nourriture est de faire la volonté de son Père. Joa., iv, 32, 34. Il se propose lui-même comme la nourture de l’âme, par la vérité qu’il enseigne, Joa., vi, 3540, et par son propre corps dont il fait le vrai pain de vie. Joa., vi, 48-52. — 2° Saint Paul présente aux fidèles récemment convertis un enseignement élémentaire qui est comme le lait qu’on donne aux enfants, I Cor., iii, 2, mais qui n’est pas encore la nourriture substantielle d’une doctrine complète. Cf. Heb., v, 12, 13 ; I Pet. ii, 2.

VI. La nourriture des animaux. — 1° Dieu a créé pour les animaux une nourriture appropriée à leur organisation. Gen., i, 30. Il la leur donne libéralement, sans qu’ils aient besoin de travailler pour l’obtenir. Ps. civ (cm), 21, 27 ; cxxxvi (cxxxv), 25 ; cxliv, 15, 16 ; cxlvi, 9 ; Job, xxxvili, 41 ; Prov., vi, 8 ; Matth., vi, 26 ; Luc, xii, 24. — 2° C’est une malédiction pour un être humain que de devenir, de son vivant ou après sa mort, la nourriture des animaux, oiseaux, chiens, etc. Deut., xxviii, 26 ; III Reg., xiv, 11 ; xvi, 4 ; xxi, 23, 24 ; IV Reg., ix, 10 ; Ps. lxxix (lxxviii), 2 ; Jer., xvi, 4 ; xix, 7 ; xxiv, 20, etc. Goliath et David se souhaitem mutuellement ce sort. 1 Reg., xvii, 44. 46. Chez les Égyptiens, on laissait les corps de certains ennemis « étendus sur le sol pour être mangés des bêtes sauvages et des oiseaux de proie ». Maspero, Les contes populaires de l’Egypte ancienne, Paris, 3e édit., p. 177. C’était en effet une malédiction pour quelqu’un que de ne pas reposer tout entier dans un tombeau. Voir Morts, col. 1316. Ce sort fut réservé à Jégabel. IV Reg., ix, 35, 36. Dieu s’est cependant engagé à réclamer à l’animal le sang de l’homme, Gen., ix, 5, sans doute en ordonnant de faire périr la bête qui a causé la mort d’un

homme. Exod., xxi, 28, 29.

H. Lesêtre.
    1. NOUVEAUTÉ##

NOUVEAUTÉ (grec : xatvôrr) ? ; Vulgate : novitas), ce qui apparaît pour la première fois. La chose nouvelle s’appelle en hébreu hâdâS, et une fois zdr et nâkri, « chose étrangère, inouïe, » Is., xxviii, 21 ; en chàldéen : hâdaf, I Esd., vi, 4 ; en grec xaivôv, et en latin novuni.

1° Au point de vue matériel, il est question dans la Sainte Écriture des objets nouveaux que Béséléel exécute avec l’esprit que lui communique le Seigneur, Exod., xxxv, 35 ; de maisons neuves, Deut., xx, 5 ; xxii, 8 ; Jer., xxvi, 10 ; xxxvi, 10 ; II Mach., ii, 30 ; de nouvelle cour, II Par., xx, 5 ; de sépulcre neuf, Matth., xxvii, 60 ; Joa., xix, 41 ; de chariots neufs, I Reg., vi, 7 ; II Reg., vi, 3 ; I Par., xiii, 7 ; Is., xli, 15 ; d’outre ? neuves, Jos., ix, 13 ; Job, xxxii, 19 ; Matth., ix, 17 ; Marc, ii, 22 ; Luc, v, 37 ; de vases neufs, IV Reg., îr, 20 : I Mach., iv, 49 ; de nourriture nouvelle, Sap., xvi, 2, 3 ; de vin nouveau, Eccli., ix, 14, 15 ; Lnc, v, 39 ; de manteau, IU Reg., xi, 29-30, et d’hahits neufs, Judith., xvi, 10 ; d’autel, I Mach., iv, 47 ; de cordes, Jud., xvi, 11 ; xv, 13, de glaives, II Reg., xxi, 16 ; de bois neufs, I Esd., vi, 4 ; de nouveaux phénomènes naturels, Sap., xi, 19 ; xvi, 16 ; xix, 5, 11 ; de nouvelles lettres, Esth., vin, 5, 10 ; de langues nouvelles, Marc, xvi, 17, etc. Sur les fruits nouveaux, voir Prémices.

. 2* Au point de vue moral, Dieu manifeste parfois son action dans le monde par des actes dont la nouveauté et la Candeur attirent l’attention des hommes. Num., xvi, S0 ; Is., xliii, 19 ; XL viii, 6 ; lxv, 17 ; lxvi, 22 ; Jer., xxxi, 22 ; Apoc, xxi, 5. Cependant, en général, il n’y a rien de nouveau sous le soleil, Ëccle., i, 10, parce que ni les lois de la nature ni le caractère des hommes

. ne changent. Le retour de la prospérité est une nouvelle lumière. Esth., viii, 16. On tire du même trésor le vieux et le neuf, c’est-à-dire ce que chaque époque a

apporté de bon. Cant., vii, 13 ; Matth., xiii, 52. L’Évangile constituait une doctrine nouvelle, Marc, l, 27 ; Act., xvii, 19 ; mais il y avait des nouveautés contre lesquelles il fallait se tenir en garde. I Tim., vi, 20. Les nouveautés plaisaient beaucoup aux Athéniens. Act., xvii, 21. Aux nouveaux bienfaits de Dieu, on répond par des cantiques nouveaux. Judith, xvi, 2, 15 ; Ps. xxxm (xxxii), 3 ; XL (xxxix), 4 ; xevi (xcv), 1, etc. ; Is., xlii, 10 ; Apoc, v, 9 ; xiv, 3.

3° Au point de vue spirituel, Dieu promet à l’bomme un esprit nouveau, c’est-à-dire l’effusion de grâce qu’apportera le Messie. Ezech., xi, 19 ; xviii, 31 ; xxxvi, 26. II contracte avec lui une nouvelle alliance. Jer., xxxi, 31 ; Matth., xxvi, 28 ; Marc, xiv, 24 ; I Cor v xi, 25 ; II Cor., iii, 6 ; Heb., viii, 8. Il le régénère et fait de lui une nouvelle créature, c’est-à-dire un être vivant de la vie même de Jésus-Christ. II Cor., v, 17 ; Gal., vi, 15 ; Eph., ii, 15 ; iv, 24 ; Col., iii, 10 ; Heb., x, 2. Il lui communique une nouvelle vie, la vie surnaturelle ou d’union intime avec les trois personnes divines, Rom., vi, 4 ; vii, 6 ; Xii, 2, et lui impose un nouveau commandement, celui de l’amour. Joa., xiii, 34 ; I Joa., ii, 7, 8 ; II Joa., 5, Il crée pour le récompenser de nouveaux cieux et une nouvelle terre, c’est-à-dire l’Église, royaume de Dieu sur la terre, et le ciel, lieu de la récompense éternelle pour les élus. II Pet., iii, 13 ; Apoc, iii, 12 ; xxi, 1, 2.

H. Lesêtre.
    1. NOUVEAU TESTAMENT##

NOUVEAU TESTAMENT (grec : Ka : vi, Atatoto ; Vulgate : Novum Testamentum), nom donné à la révélation évangélique et, par extension, aux livres inspirés qui s’y rapportent.

I. Sens du mot. — 1° Le mot Testamentum a été choisi par la Vulgate pour rendre le mot hébreu berîf, qui sert à désigner l’alliance contractée par Dieu avec l’ancien peuple, Gen., vi, 18 ; xv, 18 ; Exod., xxiv, 7 ; Deut., ix, 9 ; etc., voir Alliance, t. i, col. 387, et celle qu’il devait renouveler à l’époque messianique. Is., lv, 3 ; lxi, 8 ; Jer., xxxi, 31 ; xxxii, 40 ; Ezech., xvi, 60 ; xxxiv, 25 ; xxxvii, 26. Le berîf commençait par un acte solennel et entraînait une obligation impérieuse liant les deux contractants l’un à l’autre. Dieu s’engageait à protéger Israël et Israël s’engageait à servir Dieu. — 2° Les Septante rendent ordinairement berîf par £ta-OiÎxt). Gen., Vi, 18 ; xv, 18 ; xvii, 2, etc. Ce mot signifie « disposition, arrangement », d’où « disposition testamentaire i>, Aristophane, Vesp., 584, 589, et « convention ». Aristophane, Av., 439. Le berî{ était donc, pour les Septante, l’arrangement conclu par Dieu avec son peuple, la convention faite avec lui. La 8ta6>jxir, nouvelle est celle que Jésus-Christ est venu conclure avec l’humanité rachetée par lui. Matth., xxvi, 28 ; Marc, xiv, 24 ; Luc, xxii, 20 ; I Cor., xi, 25 ; Heb., ix, 15. — 3° La Vulgate emploie le mot testamentum, « testament, » expression des dernières volontés de quelqu’un, volontés exécutables après sa mort et sur lesquelles lui-même ne peut revenir. Ce sens est impliqué dans le grec 81 « 8r, xTi. La Vulgate l’a spécialement affirmé à cause de la manière dont la nouvelle alliance a été conclue à la dernière Cène et aussi à cause de la théorie développée dans l’Épltre aux Hébreux, ix, 15, 17.

II. L’institution du Nouveau Testament. — 1° Cette institution avait été promise par les prophètes, lsaïe, lv, 3 ; lxi, 8, annonce que la nouvelle alliance sera éternelle. Jérémie le redit à son tour et explique que cette alliance ne sera plus seulement extérieure, mais écrite au fond des cœurs. Jer., xxxi, 31-33 ; xxxii, 40. Il l’appelle, xxxi, 31, « alliance.nouvelle ». Ézéchiel, xvi, 60 ; xxxvii, 26, parle aussi d’alliance éternelle et pacifique, et Osée, ii, 18, représente cette alliance sous la figure de l’union conjugale. — 2° À la dernière Cène, Notre-Seigneur institue l’alliance promise ou plutôt il promulgue à l’avance l’alliance qui ne sera contractée qu’au moment de sa mort sur la criox.