Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/876

Cette page n’a pas encore été corrigée
1695
1696
NOMBRE


bliera pas l’alliance qu’il a jurée, nisba’, à vos pères. » Deut., iv, 31 ; viii, 18. Le caractère mystérieux et sacré du nombre 7 est reconnu par les Pères. Cf. S. Hilaire, In Ps. cxviii, xxi, 5, t. îx, col. 637 ; S. Ambroise, Epist. xliv, t. xvi, col. 1136 ; S. Jérôme, In Am., ii, 5, t. xxv, col. 1037 ; S. Grégoire de Nazianze, Orat. in Pent., 2 4, t. xxxvi. col. 431 ; S. Bernard, Serm. de temp, pose, 3, t. clxxxiii, col. 288, etc. Il est sacré à cause des 7 couples d’animaux purs de l’arche, voir t. i, col. 614 ; cf. S. Jérôme, Adv. Jovin., i, 16, t. xxiii, col. 236 ; du sabbat et des 7 dons du Saint-Esprit. Cf. S. Jérôme, In Is., - ii, 5, t. xxiv, col. 72 ; S. Augustin, Serm. ccxlviii,

5, t. xxxviii, col. 1161. Il symbolise la perfection et la plénitude. Cf. S. Augustin, Qusest. xlii, In Heptat., v, 42, t. xxxiv, col. 765 ; In Ps. lxxviii, 10, t. xxxvi, col. 1019. S. Bernard, Serm. lii, de divers., t. clxxxiii, col. 675, y voit l’union de la foi, indiquée par le nombre trinitaire, et des mœurs, représentées par les quatre vertus cardinales. C’est un nombre vierge, parce qu’il n’engendre pas d’autres nombres. Cf. S. Ambroise, DeNoe et arca, 12, t. xiv, col. 378.

7. Huit. — C’est le chiffre de l’octave. Il marque le passage de la synagogue, représentée par 7, nombre du sabbat, à l’Église, cf. S. Jérôme, In Ezech., xii, 40, t. xxv, col. 338, fondée sur la résurrection glorieuse du Christ, le lendemain du sabbat ou huitième jour. Cf. Epist. Bamabse, 15, t. ii, col. 771 ; S. Augustin, Epist. lv, 11, 13, t, xxxiil, col. 215. C’est aussi le symbole de la vraie circoncision, à cause de la circoncision judaïque pratiquée le huitième jour après la naissance, cf. S. Hilaire, InPs. cxviit, t. ix, col. 503 ; S. Jérôme, Adv. Lucifer. , 22, t. xxiii, col. 176 ; Invgg., % t. xxv, col. 1401, et le symbole de la perfection, parce que le 8e jour complète la solennité. Cf. S. Ambroise, In Ps. cxviii, prol., t. xv, col. 1198 ; S. Augustin, Epist. lv, t. xxxiii, col. 215.

8. Dix. — Ce nombre est heureux et parfait, à cause de son rapport avec l’unité et des dix préceptes de la loi. Cf. S. Ambroise, De xlii mans., t. xvii, col. Il ; S. Jérôme, Adv. Jovin., i, 22, t. xxiii, col. 240 ; S. Augustin, Serm. xxxi, t. xxxviii, col. 198. D’après Tertullien, De anim., 37, t. ii, col. 714, le 10= mois étant celui de la naissance, le nombre 10 marque la renaissance spirituelle à la loi du Décalogue.

9. Douze. — Nombre sacré, à cause de la division du peuple de Dieu entre 12 tribus. Cf. S. Augustin, In Ps. ciii, 3, t. xxxvii, col. 1359.

10. Quinze. — Ce nombre symbolise la plénitude de la science, d’après S. Jérôme, In Gal. h i, 1, t. xxvi, col. 329.

11. Vingt. — Le nombre 20 participe à la défaveur qui frappe le nombre 2. Il est néfaste dans la Sainte Écriture. Cf. S. Jérôme, Adv. Jovin., i, 22, t. xxiii, col. 240.

12. Quarante. — Ce nombre est le symbole de la pénitence et de la prière. Cf. S. Hilaire, In Matth., 3, t. ix, col. 928 ; S. Jérôme, In Jon., 3, t. xxv, col. 1140 ; S. Augustin, In Ps. ex, I, t. xxxvii, col. 1463. Il indique aussi l’ensemble des siècles. Cf. S. Augustin, In Ps. xcir, 14, t. xxxvii, col. 1226 ; Serm., ccx, t. xxxviii, col. 1051.

13. Cinquante. — Le nombre 50 rappelle l’année jubilaire et la descente du Saint-Esprit à la Pentecôte. Il symbolise donc la rémission du péché et l’effusion de la grâce. Cf. S. Hilaire, In Ps., prol., 10, t. ix, col. 238 ; S. Ambroise, De JVoe et arca, 33, t. xiv, col. 415 ; S. Jérôme, In Ezech., xii, 40, t. xxv, col. 387.

14. Soixante-dix. — Ce nombre a une signification mystique, comme multiple de deux autres nombres symboliques, 7 et 10. Cf. S. Augustin, Qusest. in Heptat., i, 152, t. xxxiv, col. 589.

lô ; Mille. — Par ce nornbre sont symbolisés l’ensemble des générations et la perfection de la vie. Cf. S.

Augustin, In Ps. civ, 7, t. xxxvii, col. 1394 ; S. Grégoire le Grand, Moral., ix, 3, t. lxxv, col. 860.

3° Symbolismes composés. — Ces symbolismes résultent des combinaisons d’idées fournies par les nombres partiels dont se compose une totalité. — 1. Un premier exemple de ce genre de symbolisme se rencontre dans l’Épitre de Barnabe, 9, t. ii, col. 751. L’auteur veut rendre compte du nombre de 318 hommes circoncis par Abraham. Gen., xiv, 14 ; xvil, 27. D’après la numération grecque, H = 8 et I = 10 ; les deux premières lettres du nom de Jésus, IH, valent donc 18. La lettre T = 300 et en même temps est la figure de la croix. Le nombre 318 indique ainsi que les hommes sont sauvés par Jésus en croix. — 2. S. Augustin est celui des Pères qui goûte le mieux ce symbolisme compliqué, et il multiplie les appels à l’attention de ses auditeurs pour qu’ils saisissent le sens de ses calculs. Voici quelques exemples de sa méthode. Le nombre 12, qui est celui des Apôtres jugeant les 12 tribus d’Israël, Matth., xix, 28, signifie que l’Église est composée d’hommes appelés des 4 vents au moyen du baptême conféré au nom des 3 personnes divines ; car 4 x 3 = 12. In Ps. lxxxvi, 4, t. xxxvii, col. 1104. Le nombre 15, formé de 7, nombre du sabbat, et de 8, nombre de la résurrection, représente les deux Testaments, In Ps. lxxxix, 10 ; cl, 1, t. xxxvii, col. 1144, 1959, et le nombre 20, produit des 5 livres de Moïse par les 4 Évangiles, désigne les justes des deux Testaments. In Heptat., lv, 2, t. xxxiv, col. 718. La signification du nombre 15, représentant l’union des deux Testaments, est également admise par saint Hilaire, In Ps. cxviii, t. ix, col. 644, et S. Ambroise, Epist. xliv, t. xvi, col. 1138. Saint Jérôme, In Agg., %1. xxv, col. 1401, sacrifie aussi à la même méthode en expliquant le nombre 24 comme le produit des 4 éléments par les 6 jours de la création. — Pour saint Augustin, 40, temps de la vie humaine, se décompose en 7 + 3 = 10 ; et 10 x 4 = 40, 7 symbolisant la créature, 3, le créateur, 10, la plénitude de la sagesse, et 4, les saisons de l’année. De même, 50, symbole de l’Église triomphante, est la somme de 40, nombre de la vie humaine, et de 10 ou denier, récompense de l’ouvrier. Matth., xx, 10 ; Serm. cclii, 10, 11, t. xxxviii, col. 1177, 1178. — Les 38 ans du paralytique, Joa., v, 5, représentent le nombre 40, qui est la plénitude de la loi, c’est-à-dire le produit des dix commandements par les 4 Évangiles, moins les 2 préceptes de la charité envers Dieu et le prochain. On comprend que le saint Docteur, pour faire entendre ce symbolisme à ses auditeurs, leur ait dit : « Je vous veux attentifs ; le Seigneur nous aidera, moi à m’expliquer comme il faut, vous à saisir suffisamment. » In Joa., xvii, 5, t. xxxv, col. 1529-1531. — Les 77 générations énumérées par saint Luc, iii, 23-38, représentent les hommes pécheurs qui ont vécu avant la venue du Sauveur, parce que 77 est le produit de 7, nombre de la créature, par 11, nombre de la transgression ; or Il a ce caractère parce qu’il transgresse ou dépasse de 1 le nombre 10, qui est celui du Décalogue. Serm. lii, 34 ; Lxxxm, 6, t. xxxviii, col. 353, 517. — Enfin les 153 poissons de la pêche miraculeuse, Joa., xxi, 11, fournissent le symbolisme suivant. Le Saint-Esprit et ses dons sont figurés par 7, et 10 représente la loi accomplie par la grâce du Saint-Esprit, ce qui forme 17 au total. Si maintenant on additionne les nombres de 1 à 17, c’est-à-dire 1 +2 + 3+4, etc., on obtient au total 153, nombre qui figure les fidèles et les saints admis au paradis où Dieu les récompense. Serm. ccxlviii, 5, t. xxxviii, col. 1161. Il serait difficile de pousser plus loin la subtilité. Aussi Richard Simon, Hist. critique du Vieux Testament, Rotterdam, 1685, p. 388, après avoir cité le passage de saint Augustin, Dç doclr. christ., ii, 16, t. xxxiv, col. 48, se croit-il en droit de dire : « J’avoue que ces nombres contiennent quelquefois des mystères, mais ils ont jeté souvent les interprètes de la Bible