5, npoaaiyiov, pulmentarium, a provision de bouche » ), substance étrangère qu’un corps vivant s’assimile pour entretenir sa vie.
I. À L’ÉPOQUE patriarcale. — 1° Au paradis terrestre.
— L’organisation de l’homme lui permet de se nourrir également soit de végétaux, soit de la chair des animaux. Cependant, quand Dieu eut placé l’homme dans le paradis terrestre, il lui assigna pour aliments les fruits de tous les arbres à l’exception d’un seul. Gen., h, 16, 17 ; iii, 2, 3. Il ne s’agissait évidemment que des fruits comestibles. D’autre part, la chair des animaux n’est pas mentionnée. Il ne s’ensuit pas qu’elle ait été interdite aux premiers hommes ; au moins leur était-il permis de se nourrir du lait qui provenait des animaux ; autrement l’élevage, dont s’occupe déjà Abel, Gen., iv, 2, n’aurait guère eu de raison d’être. — 2° Après le déluge. — Dieu déclara à Noé qu’il lui permettait de se nourrir de tous les animaux vivants aussi bien, que des "végétaux. Gen., ix, 2. Cette autorisation ne faisait que confirmer l’usage, car déjà, avant le déluge, était en vigueur la distinction des animaux purs et impurs, Gen., vu, 2, distinction qui vise les sacrifices, sans doute, mais se rapporte surtout à l’alimentation. Voir Animaux impurs, t, i, col. 613. En permettant de manger la chair des animaux, Dieu défendit sévèrement de se nourrir de leur sang. Gen., ix, 4. Voir Chair bes animaux, t. ii, col. 490, 495 ; Sang. — 3° Dans le pays de Chanaan. — Les patriarches se nourrissaient de pain, Gen., xviii, 5 ; xxi, 14 ; xlii, 2, voir Pain ; de lait et de beurre, Gen., xviii, 8 ; de légumes. Gen., xxv, 28. La plus grande frugalité présidait ordinairement à leurs repas.
II. Chez les anciens Hébreux. — 1° Dans la terre de Gessen. — Les Hébreux se servirent en Egypte de la nourriture habituelle au pays, pain et galettes de céréales, animaux domestiques, animaux pris à la chasse ou à la pêche, herbes, légumes et fruits qui abondaient autour d’eux. Voir Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, Paris, t. i, 1895, p. 61-66. Plus tard, ils regrettèrent les pots de viande et le pain, Exod., xvi, 3, les poissons, les concombres, les melons, les poireaux, les oignons et les aulx qu’ils avaient sans peine et en abondance dans la terre de Gessen. Num., xi, 4, 5.
2° Ati désert. — Privés de la nourriture si facile à obtenir en Egypte, les Hébreux furent réduits au désert au lait et à la chair de leurs troupeaux, aux produits du sol alors plus cultivé et plus fertile, aux aliments achetés aux nomades, etc. Ils murmurèrent. Par deux fois, Dieu leur envoya des cailles, Exod., xvi, 13 ; Num., xi, 31-32, voir Caille, t. ii, col. 33, et, pendant quarante ans, il fit tomber la manne pour leur servir de nourriture principale. Exod., xvi, 14, 31. Voir Manne, col. 656.
3° En Palestine. — Une fois fixés dans leur pays définitif, les Hébreux eurent à leur disposition les produits naturels d’un sol fertile, ceux de l’élevage et de la chasse : les céréales, blé (voir t. i, col. 1811), épeautre (voir t. H, col. 1821), orge, etc., servant à faire le pain et les gâteaux (voir t. iii, col. 114) ; les légumes (voir t. iv, col. 160), les fruits (voir t. ii, col. 2412) ; les produits naturels ou travaillés des animaux, lait (voir t. iv, col. 37), beurre (voir t. i, col. 1767), fromage (voir t. n r col. 2406), jniel (voir t. iv, col. 1080) ; la chair des animaux (voir t. ii, col. 488), quadrupèdes, oiseaux, poissons, bêtes prises à la chasse (voir t. ii, col. 616), etc. Sur la manière d’accommoder ces divers aliments, voir Cuisine, t. ii, col. 1146-1150 ; Graissé, t. iii, col. 293 ; Huile, t. iii, col. 770 ; Sel. Sur la manière de les prendre, voir Festin, t. ii, col. 2212 ; Repas. Les Hébreux étaient généralement sobres au point de vue de la nourriture, et la Sainte Écriture signale peu d’excès à cet égard. Voir Gourmandise, t. iii, col. 281. Dans les temps de famine, on en était naturellement réduit à une nourriture très insuffisante et quelquefois répu gnante. Voir Colombe, t. ii, col. 849 ; Famine, t. ii, col. 2173. Les pauvres se contentaient parfois de racines, Job, xxx, 4 ; - Luc, xv, 16, et les assiégés de pis encore. IV Reg., xviii, 27 ; II Mach., v, 27. — On. n’aimait pas les mets insipides. Job, vi, 6. On les^assaisonnait au moyen du sel, I Esd., iv, 14 ; Eccli., xxxix, 31 ; voir Sel ; du eumin, Is., xxviii, 25, 27, voir Cumin, t. ii, col., 1158 ; de la coriandre, voir t. H, col. 973 ; de l’anis, voir t. i, col. 625 ; de la menthe, Matth., xxiii, 23, voir Menthe, col. 976 ; de la rue, Luc, xi, 42, voir Rue, etc. La câpre, Eccle., xii, 5, voir t. ii, col. 221, servait à stimuler l’appétit.
III. À l’époque êv Angélique. — 1°. La nourriture était la même que dans les anciens temps. Dans les repas plus importants, on voyait figurer des viandes de toutes sortes. Matth., xxii, 4. Mais le menu peuple se bornait habituellement aux mets les plus simples, le pain, les poissons desséchés ou même frais, Matth., vii, 10 ; xiv, 17 ; xv, 36 ; Marc, vi, 38 ; Luc, ix, 13 ; xi, 11, xxiv, 42 ; Joa., vi, 9 ; xxi, 9, 13 ; les œufs, Matth., vii, 9 ; Luc, xi, 11 ; le miel, Matth., iii, 4 ; Luc, xxiv, 42 ; les sauterelles, Matth., iii, 4, etc. — 2° Notre-Seigneur prend la nourriture ordinaire, et quelques-uns lui en font un reproche. Matth., xi, 19 ; Luc, 7, 34. Il recommande à ses disciples d’avoir confiance en la Providence au sujet de la nourriture, Matth., vi, 25, 31 ; Luc, xii, 22, 29, et à ses envoyés d’accepter ce qu’on leur sert, Luc, x, 8, parce que l’ouvrier mérite qu’on le nourrisse. Matth., x, 10. Il dit que la vie est plus que la nourriture, Matth., vi, 25 ; Luc, xii, 23, et que par conséquent il faut, à l’exemple du Père éternel, attacher plus d’importance à la première qu’à la seconde. Il prescrit de donnerla nourriture à ceux qui ont faim, et déclare que cette charité s’adresse à lui-même. Matth., xxv, 35, 42. — 3° Saint Paul dit que le chrétien doit se contenter d’avoir l’essentiel pour se nourrir et se couvrir. 1 Tim v VI, 8. À propos des viandes offertes aux idoles, il pose en principe que « le royaume de Dieu n’est ni le manger, ni le boire », Rom., xiv, 17, et que ce sont là des choses indifférentes en elles-mêmes au point de vue du salut. Voir Ldolothyte, t. iii, col. 830.
IV. Remarques sur la nourriture. — 1° La nourriture la plus simple est conseillée. Prov., xxvii, 27. L’excès sous ce rapport a de fâcheuses conséquences. Eccli., xxxi, 12-25 ; xxxvii, 30-34. — 2° Dans le chagrin, on s’abstient de nourriture. IReg., i, 7 ; Tob., iii, 10, etc. H en est de même en d’autres circonstances graves. Voir Jeûne, t. iii, col. 1528. Parfois, en vue de l’accomplissement d’une résolution importante, on défendait de manger quoi que ce fût, I Reg., xiv, 24, ou l’on s’y obligeait par serment. Act., xxiii, 12, 21. Il fallait se trouver dans une condition bien misérable pour en être réduit à manger, comme les chiens, ce qui tombait sous la table des maîtres. Jud., i, 7 ; Marc, vii, 28 ; Luc., xvi, 21.
— 3° Des nourritures miraculeuses sont plusieurs fois mentionnées : la manne, Exod., xvi, 14 ; la farine et l’huile de la veuve de Sarepta, III Reg., xvii, 16 ; le pain présenté à Élie par un ange, III Reg., xix, 6, et celui que lui apportaient les corbeaux dans la vallée de Carith, III Reg., xvii, 4-6 ; l’huile et les pains multipliés
^ par Elisée, IV Reg., iv, 5, 6, 43, 44 ; les pains multipliés par Notre-Seigneur au désert, Matth., xiv, 19, 20 ; xv, 36, 37 ; Marc, vi, 41, 42 ; viii, 6-8 ; Luc, ix, 16, 17 ; Joa., VI, 11, 12, etc. — 4° Métaphoriquement, « manger la moelle de la terre s, c’est avoir une nourriture abondante et succulente. Gen., xlv, 18. Par contre, pour marquer l’épreuve, on dit qu’on se nourrit de larmes, Ps. lxxx (lxxix), 6 ; d’absinthe, Jer., îx, 15 ; xxiii, 15 ; de cendre, Ps. en (ci), 10 ; Lam., iii, 6 ; de fiel, Ps. lxix (lxvhi), 22 ; du pain de douleur, Ps. cxxvii (cxxvi), 2, etc. Donner la chair de quelqu’un en nourriture, Ps. xliv (xliii), 12 ; lxxiv (lxxhi), 14 ; Is., xlix, 26 ; Jer., xix, 9. etc. c’est l’abandonner à ceux qui le font périr,